Avec un dernier album sorti en 2006, et un album live à supporter en tournée pendant l’année 2008, comment vous êtes vous attelés au travail de votre nouvel album, Plus Loin Vers L’Ouest ?
Pierre : Le dernier album studio datant de 2006, il y a eu une petite période de travail de composition, de maquettage, et c’est vrai qu’en parallèle, on avait différents projets avec notre DVD live qui a été capté sur deux dates en 2008… Et à côté du travail de l’album, on sortait également d’un contrat avec notre maison de disque ; on voulait donc prendre le temps de trouver les partenaires qui seraient au mieux pour défendre l’album : on voulait retrouver une indépendance avec la sortie de l’album… Donc, toute cette période a servit à la réflexion surtout, en parallèle de son écriture. Sans parler de la création de Merzhin Moon Orchestra en 2008 où on a visité notre répertoire en invitant des cuivres et un accordéon. Donc, disons que l’on a eu deux années bien chargées, mais chaque projet a nourri l’autre ; il y avait beaucoup de travail, mais ce parcours devait exister pour que Plus Loin Vers L’Ouest naisse.
Au vue de tous ces projets justement, comment ce dernier album a-t-il été conçu ? Quelles ont été les approches musicales envisagées ?
Vincent : C’est sur qu’il y a une évolution musicale avec ce dernier album, puisque l’on s’est tournés vers de nouveaux instruments, notamment avec Ludovic, qui jouait déjà de la bombarde et de la flûte, et qui a pu intégrer du saxophone, de la clarinette, etc. dans la continuité de Merzhin Moon Orchestra, qui intégrait des instruments à vent plus western. On s’est également dirigés vers des chansons un peu plus folk ; Merzhin étant issu à la base de la scène festive, l’on a voulu se diriger vers quelque chose s’approchant plus du rock alternatif avec cet album.
C’est quelque chose qui est venu naturellement ?
Vincent : C’est une évolution que l’on a pleinement voulu et qui a bien sur été inspirée par nos rencontres comme par les divers projets. Merzhin Moon Orchestra a été très important dans ce processus, puisque cela nous a permis de travailler avec une session cuivre, et de jouer avec des instruments comme le banjo, l’harmonica, etc. qui sont des sonorités avec lesquelles nous n’avions pas l’habitude de jouer mais qui nous ont plu et que l’on voulait retrouver sur ce dernier album.
Pierre : L’évolution est également une continuité pour nous. Cette facette rock a toujours fait partie du groupe, ces mélodies qui donnent de la couleur aux morceaux, c’est ce que l’on a toujours voulu faire.
Est-ce que l’approche folk a été difficile à appréhender ? Ce nouvel aspect de Merzhin vous a-t-il posé quelques problèmes, au début ?
Pierre : C’est vrai que cela n’a pas été évident. Et c’était un vrai contraste pour nous ; on a une certaine puissance de feu sur scène, qu’on retrouve sur les albums avec des guitares bien rappeuses, bien rock, un chant également bien énervé. Mais on voulait également montrer une autre facette beaucoup plus dépouillée, avec un duo guitare/voix – qui reste la base d’un morceau, ce qui le fait tourner…
Vincent : C’était une vraie continuité, encore une fois ; le travail « folk » avait déjà été abordé avec notre précédent album, Pieds Nus Sur La Braise, avec des chansons comme « Nu et Noir de Pieds ». Mais c’est surtout l’intégration de nouvelles sonorités qui nous a poussé à aller un peu plus loin dans cet univers folk et western.
Plus Loin Vers L’Ouest, c’est un voyage vers l’Amérique ; mais il ne faut pas en oublier le point de départ : la Bretagne. Deux pays, deux styles, deux sources pour cet album.
Vincent : C’est exactement ça ; à la fois marquer notre ancrage régional, avec une musique qui restera marquée par nos influences bretonnes, mais également montrer un rock métissé, inspiré par la musique anglo-saxonne et dirigé vers la pop-folk américaine. Et la ri
Pierre : Le dernier album studio datant de 2006, il y a eu une petite période de travail de composition, de maquettage, et c’est vrai qu’en parallèle, on avait différents projets avec notre DVD live qui a été capté sur deux dates en 2008… Et à côté du travail de l’album, on sortait également d’un contrat avec notre maison de disque ; on voulait donc prendre le temps de trouver les partenaires qui seraient au mieux pour défendre l’album : on voulait retrouver une indépendance avec la sortie de l’album… Donc, toute cette période a servit à la réflexion surtout, en parallèle de son écriture. Sans parler de la création de Merzhin Moon Orchestra en 2008 où on a visité notre répertoire en invitant des cuivres et un accordéon. Donc, disons que l’on a eu deux années bien chargées, mais chaque projet a nourri l’autre ; il y avait beaucoup de travail, mais ce parcours devait exister pour que Plus Loin Vers L’Ouest naisse.
Au vue de tous ces projets justement, comment ce dernier album a-t-il été conçu ? Quelles ont été les approches musicales envisagées ?
Vincent : C’est sur qu’il y a une évolution musicale avec ce dernier album, puisque l’on s’est tournés vers de nouveaux instruments, notamment avec Ludovic, qui jouait déjà de la bombarde et de la flûte, et qui a pu intégrer du saxophone, de la clarinette, etc. dans la continuité de Merzhin Moon Orchestra, qui intégrait des instruments à vent plus western. On s’est également dirigés vers des chansons un peu plus folk ; Merzhin étant issu à la base de la scène festive, l’on a voulu se diriger vers quelque chose s’approchant plus du rock alternatif avec cet album.
C’est quelque chose qui est venu naturellement ?
Vincent : C’est une évolution que l’on a pleinement voulu et qui a bien sur été inspirée par nos rencontres comme par les divers projets. Merzhin Moon Orchestra a été très important dans ce processus, puisque cela nous a permis de travailler avec une session cuivre, et de jouer avec des instruments comme le banjo, l’harmonica, etc. qui sont des sonorités avec lesquelles nous n’avions pas l’habitude de jouer mais qui nous ont plu et que l’on voulait retrouver sur ce dernier album.
Pierre : L’évolution est également une continuité pour nous. Cette facette rock a toujours fait partie du groupe, ces mélodies qui donnent de la couleur aux morceaux, c’est ce que l’on a toujours voulu faire.
Est-ce que l’approche folk a été difficile à appréhender ? Ce nouvel aspect de Merzhin vous a-t-il posé quelques problèmes, au début ?
Pierre : C’est vrai que cela n’a pas été évident. Et c’était un vrai contraste pour nous ; on a une certaine puissance de feu sur scène, qu’on retrouve sur les albums avec des guitares bien rappeuses, bien rock, un chant également bien énervé. Mais on voulait également montrer une autre facette beaucoup plus dépouillée, avec un duo guitare/voix – qui reste la base d’un morceau, ce qui le fait tourner…
Vincent : C’était une vraie continuité, encore une fois ; le travail « folk » avait déjà été abordé avec notre précédent album, Pieds Nus Sur La Braise, avec des chansons comme « Nu et Noir de Pieds ». Mais c’est surtout l’intégration de nouvelles sonorités qui nous a poussé à aller un peu plus loin dans cet univers folk et western.
Plus Loin Vers L’Ouest, c’est un voyage vers l’Amérique ; mais il ne faut pas en oublier le point de départ : la Bretagne. Deux pays, deux styles, deux sources pour cet album.
Vincent : C’est exactement ça ; à la fois marquer notre ancrage régional, avec une musique qui restera marquée par nos influences bretonnes, mais également montrer un rock métissé, inspiré par la musique anglo-saxonne et dirigé vers la pop-folk américaine. Et la ri
chesse de la culture bretonne, ainsi que la culture rock permettent ce mélange. Nous n’avons pas une approche rock anglo-saxon dans notre musique, mais plutôt un côté rock international : je vois le rock comme un genre bâtard qui se nourrit des influences de chaque région et de chaque pays.
Plus Loin Vers L’Ouest reste un album qui invite au voyage physique ou métaphorique agrémenté d’une touche de noirceur ci et là. Quelles ont été les directions prises concernant vos textes ?
Pierre : C’est vrai que si l’on part sur le titre éponyme, par exemple, celui-ci a été inspiré par le film Into the Wild, et fait référence, non plus à une région ou à un pays, mais à une quête de soi, avec une idée de dépassement, tout en incluant l’idée d’un Ouest mythique. « Duel » également, qui fait aussi référence à un voyage intérieur, et qui demeure assez sombre, avec cette dualité ambigüe d’un personnage imaginaire. Puis, de manière générale, comme avec les autres albums, il y a toujours des textes sur le monde social qui nous entoure, comme sur les rencontres que l’on a pu faire, ou des événements qui nous ont marqué. Sans être revendicatif, il y a cette touche de nostalgie dans les textes, sans pour autant être trop sombres.
Vincent : Il y a des contrastes dans cet album, que la pochette de l’album traduit ; il y a des morceaux sombres, côtoyant des morceaux plus lumineux, avec leur petite étincelle. On aime bien créer des road movies, avec des personnages qui se cherchent, et je pense que c’est le vrai fil rouge de cet album : des personnages à la recherche de leur identité et dans une quête de l’inconnu.
Pierre : Nous n’avons pas voulu pour autant noircir le trait ; les chansons sont telles que, parfois, certaines sont écorchées vives, avec des émotions à fleur de peau, et d’autres cherchent d’autres tons, en partant sur des sentiments plus joyeux.
Les mots « introspection », « quête de soi », ou encore « recherche » ont été largement présents sur vos dernières réponses ; est-ce que c’est un état qui vous a été familier dernièrement, ou pendant l’enregistrement ?
Vincent : Oui, d’autant que l’on a déjà un long parcours dans la musique et que l’on a changé notre façon de travailler, en se produisant nous-mêmes, avec une équipe d’indépendant. Ce qui nous a poussé à nous investir, et à ne plus jouer la tête dans l’eau, ce qui demande une vision globale et une introspection quant à notre travail, jusqu’à notre façon de jouer.
Pierre : Quand on avait 20 ans à nos débuts, les textes reflétaient cet aspect festif et cette insouciance que l’on pouvait avoir, tandis que maintenant, même si l’on n’est pas plus triste, l’on a une expérience et l’on a moins peur de se mettre à nu par rapport à des événements que l’on a pu connaitre. Si l’on aime mettre en scène des personnages, ce n’est pas pour se cacher derrière, d’ailleurs, mais justement pour parler de choses qui nous ont touchées. Écrire sur des choses qui nous sont inconnues, ça ne nous intéresse pas. Avec Plus Loin Vers L’Ouest, on a essayé de faire un album plus charnel, qui se rapproche le plus possible de nous en tant que musiciens, mais aussi en tant que personnes.
En écoutant ce dernier album, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien avec le fameux « album noir » de Mass Hysteria, qui, comme le vôtre, n’est pas forcément tout noir, mais qui demeure dans l’introspection…
Pierre : Je pense que beaucoup d’artistes, arrivés à leur troisième album, ont des choses en commun, comme des regrets ou des déceptions. Cela dit, l’on reste des artistes, et nous ne sommes pas là pour faire des billets d’humeur. Mais c’est certain que si tu abordes le côté « chanson », il faut travailler les textes, qu’ils ne soient pas noyés dans les grosses guitares, et forcément, ils sont plus à nus et sans doute mis plus en lumière de part le fait que nos chansons sont plus dépouillées sur Plus Loin Vers L’Ouest.
Vous en avez par
Plus Loin Vers L’Ouest reste un album qui invite au voyage physique ou métaphorique agrémenté d’une touche de noirceur ci et là. Quelles ont été les directions prises concernant vos textes ?
Pierre : C’est vrai que si l’on part sur le titre éponyme, par exemple, celui-ci a été inspiré par le film Into the Wild, et fait référence, non plus à une région ou à un pays, mais à une quête de soi, avec une idée de dépassement, tout en incluant l’idée d’un Ouest mythique. « Duel » également, qui fait aussi référence à un voyage intérieur, et qui demeure assez sombre, avec cette dualité ambigüe d’un personnage imaginaire. Puis, de manière générale, comme avec les autres albums, il y a toujours des textes sur le monde social qui nous entoure, comme sur les rencontres que l’on a pu faire, ou des événements qui nous ont marqué. Sans être revendicatif, il y a cette touche de nostalgie dans les textes, sans pour autant être trop sombres.
Vincent : Il y a des contrastes dans cet album, que la pochette de l’album traduit ; il y a des morceaux sombres, côtoyant des morceaux plus lumineux, avec leur petite étincelle. On aime bien créer des road movies, avec des personnages qui se cherchent, et je pense que c’est le vrai fil rouge de cet album : des personnages à la recherche de leur identité et dans une quête de l’inconnu.
Pierre : Nous n’avons pas voulu pour autant noircir le trait ; les chansons sont telles que, parfois, certaines sont écorchées vives, avec des émotions à fleur de peau, et d’autres cherchent d’autres tons, en partant sur des sentiments plus joyeux.
Les mots « introspection », « quête de soi », ou encore « recherche » ont été largement présents sur vos dernières réponses ; est-ce que c’est un état qui vous a été familier dernièrement, ou pendant l’enregistrement ?
Vincent : Oui, d’autant que l’on a déjà un long parcours dans la musique et que l’on a changé notre façon de travailler, en se produisant nous-mêmes, avec une équipe d’indépendant. Ce qui nous a poussé à nous investir, et à ne plus jouer la tête dans l’eau, ce qui demande une vision globale et une introspection quant à notre travail, jusqu’à notre façon de jouer.
Pierre : Quand on avait 20 ans à nos débuts, les textes reflétaient cet aspect festif et cette insouciance que l’on pouvait avoir, tandis que maintenant, même si l’on n’est pas plus triste, l’on a une expérience et l’on a moins peur de se mettre à nu par rapport à des événements que l’on a pu connaitre. Si l’on aime mettre en scène des personnages, ce n’est pas pour se cacher derrière, d’ailleurs, mais justement pour parler de choses qui nous ont touchées. Écrire sur des choses qui nous sont inconnues, ça ne nous intéresse pas. Avec Plus Loin Vers L’Ouest, on a essayé de faire un album plus charnel, qui se rapproche le plus possible de nous en tant que musiciens, mais aussi en tant que personnes.
En écoutant ce dernier album, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien avec le fameux « album noir » de Mass Hysteria, qui, comme le vôtre, n’est pas forcément tout noir, mais qui demeure dans l’introspection…
Pierre : Je pense que beaucoup d’artistes, arrivés à leur troisième album, ont des choses en commun, comme des regrets ou des déceptions. Cela dit, l’on reste des artistes, et nous ne sommes pas là pour faire des billets d’humeur. Mais c’est certain que si tu abordes le côté « chanson », il faut travailler les textes, qu’ils ne soient pas noyés dans les grosses guitares, et forcément, ils sont plus à nus et sans doute mis plus en lumière de part le fait que nos chansons sont plus dépouillées sur Plus Loin Vers L’Ouest.
Vous en avez par
lé brièvement tout à l’heure, mais comment cela se passe pour vous depuis que vous n’êtes plus en major mais indépendants ? Est-ce que le processus a été difficile à mettre en place et est-ce que c’est un changement qui a pu vous faire peur ?
Vincent : On sortait d’une assez longue relation avec Sony BMG, et le travail du précédent album avait été assez laborieux, avec un changement d’équipe régulier au sein de la major. De ce fait, nous ne voulions pas forcément retravailler en major, surtout avec le contexte actuel, où l’on sait très bien qu’un groupe comme nous a besoin d’être entouré d’une équipe qui y croit et qui ne voit pas Merzhin comme un produit qu’on laisserait tomber après deux mois. On avait de toute façon envie d’évoluer vers une réelle indépendance : de toute façon, en tant que musiciens et personnes, on a toujours été attachés à ce côté très humain de la musique. On voulait donc voir ce que Merzhin pouvait donner sous sa forme indépendante. Il a fallu faire des rencontres, qui elles-mêmes nous ont amenées des partenaires : et l’on est très contents de cette évolution ; on est entouré de personnes qui croient au projet et avec lesquels il y a un vrai échange humain, tout simplement.
Pour vous, cette forme d’indépendance est-elle une solution actuellement pour les artistes ?
Pierre : Il n’y a pas forcément de modèle, mais ça peut être une solution pour les groupes qui ont du vécu. Mais c’est vrai qu’en major, il y a des moyens financiers, une équipe qui travaille à fond sur un groupe ; c’est peut-être mieux pour les groupes en développement d’être en major, par exemple. Mais nous, avec notre passé, il nous semblait plus intelligent de défendre un projet artistique, plutôt qu’une image artistique.
Fermons cette page « business » et revenons sur Merzhin, et sur Merzhin en live, puisque tout le monde s’accorde à dire que vous demeurez un vrai groupe de scène. En plus de cela, vous avez énormément tourné, de manière générale, mais aussi dernièrement, en faisant de vrais voyages, notamment en Inde. Pouvez-vous revenir sur ces expériences ?
Pierre : Je reste persuadé qu’un groupe, c’est comme un bon vin, il se bonifie avec le temps. Il faut lui laisser le temps de murir. Et le meilleur révélateur de talent reste la scène. Et nous, en tant que Merzhin, on revendique ce côté « tout-terrain », de pouvoir jouer sur des gros festivals comme dans des fêtes de village. On n’aime pas les rangements à tiroir, où chaque chose est bien rangée : au contraire, on veut que les publics se brassent. Tu parlais de cette tournée en Inde, et c’est vrai que ça nous a beaucoup marqué, à la fois humainement car ça nous a ressoudé, et également artistiquement, en nous montrant que la musique avait une vraie portée universelle.
Vincent : C’est vrai que c’est la tournée qui nous a le plus scotché. On était les six musiciens et les trois ingénieurs, et on a du s’adapter pendant ces huit dates, l’Inde restant un pays multiculturel. Certains instruments nous ont rapprochés du public ; il y a eu des bœufs avec la bombarde par exemple et le public réagissait super bien ! On a eu des grands moments sur cette tournée.
Pierre : On ne faisait pas forcément cette tournée pour le côté mystique, mais on est rattrapé par cette expérience humaine, et on se rend compte que la musique n’est pas une fin en soi ; le concert est un vecteur qui permet de créer un échange avec le public. Le but d’un concert n’est pas de monter sur scène tous les soirs et de faire le même show en cherchant une perfection. Le but est de jouer pour le public et ce dernier nous permet de mieux repartir encore. Et en parlant de proximité avec le public, les gens nous ont beaucoup vu en festival dernièrement, et l’on veut retrouver un côté intimiste de la scène ; c’est pour cette raison que l’on va continuer la tournée, mais dans de petites salles (en avril-mai). On reviendra à Paris le 10 juin également et à Lyon la veille de Metallica (pour ceux qui feront la queue très tôt, ils pourront venir nous voir d’abord (rires)).
Vincent : On sortait d’une assez longue relation avec Sony BMG, et le travail du précédent album avait été assez laborieux, avec un changement d’équipe régulier au sein de la major. De ce fait, nous ne voulions pas forcément retravailler en major, surtout avec le contexte actuel, où l’on sait très bien qu’un groupe comme nous a besoin d’être entouré d’une équipe qui y croit et qui ne voit pas Merzhin comme un produit qu’on laisserait tomber après deux mois. On avait de toute façon envie d’évoluer vers une réelle indépendance : de toute façon, en tant que musiciens et personnes, on a toujours été attachés à ce côté très humain de la musique. On voulait donc voir ce que Merzhin pouvait donner sous sa forme indépendante. Il a fallu faire des rencontres, qui elles-mêmes nous ont amenées des partenaires : et l’on est très contents de cette évolution ; on est entouré de personnes qui croient au projet et avec lesquels il y a un vrai échange humain, tout simplement.
Pour vous, cette forme d’indépendance est-elle une solution actuellement pour les artistes ?
Pierre : Il n’y a pas forcément de modèle, mais ça peut être une solution pour les groupes qui ont du vécu. Mais c’est vrai qu’en major, il y a des moyens financiers, une équipe qui travaille à fond sur un groupe ; c’est peut-être mieux pour les groupes en développement d’être en major, par exemple. Mais nous, avec notre passé, il nous semblait plus intelligent de défendre un projet artistique, plutôt qu’une image artistique.
Fermons cette page « business » et revenons sur Merzhin, et sur Merzhin en live, puisque tout le monde s’accorde à dire que vous demeurez un vrai groupe de scène. En plus de cela, vous avez énormément tourné, de manière générale, mais aussi dernièrement, en faisant de vrais voyages, notamment en Inde. Pouvez-vous revenir sur ces expériences ?
Pierre : Je reste persuadé qu’un groupe, c’est comme un bon vin, il se bonifie avec le temps. Il faut lui laisser le temps de murir. Et le meilleur révélateur de talent reste la scène. Et nous, en tant que Merzhin, on revendique ce côté « tout-terrain », de pouvoir jouer sur des gros festivals comme dans des fêtes de village. On n’aime pas les rangements à tiroir, où chaque chose est bien rangée : au contraire, on veut que les publics se brassent. Tu parlais de cette tournée en Inde, et c’est vrai que ça nous a beaucoup marqué, à la fois humainement car ça nous a ressoudé, et également artistiquement, en nous montrant que la musique avait une vraie portée universelle.
Vincent : C’est vrai que c’est la tournée qui nous a le plus scotché. On était les six musiciens et les trois ingénieurs, et on a du s’adapter pendant ces huit dates, l’Inde restant un pays multiculturel. Certains instruments nous ont rapprochés du public ; il y a eu des bœufs avec la bombarde par exemple et le public réagissait super bien ! On a eu des grands moments sur cette tournée.
Pierre : On ne faisait pas forcément cette tournée pour le côté mystique, mais on est rattrapé par cette expérience humaine, et on se rend compte que la musique n’est pas une fin en soi ; le concert est un vecteur qui permet de créer un échange avec le public. Le but d’un concert n’est pas de monter sur scène tous les soirs et de faire le même show en cherchant une perfection. Le but est de jouer pour le public et ce dernier nous permet de mieux repartir encore. Et en parlant de proximité avec le public, les gens nous ont beaucoup vu en festival dernièrement, et l’on veut retrouver un côté intimiste de la scène ; c’est pour cette raison que l’on va continuer la tournée, mais dans de petites salles (en avril-mai). On reviendra à Paris le 10 juin également et à Lyon la veille de Metallica (pour ceux qui feront la queue très tôt, ils pourront venir nous voir d’abord (rires)).
Interview done by Elisa
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