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Biografia : Parabellum

Pendant que des sauvageons aux crêtes fambloyantes ne voient « NADA 1984 », 3 hurluberlus décident de préparer la guerre pour avoir la paix (Si Vis Pacem Parabellum).
En effet, après avoir passé quelques temps à jouer les « Portes Mentaux », Géant Vert, Schultz et Roland (management, lead, basse) décident de se faire la malle de ce placard avant que ne résonne Elsa Fraulein dans 350 000 manches disques (1).
Le 8 mai 1984 marque donc le début de Parabellum.
Nos charmants troubadours engagent Jean-René, la boite à rythme de Tommy Gun, à défaut de trouver un batteur. Dans le même temps Schultz et Roland, qui, ayant déjà fait la douloureuse expérience de faire une répet' avec Géant Vert, laissent exploser leur joie quand ils apprennent que ce dernier décide ne pas jouer afin de se consacrer aux textes et pochettes.
Les premiers titres sont composés grâce à la technique dite des « trois-huit » : 8' pour le texte, 8' pour la musique, et 8 bières pour arroser la nouvelle compo' ! La base du répertoire parabellien se crée avec la naissance de titres comme Stalag 27, Momo, La bombe et moa, et j'en passe et des meilleurs.
Les premiers concerts sont donnés, et si la foule n'est pas très nombreuse, elle n'en est pas moins heureuse de pouvoir pogoter allègrement sur des morceaux qui deviendront des hymnes punk.
Le groupe en profite pour s'attacher les services de Cambouis Wunderbach à la batterie pendant que Roland choisi de s'éclipser pour une dizaine de mois. Il sera remplacé par Riton avant que celui-ci ne devienne un véritable Garçon Boucher.
En cette fin d'année 84, le groupe trouve aussi le temps d'enregistrer son premier 45 tours (La bombe et moa pour la face A et Momo pour la B) chez Gougnaf Mouvement. Si le son est simplement exécrable, la pochette est quant à elle simplement énorme. Non pas parce qu'il s'agit d'une pochette-poster, mais bien parce que cette photo des deux flics de Guy Ferrandis associée au slogan « On est gouverné par des imbéciles » va devenir, avec plus tard le portrait de Chirac déchiré par un « Anarchie en Chiraquie » les symboles visuels des Parabellums.
C'est en janvier 1985 que sort le disque. Le combo fera de cette année, une année remplie de concerts dans des lieux plus pourris les uns que les autres. En septembre, Roland signe un retour fracassant lors d'un concert, apprenant tout les nouveaux morceaux en deux heures ! Très vite, nos compères se mettent à la recherche d'un second guitariste. Après quelques mois, Kemar nouveau gratteux du groupe claque la porte pour divergence musicale… la laissant ainsi grande ouverte à Sven.
Ce chilien, outre le fait d'être un bon guitariste, est un peu le précurseur des drag-queen, avec ses tenues plus hallucinantes les unes que les autres…et il était depuis un bon moment dans le collimateur du Parabellum !
Si 86 marque l'arrivée en grande pompe de Sven, elle marque aussi le départ de Cambouis qui à la suite d'un ras le bol général cède la place à Patrick (ancien DKP, Desperados,…).
L'enregistrement du maxi-45t « Quatre garçons dans le brouillard ! » reprend RIP, Osmose 99Parabellum (FRA), Joyeux Noël et L'amour à 45km/h. Ces titres associés à la pochette signée Vuillemin et les photos de Ferrandis en font un joli succès en ce début 87.
Une autre bonne nouvelle pour nos keupons, est qu'ils font la première partie des Bérus au Printemps de Bourges. La légende raconte que Sven a manqué de s'étouffer dans la combinaison en plastique rose fluo qu'il portait pour l'occasion.
C'est aussi à cette période que Géant Vert décide de quitter ce groupe à l'entourage si encombrant. Il en profite pour se lancer et dans l'écriture avec la sortie d'un polar (Casse Bonbons) et dans le journalisme chez Télérama qu'il arrêtera 3 mois plus tard par souci d'éthique.
Comme en 1985, les paras se frotteront en cet an 1987 à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une salle de concert affirmant ainsi leur réputation scénique.
Pour Parabellum l'année qui marque le second mandat de Mitterrand sera consacrée, en plus des concerts, à la formation d'une nouvelle équipe technique qui va se voir composer de Big René au management, Lulu aux lights, Jeff à la sono, Nono aux retours et Yves comme roadies. Une des premières priorité de Big René est de trouver un nouveau label au groupe car pour la société Gougnaf les jours sont comptés pour de sombres raisons bien éloignées de la musique.
Un nouveau 45tours voit quand même le jour en juillet mais ne sortira bizarrement qu'à 1000 exemplaires…quand on sait que figure sur ce disque l'immense Anarchie en Chiraquie…
Si l'année qui suit continue d'être rythmée à coup de concerts, elle voit aussi le groupe trouver un nouveau label (Just In) qui lui propose l'enregistrement d'un nouveau LP. Pendant ce temps les Parabellums rencontrent Kick ancien chanteur du vieux combo punk Strychnine. La collaboration est fructueuse et les nouveaux morceaux naissent sous sa plume.
L'enregistrement se fait début 90 en Allemagne. Tout se passe sans problème… du moins jusqu'à ce que nos punks crasses préférés apprennent que les consommations sont à 50% à leur charge… et quand on connaît le goût prononcé pour les boissons houblonneuse des Paras, l'addition sera salée !
Si la presse ne rechigne pas à enfoncer le groupe et le disque à sa sortie, le public sera heureusement bien plus clément, mais voilà : un public qui se reconnaît tant dans des textes retraçant les galères de rue, de squat, de faim, est souvent un public connaissant toutes ces galères de thune… par conséquent le LP ne se vendra pas !
Une fois n'est pas coutume, nos quatre artistes reprennent le chemin des concerts. Hélas Just In se fait engloutir par Fnac Music et dès lors les relations entre le groupe et l'ogre vont devenir très tendues. Les paras n'ont plus qu'une idée en tête : se faire virer par la Fnac. C'est Géant Vert qui, réconcilié avec ses ex-nouveaux collaborateurs, trouve la solution : en mars 91 il compose un hymne aux hémorroïdes de Saddam Hussein (on est en pleine guerre du Golf) qui a un effet immédiat : dès le lendemain de l'écoute de la chanson par les têtes (bien) pensantes de la major, le groupe est libre d'aller agiter d'autres « agitateurs de talents »…
Une dernière tournée au Québec est assurée par la Fnac… mais une fois sur place, rien ne les attend, et la plupart des concerts sont bidons. Big rené se retrousse alors les manches et trouve de-ci de-là des concerts dans des bars, et des clubs.
Le 16 juin 1991 marque le dernier concert donné par les parabellum avant le split. Deux heures de show intense ponctuées par un « Et maintenant que vais-je faire ? » repris à l'oreille.
Mais ce ne sera en fait qu'une longue pause, un long sommeil. Une attente longue de 6 ans mais qui cesse en 1997.
6 juillet 1997, Marmande : 7000 personnes hurlent et scandent le nom des Parabellum. Le concert de reformation des Parabellum débute comme à ses heures les plus glorieuses. Si le groupe survolté en envoie plein la tête à un public électrisé, ce dernier n'est pas en reste pour lui montrer qu'il est digne de l'évènement : les slameurs s'embrochent à la pelle sur les crêtes acérées pour l' occasion des pogoteurs.
Normalement ce concert devait être unique, mais devant un public si enthousiaste et heureux de revoir un groupe de punk mythique, le combo décide de se reformer pour la tournée « Post Mortem ».
Puisqu'à chaque date les gens en redemandent, l'idée de refaire un album trotte dans la tête de nos parabellum. Ca va être chose faite avec la sortie de Bordel Inside en 1999. On y retrouve le style Para' sans équivoque. Une longue tournée (Bordel Inside Tour) s'ensuit .
Comme le combo est toujours fidèle à lui-même, il lui reste encore de grosses fourmis dans les jambes. La tournée Passtonbakdabord les aide à évacuer ce trop plein d'énergie qui bouillonne toujours en eux.
Sur cette tournée de l'an 2000, Olivier Meyrand prend la relève de Roland à la basse et Philippe « Zed » celle de Patrick à la batterie. (2)
Le groupe a pour une fois cessé tout concert afin de préparer Bunker qui est sorti le 2 octobre 2002. On y retrouve le punk rappé des Svinkels pour un Anarchie en Chiraquie verion 2002 qui va faire fureur et les raggamen Saï-Saï pour un duo explosif (Pire qu\'un gun). Avec Bunker, les Para prennent un virage musical, car le son de ce nouvel opus se veut très actuel. C\'est du très gros son que crache cet nouvel opus.
Les Parabellum nous démontrent ainsi depuis 5 ans qu'un groupe des années mythiques du punk et du rock alternatif en France peut se reformer sans rien altérer à sa rage, ses combats, ses idées, ses principes.

(1): Elsa Fraulein a été composée par BB Rock (chanteur, guitariste et compositeur des Portes Mentaux) et s'est vendu à 350.000 exemplaires)
(2) : Philippe « Zed » Leffray est décédé en juillet 2000 et est remplacé par Xavier Mesa.


Source : www.lartscene.com