Trust : Marche ou Crève
Les paroles
1. LA GRANDE ILLUSION
Toi qui parle de nouvelles libertés
Fier de l'argent que ton père t'a laissé
Tu cracheras ta haine sur nous pauvres manuels
En répandant nos ghettos que tu nomme HLM
Tu veux que je vote pour te rassurer
Tu veux que je vote pour me sécuriser
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Je ne suis qu'un bulletin
Qu'on intoxique et qu'on glisse dans une urne
Tu as pour toi les "fout la merde" les contents d'eux
Tu as promis en un temps record de tous nous rendre heureux
Passe voir les vieux plus assez jeunes pour décider
Ils sont usés, fatigués d'être consultés, dirigés
Tu veux que je vote pour mon équilibre
Tu veux que je vote pour être libre
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Allez couchez
Tu vas voter !
Vote, vote, vote, vote,
Vote, vote, vote, vote
Mon bulldozer est le symbole d'une jeunesse
Qui refuse toutes vos magouilles politiques
Je veux parler de nous, victimes
De nous vulgaires pions sur vos échiquiers
Pour nous vous avez tant d'estime
Demain pensez qu'on va voter
Elire un fabuleux élixir
Qui donnera travail, prospérité
Alors vote, vote, vote, vote,
Vote, vote, vote, vote
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Vote, vote, vote, vote,
Vote, vote, vote, vote
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Vote, vote, vote, vote,
Vote, vote, vote, vote
Pour nous vous avez tant d'estime
Demain pensez qu'on va voter
Elire un fabuleux élixir
Qui contrôlera ma façon de penser
Alors vote, vote, vote, vote,
Vote, vote, vote, vote
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Je ne suis qu'un bulletin qu'on intoxique
Et qu'on glisse dans une urne
Vote !
2. LE SAUVAGE
Putain de vie, putain de terre
Maudit soit le jour où j'ai vu l'enfer
C'était le sauvage c'était mon frère
Les gens le toisaient d'un drôle d'air
Trente ans de labeur avaient fait monter sa rancoeur
Trente ans de chaînes, chacun sa veine
Voyez le sauvage qui n'a plus d'âge
Il est vidé, lourdé, trop vieux
Sans dire un mot il encaissait
Les mois ont passé, tout a basculé
Les gens de son âge sont humiliés
Il faut penser aux pensions à venir
Mais laissez leur le temps de mourir
J'essayais de lui expliquer
Que ces bâtards étaient payés
Il déambule dans le vestibule de mes pensées
Comme un clébard qu'on aurait enragé
Voyez le sauvage qui n'a plus d'âge
Il est trop vieux, bouclé en cage
J'étais trop jeune je passe aux aveux
Putain de vie putain de terre
Il en reviendra de l'enfer
Et dans sa bouche un goût amer
Personne pour le faire taire
Je voudrais le serrer très fort
Le jour où son âme quittera son corps
A cinquante ans il ne prit pas le temps de dire
Merde à tout le monde rire et mourir
Un jour viendra où j'aurais son âge
Mais on ne me mettra pas en cage.
3. REPRESSION
Elle est entrée dans mon vocabulaire
Comme un coup qui t'arriverait par derrière
Recommandée, protégée, mais sans missive
Demande d'une complice nommée vindicatrice
Dans un relent putride la mort avance
Emportant dans ses serres ceux qui la devancent
L'arme automatique remplace la faux légendaire
Son armée la suit geôliers et tortionnaires
Répression Répression
Mon trottoir de départ ne mène nulle part
C'est devenu un cirque les clowns jouent sans fard
Comme un blindé les yeux rivés sur le futur
Je voudrais qu'on me dise je voudrais qu'on m'assure
Si tu as laissé ta mémoire sur un comptoir
Méfie toi du passant qui te souris dans le noir
Pour faire briller la lame de tes intentions
Sur son visage une seule expression justifie son action
Répression Répression
Partout où règne torture et vomissure Répression
Les yeux bandés le dos contre le mur Répression
Dans les stades au Chili à genoux si tu prie Répression
Gosses abattus dans nos cités milicées Répression
Répression Répression Répression
4. LA JUNTE
Sous un soleil de plomb ils t'ont conduit au peloton
Sans broncher sans crier sans jurer sans prier
Le sabre s'est abaissé les bouchers ont tiré, tiré, tiré
La junte au pouvoir a frappé froide et dure
LA junte a épuré sans compter, sans hésiter
Main droite levée, poigne de fer sur la pauvreté
Sur le petit peuple et son enfer
Elections truquées, paysans raquettés
Opposants arrêtés, séquestrés, torturés dans les caves
Entre les mains d'anciens et nouveaux SS exilés
Nostalgie et futur entre quatre murs de sang
Parlez mode de vie, parlez démocratie
Face aux revendeurs d'armes étranger
Qu'ils soient US, Suisses, Français ou Soviets
Ils ne laisseront aux pauvres que les miettes
Militaires tortionnaires gagnez dans les geôles de l'Etat
La médaille manquante qui brillera à votre boutonnière
Engraissez-vous sur leur pleurs et leurs consciences
Que seuls les jours d'agonie et la mort donnera délivrance
A vous de maintenir votre cadence
Donnez-vous bonne conscience
En étant reçu chez l'étranger
Culture occidentale, autorité dictatoriale
La junte bien alignée, bien costumée et de poudre fardée
Le junte des dignitaires de haut rang qui semez vos idées dans le vent
Les juntes d'Amérique du Sud où ton seul droit est de te taire
Les juntes de Videla, Somoza, Pinochet, Stroessner
Qui avez les dépouilles de vos peuples comme butin de guerre
Enfin la junte qui propagande et nous prépare à l'alignement
5. MISERE
J'ai rodé pas mal de jours dans ta cour
Tu m'as séduit je voulais te faire l'amour
Ceux qui vivaient dans tes envies rock and roll
Sont devenus des bouches qui s'affolent
Les modes ont engendré les modes
Tes héros se sont très vite fatigués
D'autres plus jeunes les ont remplacés
Croisant guitares colères de la même manière
Angleterre, Angleterre, Thatcher te coûte cher
Angleterre, Angleterre, sur tes murs se lit la misère
La face ridée le sourire coincé
Tu as pour toi le look de l'année
Les gens dans tes bras ne sourient pas ne sourient plus
Le peuple des ghettos se bat dans tes rues
La crise ça repart pétrodollars
En République d'Irlande circulent tes chars
Tu n'étais pas faite pour ternir
Les émirs auraient pu t'entretenir
Angleterre, Angleterre
Angleterre, Angleterre
Angleterre, Angleterre
Angleterre, Angleterre
Angleterre, Angleterre, la grisaille des années de guerre
Angleterre, Angleterre, Thatcher te coûte cher
Angleterre, Angleterre, balles de plastique en réprimande
Angleterre, Angleterre, Face aux enfants de Bobby Sands
Angleterre, Angleterre, Sur tes murs se lit la misère
6. LES BRUTES
Au loin, je vois des drapeaux en pagaille
Autour de moi les gosses tombent sous la mitraille
Au loin, je vois des drapeaux qui vacillent
J'aperçois les marteaux pas les faucilles
Brutes assoiffées dessus me sont tombées
Sur le revers de l'uniforme un signe difforme
Vagues souvenirs de gens fiers, poings levés courant dans les rues
Tchécoslovaques perdus
Tournés vers l'Ouest rien de nouveau
A la porte de chez toi réouvre le tombeau
La vue de leurs chars te laissera hagard, hagard.
Au loin, je vois des drapeaux qui flottent
Le long des avenues, ces gens chaussés de bottes
Au loin, je vois des drapeaux qui vacillent
J'aperçois les marteaux pas les faucilles
Brutes bien entraînées, propagande guérilla,
Qui d'un seul geste, d'un seul te mettent au pas
Idéologie construite sur vos cadavres
Ecoutez-les chanter le fusil pointé
Ecoutez-les vanter leur système politique
Où tu marche dans le rang par la trique et les flics
Devinez-les courtois si tu bouges je t'abats
Devinez-les féroces quand au napalm ils brûlent vos gosses
Au loin, je vois des drapeaux en pagaille
Autour de moi les gosses et leurs entrailles
Au loin, je vois des drapeaux qui s'enflamment
En hurlant dans la ville courent vos femmes vos âmes
Restez donc insouciants, restez donc perplexes,
Invitez les à boire, à manger, à se distraire
Assis à table ils parleront des cris qu'on fait taire
Ils parlerons de la mort et de son pouvoir
Ils viennent chez vous pour se satisfaire
De vous voir à genoux de tendre la joue
Crachez-leur au visage dans l'ultime dans le sauvage
Prenez-les dans vos mires, visez la tête sans fléchir
Au loin, faites que je ne voit jamais de drapeaux
Que les gosses continuent à rire à être beaux
Autour faites que s'épanouissent les familles
Sans le poids d'un marteau ni l'ombre d'une faucille
7. CERTITUDE ... SOLITUDE ...
Je marchais, j'avançais, je traînais ma dégaine
J'avançais sans savoir, sans idée de pouvoir
Tu marchais, t'avançais, t'avançais en sachant que t'étais le pouvoir
Et si demain je devenais un héros mais sans fard
Et si demain je devenais superstar
Si demain tu devenais un héros mais sans fard tu deviendrais superstar
Je passerais en revue tous ces moments gâchés
J'y penserais sans honte sans vouloir essuyer
Tu passerais en revue tous ces moments gâchés sans vouloir essuyer
Car vous savez avec certitude ce qu'est la solitude
Trop fier de cette image jaunie qui vous poursuit
Et qui me laisse un peu perdu qu'êtes vous devenu ?
Et si demain je devenais un symbole, pas sexuel
Et si demain je devenais Untel
Et si demain tu devenais un symbole, pas sexuel, tu deviendrais Untel
Sans rendre compte, sans trouver d'excuses
Sans gamberger, sans travelling, sans me pâmer
Pas de compte, pas d'excuse; ni gamberge, ni travelling, sans te pâmer
Je grandirais loin des nains qu'ils resteraient
Et si demain je devenais quelqu'un que j'étais
Et si demain je devenais quelqu'un que j'étais
Car vous savez avec certitude ce qu'est la solitude
Trop fier de cette image jaunie qui vous poursuit
Et qui me laisse un peu perdu qu'êtes vous devenu ?
Je rirais de leur vie comme ils riraient de la mienne
Quand j'étais leur pantin Crésus du soir au matin
Quand je nageais dans la dope par ennui, par envie
Quand j'avais les plus belles, pas de place pour les laides
Je tournais dans le vide en tendant les bras
Eux étaient là, souriant, courbés devant moi
Car je sais avec certitude ce qu'est la solitude
Trop fier de cette image jaunie qui me poursuit
Et qui me laisse un peu perdu que suis-je devenu
Comme toi j'avais des idoles
Qui faisaient figure de symbole
Et qui savaient avec certitude ce qu'est la solitude
8. MARCHE OU CREVE
Je voulais faire le point de quatre ans d'existence
C'est assez difficile trop de moments intenses
Les amis qui te quittent et ceux qui te relancent
Qui te mangent dans la main quand tu touches les avances
Ceux qui te dévisagent t'es con t'as pas ton badge
Ceux qui t'encouragent si tu peux te planter
Tu connaîtras las dames santé et tiroirs-caisses
Les désirs des branchés ceux qui ont raté
Tu vas être appelé à donner ton avis
Même si cela te fait chier, même s'ils sont obligés
Ils viennent te snober France actualité
Ceux que tu piétine comme cela sans y penser
Marche ou crève la vie que je vis n'est pas un rêve
Marche ou crève c'est un combat il n'y a pas de trêve
Ce qu'il adviendra demain je ne sais pas
Je laisse les gras du bide se charger de tout ça
J'ai pas courbé l'échine ni retourné ma veste
On dérange pas mal je vous laisse les restes
J'ai débuté tout seul il n'y avait rien derrière
J'ai cru ouvrir ma gueule devant c'était l'enfer
On en dit des choses j'adore les gens qui causent
Et qui pensent posséder la musicalité
Et nous on regarde cela en cherchant le pourquoi
Y'a ceux qui nous sourient derrière nous assassinent
Je suis chanteur de Trust et crois-moi j'ai confiance
Dans la ténacité qui fait tout arriver
Marche ou crève la vie que je vis n'est pas un rêve
Marche ou crève c'est un combat il n'y a pas de trêve
Ca cherche, ça analyse, sont cons comme des valises
On m'appelle Bernie et c'est très bien ainsi
Ca ne sera pas facile de nous clouer le bec
Mais que tu veuilles ou non il faudra faire avec
Marche ou crève la vie que je vis n'est pas un rêve
Marche ou crève c'est un combat il n'y a pas de trêve
9. LES TEMPLIERS
Je me suis demandé ce qui pouvait les pousser
Je me suis demandé si leurs dieux avaient des yeux
Les guerres de religion et leurs nouveaux messies
Guardia nacional, Salvador merci !
Combattants dérisoires ignorant le désespoir
Il y a tant de foi dans leurs causes à gagner
Leurs fusils contre leurs poignards ciselés
Bombes artisanales, combattants entraînés
Le silence royal et la haine de l'occupé
"Belfast la maudite" en rouge tu es inscrite
Sur les dossiers pesants des bourreaux croyants
Irlande de deuil devenue un cercueil
Missionnaires en chemise blanches
Assassinez en avalanche
Repartez en croisade
Ce pays pue la mort et de désir de fuir
La jungle sans issue ronge les péones abattus
Les corps de répression face aux camps de réfugiés
Le Salvador lui continue de saigner
On meurt plus aujourd'hui dans ce pays tropical
Où l'on égorge la nuit, suspicion, idéal
La paix des mille morts et la colère qui gronde
On prie pour ce pays et le silence retombe
Missionnaires en chemise blanches
Assassinez en avalanche
Repartez en croisade
San Salvador
Missionnaires en chemise blanches
Assassinez en avalanche
Repartez en croisade
San Salvador, Baghdad !
Continuez de lutter pour le plaisir des dieux
Continuez d'égorger pour le plaisir des yeux !
Un Dieu pour les riches, un Dieu pour les pauvres
Un Dieu pour les justes, le reste est injuste
Continuez de lutter pour le plaisir des dieux
Continuez d'égorger pour le plaisir des yeux !
10. TON DERNIER ACTE
On paie cash au comptoir au royaume des stars
Ecoute cette histoire
Parti de rien du tout, tu étais presque au bout
A force de sacrifices, fier aurait été ton fils
Bien sûr il y a la galère, les journées pas claires
Cinq ou six Gigs par soir je sais faut en vouloir
Trop souvent le cachet t'était payé au noir
La rançon de la gloire se paie assis au bar
L'homme était juste et bon doué de la sagesse
Dégaine nonchalante juste un air solitaire
C'était ton dernier gig, c'était ton dernier acte
Parti en souriant histoire de noyer son trac
C'est dur de s'en remettre, violente fut la claque
C'était ton dernier gig, c'était ton dernier acte
Dans sa voix, un voile terne pour couvrir ses mots
Il avait tout pour lui, l'ambition des héros
On discutait souvent et moi je buvais ses mots
Pas tout à fait, seul, le blues dans la peau
C'était le contraire d'une star beau fixe matin et soir
Les murs de la cité résonnent AC/DC
Le frisson des stadiums hurlants pour communier
Ce matin londonien et je n'y comprends plus rien
C'était ton dernier gig, c'était ton dernier acte
Parti en souriant histoire de noyer son trac
C'est dur de s'en remettre, violente fut la claque
C'était ton dernier gig, c'était ton dernier acte
Tout se passait à merveille, on en riait la veille
Et je me suis réveillé la pluie tombait sur le pavé
J'ai relevé mon col, brûlé mes vapeurs d'alcool
Tes mélodies s'étaient subitement vêtues de gris
Les yeux embués de tristesse, mort à vitesse grand V
Le docteur whisky et son double t'avaient noyé
Quand je bois tard le soir quand je rentre cassé
Je ne peut m'empêcher d'y penser, d'enrager
C'était ton dernier gig, c'était ton dernier acte
Parti en souriant histoire de noyer son trac
C'est dur de s'en remettre, violente fut la claque
C'était ton dernier gig, c'était ton dernier acte
J'aurais aimé être assis auprès de toi
Du coma au trépas tu n'aurais jamais franchi le pas
Je t'aurais réchauffé je ne t'aurais pas laissé
Et je m'en veut un peut on s'est raté de si peu
Je voulais parler de ce mec qui est mort en février
Je voulais parler de Bon Scott ce type était mon pote
paroles ajoutées par ultrametal - Modifier ces paroles