-"Salut!"

-"Hey, j't'ai pas vu l'aut' jour, à la Cigale, pour le concert de Jim Jones!"

-"Euh... non!"

-"Ben alors, casses-toi, pauv' c...!"

Non, ne soyons ni méchant, ni vindicatif envers ceux qui ont loupé le concert de "The Jim Jones Revue", au contraire, plaignons-les et encourageons-les, la prochaine fois, peut-être... D'ailleurs, la Cigale était loin d'afficher complet, ce vendredi, l'étage était même fermé. Une 1ère partie pas franchement enthousiasmante,un duo guitare-batterie, ou plutôt un trio tomme basse-guitare-pédalier, tant ce dernier a pris de l'importance au fur et à mesure de leur temps alloué, on redescend au bar pour s'humecter la meule avant le grand voyage, et retour dans la fosse aux lions, pour ne rien louper de la performance des Britons.

Avec "JJR", le mot "performance" prend tout son sens, car leurs concerts sont vraiment des performances d'athlètes, de musiciens et de comédiens. Quelques morceaux de R'n'B (le vrai, celui des années 40-50, Arthur Crudup, Louis Jordan & Cie) et nos héros déboulent sur scène. Et tout de suite..., un pain monumental!!! Le piano se met sur le toit, le batteur avale une de ses baguettes, bref, tout ce qu'il faut pour qu'un groupe "normal" se mette une pression de dingue, mais ces gars-là ne sont pas comme vous et moi; après le tonneau, tout le monde retombe sur ses pattes et c'est parti.

Oui, c'est parti, et c'est même parti très loin, très haut, très fort. Jim et ses Killers nous ont fait un concert de très très haute lignée. Un concert qui marque. On entend souvent, chez les commentateurs sportifs, le fameux cliché "pour faire un bon match, il faut être deux!". On peut dire la même chose d'un concert de Rock, il faut un bon public et un bon groupe. Là, au niveau du groupe, on a été servi. Ils sont revenus à leurs premières amours par rapport à leur dernière prestation à la Maroquinerie, en piochant un peu plus allègrement dans leur deux premiers albums plus orientés Rock que leur dernier opus, qui lorgnait du coté des Bayous de Louisiane. On a donc eu droit à un savant dosage entre les 3 albums, avant les 2 rappels, où, là, mes enfants, c'est carrément devenu l'hystérie dans la salle comme sur scène, Jim distribuant les Boogies comme autant de pains (dans la gueule), avant de finir, exténué, groggy, comme son public, saoulé de bonheur. Un grand, un énorme concert.

C'est seulement arrivé sur le trottoir que j'ai vu la composition du public; pratiquement que des trentenaires ou des quarantenaires, peu de teens. Par contre, tout le monde avait les yeux qui brillaient...

C'est beau, le Rock...

HotRodFrancky