Parles-moi un peu de Naïve. La rencontre entre vous ? Vos manières de travailler ? Le concept poursuivi ?
Le groupe est né il y a à peu près 10 ans quand avec Mox le batteur nous avons décidé de lui donner vie, de mélanger tout ce qu'on aimait pour en faire notre style. La recherche d'un bassiste a été assez difficile jusqu'à ce que je croise Rico, alors bassiste de Mary Slut, à qui j'ai proposé de nous rejoindre il y a je pense 6 ans.
Depuis toujours Mox et moi nous nous connaissons par coeur, en termes de composition, d'influences… Lorsque j'écris je sais quasiment toujours ce qui va lui plaire ou lui déplaire et inversement. Et on est habitué à travailler en binôme. Du coup cette manière de faire perdure pour ce qui est de la base d'un morceau et Rico apporte sa touche pour finaliser. La plupart du temps tout part d'une base électro sur laquelle on vient poser les instruments, mais sur le nouvel album pas mal de choses ont été faites dans l'autre sens. Du coup je ne sais pas si on peut dire qu'on a une méthode… Pour ce qui est du concept, il est évident qu'en tant qu'auteur des textes du groupe, je parle souvent de choses qui me sont propres. J'ai toujours été plus à l'aise dans la mélancolie, les souvenirs, la nostalgie au sens noble du terme. J'aime les sentiments provoqués par la contemplation d'événements passés ou par le spleen. Du coup pour le nouvel album j'ai essayé de parler de choses plus génériques, dans un thème certes, mais qui peuvent se rapporter aux idées de beaucoup de gens. Et j'ai également écrit en m'astreignant à coller à des thèmes ou histoires que Rico et Mox me donnaient.
Pourquoi ce nom de "Naïve" ?
Ce nom est venu à mon esprit il y a bien longtemps, quand l'envie de monter ce projet a germé. Je me suis demandé ce qui me parlait, artistiquement, musicalement, émotionnellement. Et force était de constater que je ne réagissais que peu aux choses très écrites, prévues, réfléchies. Bien entendu un riff metal ultra mathématique peut me mettre dans tous mes états. Mais pour moi ce qui marche le mieux restera toujours quelque chose de simple, d'instinctif. La note juste. Savoir s'arrêter avant d'en faire trop. J'aime l'idée qu'un simple mot ou qu'une simple pensée puisse faire sortir une larme sans qu'on y puisse quoi que ce soit. Et c'est ce que j'avais envie d'appliquer dans la musique de mon groupe. En gros j'aimais l'idée de s'abandonner totalement et d'accepter que l'émotion parle avant le cerveau. Et en ce sens je concevais ce principe comme une naïveté. Une candeur qui allait permettre à toute émotion d'aller droit au but parce qu'elle ne serait pas entravée par quelque règle ou quelque principe que ce soit. Tout ça peut sembler un peu étrange mais c'est ainsi que je le vois...
Qu'est-ce qui vous inspire pour l'écriture des morceaux, musicalement et textuellement ?
Pour ce qui est des textes, un peu tout ce que je t'ai dit au-dessus. Je rajouterais aussi la photo, la vidéo, l'image au sens large. Entre autre de par mon boulot très probablement. Si l'on prend chacun de nous trois dans le groupe, on s'est rendu compte que Mox était passionné par tout ce qui touche à l'air, la hauteur, l'idée de voler. Je suis moi même totalement obsédé par la mer, l'océan… Et Rico est une personne de "Terre", bien ancrée dans le sol. Au final ces "éléments" mélangés donnent Naïve. L'évasion au sens très large nous anime. Celle du voyage comme celle de la pensée. On aime penser notre musique en tant qu'atmosphère, comme une bande son du moment de vie où on l'écoute. Un paysage sonore en quelque sorte.
Revenons quelques année en arrière... Le nom de votre premier album, "The End", a-t-il une signification particulière ?
Totalement. Dire qu'on fait une musique joviale serait mentir, tu as pu le remarquer. Encore une fois, tout ce qui touche à la tristesse, la mélancolie ou la mort pour faire large m'obsède. On a énormément hésité sur le titre de cet album. Lorsque le moment de presser le disque est arrivé beaucoup d'événements très négatifs sont survenus. Entre autres un très grave choc auditif qu'a subi Mox. En gros le milieu médical lui avait prédit une vie sans musique. Écoutée comme jouée. On lui avait dit de très vite se trouver une autre occupation parce qu'il ne retaperait pas sur des fûts. Il a puisé tout ce qu'il a pu au fond de lui pour en ressortir et reprendre son instrument, pour aujourd'hui être en mesure de continuer et de même avoir intégré un deuxième groupe, Le Minus. Personne n'y croyait, à part probablement Rico et moi. Cette "fin" annoncée nous a obnubilés. On a vu la fin arriver justement. Mais après des années à essayer de donner vie à l'album, il était impossible pour nous d'accepter ça. Entre autres pour ça, nous avons décidé d'appeler l'album "La Fin" pour signifier que la fin de quelque chose serait le début d'autre chose. Et c'est ce qui s'est passé. Une part est morte pour en faire naitre plusieurs autres. Et aujourd'hui Naïve est là et a envie de bouffer le monde !
Passons maintenant à l'avenir. Votre second album : "Illuminatis". Que signifie ce nom pour Naïve ?
Encore une idée étrange qui m'a sauté à la gueule un jour… J'avoue que je préfère ne pas trop en dire mais je vais essayer de résumer ça. J'ai toujours été fasciné par ce qu'on appelle vulgairement la théorie du complot. Les sociétés secrètes. Le fait de croire qu'on sait sans savoir. Ou l'inverse. Découvrir ce qu'on ne soupçonnait pas. Contraint ou pas. Et ce thème pour moi pouvait s'appliquer à des choses totalement personnelles. C'est là-dessus que je ne m'étendrai pas. Mais j'ai eu donc envie d'explorer ça, tout en diversifiant mes sujets d'écriture. Pour ce qui est de l'orthographe, parce qu'on m'a déjà fait la remarque, Illuminati est un mot latin et un pluriel invariable. Mais avec ce fameux S à la fin, il est un verbe conjugué et on peut le traduire par "Vous illuminez". A chacun d'y voir ce qu'il souhaite maintenant.
Comment l'enregistrement se déroule-t-il ? Où en êtes-vous ?
L'enregistrement est maintenant terminé. Il a eu lieu chez nous, dans notre local, avec Mox aux manettes. On est jamais mieux servi que par soi-même parait-il, donc on a tout fait à la maison et entre nous. Et pour l'instant, on est aux anges. Le mixage a commencé et le son est incomparable avec le premier album, alors même que tout n'est pas terminé. L’album sera plus organique, plus "réel" et très probablement moins froid.
La date de sortie se précise-t-elle ?
Il devrait partir au pressage après le mastering début Septembre et sortir durant l'automne, au même moment que notre tournée. Nous avons volontairement fixé une période de sortie plus qu'une date à proprement parler, parce qu'on sait d'expérience que le fait de fixer une date met une pression bénéfique mais pose aussi parfois de sérieux problèmes. Là au moins on a une pression plus "relative" qui autorise d'avance quelques retards ou erreurs éventuels sans pour autant qu'on s'en ouvre les veines...
Le groupe est né il y a à peu près 10 ans quand avec Mox le batteur nous avons décidé de lui donner vie, de mélanger tout ce qu'on aimait pour en faire notre style. La recherche d'un bassiste a été assez difficile jusqu'à ce que je croise Rico, alors bassiste de Mary Slut, à qui j'ai proposé de nous rejoindre il y a je pense 6 ans.
Depuis toujours Mox et moi nous nous connaissons par coeur, en termes de composition, d'influences… Lorsque j'écris je sais quasiment toujours ce qui va lui plaire ou lui déplaire et inversement. Et on est habitué à travailler en binôme. Du coup cette manière de faire perdure pour ce qui est de la base d'un morceau et Rico apporte sa touche pour finaliser. La plupart du temps tout part d'une base électro sur laquelle on vient poser les instruments, mais sur le nouvel album pas mal de choses ont été faites dans l'autre sens. Du coup je ne sais pas si on peut dire qu'on a une méthode… Pour ce qui est du concept, il est évident qu'en tant qu'auteur des textes du groupe, je parle souvent de choses qui me sont propres. J'ai toujours été plus à l'aise dans la mélancolie, les souvenirs, la nostalgie au sens noble du terme. J'aime les sentiments provoqués par la contemplation d'événements passés ou par le spleen. Du coup pour le nouvel album j'ai essayé de parler de choses plus génériques, dans un thème certes, mais qui peuvent se rapporter aux idées de beaucoup de gens. Et j'ai également écrit en m'astreignant à coller à des thèmes ou histoires que Rico et Mox me donnaient.
Pourquoi ce nom de "Naïve" ?
Ce nom est venu à mon esprit il y a bien longtemps, quand l'envie de monter ce projet a germé. Je me suis demandé ce qui me parlait, artistiquement, musicalement, émotionnellement. Et force était de constater que je ne réagissais que peu aux choses très écrites, prévues, réfléchies. Bien entendu un riff metal ultra mathématique peut me mettre dans tous mes états. Mais pour moi ce qui marche le mieux restera toujours quelque chose de simple, d'instinctif. La note juste. Savoir s'arrêter avant d'en faire trop. J'aime l'idée qu'un simple mot ou qu'une simple pensée puisse faire sortir une larme sans qu'on y puisse quoi que ce soit. Et c'est ce que j'avais envie d'appliquer dans la musique de mon groupe. En gros j'aimais l'idée de s'abandonner totalement et d'accepter que l'émotion parle avant le cerveau. Et en ce sens je concevais ce principe comme une naïveté. Une candeur qui allait permettre à toute émotion d'aller droit au but parce qu'elle ne serait pas entravée par quelque règle ou quelque principe que ce soit. Tout ça peut sembler un peu étrange mais c'est ainsi que je le vois...
Qu'est-ce qui vous inspire pour l'écriture des morceaux, musicalement et textuellement ?
Pour ce qui est des textes, un peu tout ce que je t'ai dit au-dessus. Je rajouterais aussi la photo, la vidéo, l'image au sens large. Entre autre de par mon boulot très probablement. Si l'on prend chacun de nous trois dans le groupe, on s'est rendu compte que Mox était passionné par tout ce qui touche à l'air, la hauteur, l'idée de voler. Je suis moi même totalement obsédé par la mer, l'océan… Et Rico est une personne de "Terre", bien ancrée dans le sol. Au final ces "éléments" mélangés donnent Naïve. L'évasion au sens très large nous anime. Celle du voyage comme celle de la pensée. On aime penser notre musique en tant qu'atmosphère, comme une bande son du moment de vie où on l'écoute. Un paysage sonore en quelque sorte.
Revenons quelques année en arrière... Le nom de votre premier album, "The End", a-t-il une signification particulière ?
Totalement. Dire qu'on fait une musique joviale serait mentir, tu as pu le remarquer. Encore une fois, tout ce qui touche à la tristesse, la mélancolie ou la mort pour faire large m'obsède. On a énormément hésité sur le titre de cet album. Lorsque le moment de presser le disque est arrivé beaucoup d'événements très négatifs sont survenus. Entre autres un très grave choc auditif qu'a subi Mox. En gros le milieu médical lui avait prédit une vie sans musique. Écoutée comme jouée. On lui avait dit de très vite se trouver une autre occupation parce qu'il ne retaperait pas sur des fûts. Il a puisé tout ce qu'il a pu au fond de lui pour en ressortir et reprendre son instrument, pour aujourd'hui être en mesure de continuer et de même avoir intégré un deuxième groupe, Le Minus. Personne n'y croyait, à part probablement Rico et moi. Cette "fin" annoncée nous a obnubilés. On a vu la fin arriver justement. Mais après des années à essayer de donner vie à l'album, il était impossible pour nous d'accepter ça. Entre autres pour ça, nous avons décidé d'appeler l'album "La Fin" pour signifier que la fin de quelque chose serait le début d'autre chose. Et c'est ce qui s'est passé. Une part est morte pour en faire naitre plusieurs autres. Et aujourd'hui Naïve est là et a envie de bouffer le monde !
Passons maintenant à l'avenir. Votre second album : "Illuminatis". Que signifie ce nom pour Naïve ?
Encore une idée étrange qui m'a sauté à la gueule un jour… J'avoue que je préfère ne pas trop en dire mais je vais essayer de résumer ça. J'ai toujours été fasciné par ce qu'on appelle vulgairement la théorie du complot. Les sociétés secrètes. Le fait de croire qu'on sait sans savoir. Ou l'inverse. Découvrir ce qu'on ne soupçonnait pas. Contraint ou pas. Et ce thème pour moi pouvait s'appliquer à des choses totalement personnelles. C'est là-dessus que je ne m'étendrai pas. Mais j'ai eu donc envie d'explorer ça, tout en diversifiant mes sujets d'écriture. Pour ce qui est de l'orthographe, parce qu'on m'a déjà fait la remarque, Illuminati est un mot latin et un pluriel invariable. Mais avec ce fameux S à la fin, il est un verbe conjugué et on peut le traduire par "Vous illuminez". A chacun d'y voir ce qu'il souhaite maintenant.
Comment l'enregistrement se déroule-t-il ? Où en êtes-vous ?
L'enregistrement est maintenant terminé. Il a eu lieu chez nous, dans notre local, avec Mox aux manettes. On est jamais mieux servi que par soi-même parait-il, donc on a tout fait à la maison et entre nous. Et pour l'instant, on est aux anges. Le mixage a commencé et le son est incomparable avec le premier album, alors même que tout n'est pas terminé. L’album sera plus organique, plus "réel" et très probablement moins froid.
La date de sortie se précise-t-elle ?
Il devrait partir au pressage après le mastering début Septembre et sortir durant l'automne, au même moment que notre tournée. Nous avons volontairement fixé une période de sortie plus qu'une date à proprement parler, parce qu'on sait d'expérience que le fait de fixer une date met une pression bénéfique mais pose aussi parfois de sérieux problèmes. Là au moins on a une pression plus "relative" qui autorise d'avance quelques retards ou erreurs éventuels sans pour autant qu'on s'en ouvre les veines...
ont size="3" color="#CCCCCC">Musicalement, comment sera "Illuminatis" par rapport à "The End" ? Y'aura-t-il des changements majeurs du point de vue des compositions ?
Totalement. Certains titres sont très proches du style de The End. Très très proches. D'autres n'ont quasiment rien à voir. Je pense et j'espère que le son Naïve reste reconnaissable du début à la fin du disque. Mais pour le coup et pour reprendre une expression bien clichée en interview, on a pris des risques! A mes yeux, les passages metal le sont beaucoup plus qu'avant, et les passages trip hop ou electro le sont aussi beaucoup plus qu'avant. On peut dire que le style s'est extrêmisé! Quant au reste, on ne fait toujours pas de morceaux de 3'30 formatés pour Le Mouv' (rire)
Quittons légèrement les travées musicaux de Naïve. La scène Rock/Metal Toulousaine et en constante évolution... Comment vous placez-vous par rapport à ce nombre toujours plus important de groupes désirant apporter leurs pierres à l'édifice ? La concurrence est-elle rude ?
Je pense que la concurrence est rude en effet, mais que Toulouse soit en même temps un tel "vivier" de talents ne peut que tirer vers le haut. C'est motivant, inspirant et il vaut cent fois mieux ça que jouer dans un contexte pauvre et où peu de groupes se relaient dans les mêmes endroits et les mêmes styles. Quoi qu'il en soit Naïve a toujours été un groupe qui aimait prendre le temps de faire les choses bien. Ne pas se presser pour jouer à tout prix ou sortir 8 disques dans l'année. On ne prétend ni réinventer la poudre ni faire la meilleure musique au monde, mais on fait de notre mieux pour être sincère et on préfère faire peu mais bien.
La musique Atmosphérique dans son ensemble est un art qui semble être très incompris, surtout en France où les groupes de ce style percent très difficilement. Les Discrets semble d'ailleurs être le seul groupe à avoir réussi plus ou moins à percer, ces dernière années. Le public est-il réceptif à l'émotion dégagée par vos compositions ?
C'est ce qu'il nous semble. Nous avons parfois eu droit a des réactions extrêmement intenses du public dans des soirées où on n'avait sur le papier pas forcément notre place. Comme si notre musique permettait un peu aux gens de respirer dans une soirée très metal par exemple. Pour l'instant on ne reçoit que du positif dans les retours des gens qui nous écoutent ou viennent nous voir jouer. La seule chose qui personnellement pose un peu problème est que certains nous classent sans cesse dans un courant "metal progressif" dans lequel je ne me reconnais pas un caramel. Ce fameux style est pour moi totalement bridé dans des codes que je déteste et s'auto-plagie beaucoup. Je pense qu'on essaie justement de créer le notre et d'aller vers des expérimentations autant que faire se peut. Bien entendu le style "Trip Hop Metal" que l'on s'est attribué ne veut pas dire grand chose, mais clairement à mes yeux on se rapproche bien plus de groupes de metal "classique" ou de groupes electro ou Trip hop que de Dream Theater...
Pourquoi ne pas avoir choisi le chant en français ?
Parce que j'aime l'anglais, tout simplement. J'ai toujours baigné dedans, ayant deux parents professeurs d'anglais, et j'ai toujours aimé les sonorités de la langue. Il est possible de faire sonner du français sur de la musique mais c'est assez dur, d'autant plus quand c'est sur du metal. Le fait de chanter en anglais te permet aussi de ne pas totalement être à poil et te livrer de manière directe, au premier degré.
Etes-vous un groupe demandé en France ? Les concerts se trouvent-ils facilement ?
Je ne peux pas dire qu'on est "demandé" dans la mesure où on a très peu tourné. On souhaite désormais beaucoup plus axer la vie du groupe sur de la scène et clairement chaque fois qu'il sera possible de jouer quelque part, on ira! Après ça n'est pas forcément facile parce qu'il faut accorder nos emplois du temps, et obtenir l'assurance de conditions suffisantes. je ne parle pas (forcément) d'argent mais surtout de conditions. En gros notre musique est très difficile à faire sonner dans un caf concert sur une petite sono et sans le matériel nécessaire pour diffuser tout l'électro qui constitue nos ambiances. On est donc forcé d'être un minimum regardant là-dessus et par la force des choses, un minimum exigeant.
Du côté de l'étranger, certaines portes sont-elles ouvertes ?
Effectivement, nous avons été contactés par un label italien, et on part jouer en Russie et sans doute en Espagne cet automne. Enormément de gens là-bas nous connaissent déjà grâce au net et nous témoignent leur envie de nous voir jouer chez eux, y compris en Ukraine par exemple. On ne ferme aucune porte. Et on pense clairement que Naïve a des cartes à jouer à l'étranger, peut être plus qu'en France.
Tout à l'heure, j'ai mentionné la scène Toulousaine. Certains groupes plus connus vous offrent-ils de l'aide ? Je pense notamment au concours que lance Sidilarsen pour pouvoir effectuer leur premier partie au Divan du Monde, à Paris.
Concernant le concours de Sidilarsen, il n'est pas question d'aide puisqu'à l'heure actuelle, on n'a pas gagné et rien ne dit qu'on gagne! En revanche effectivement Sidi sont des amis à moi depuis le lycée et on s'est toujours entraidé au fil des années. Ils nous ont permis de faire deux fois le Bikini à Toulouse et font de leur mieux pour nous mettre en avant s’ils en ont l'occasion. Et cela, ça n'a pas de prix. MOPA et Le Minus font aussi partie de notre premier cercle d'amis et mettent Naïve en avant chaque fois qu'ils le peuvent. Je pense que ce soutien est vital quand il est possible entre groupes. Au final, faire de la musique c'est aussi ça, espérer avancer, grossir, le tout entouré des amis et en tirant ces fameux amis vers le haut avec soi si c'est possible.
La reconnaissance d'Agora Fidelio peut-elle être utilisée ?
J'imagine que tu veux dire pour Naïve? Elle a pu l'être. Plus aujourd'hui pour deux raisons. D'abord parce que la réputation du groupe n'est plus à faire dans un certain sens, mais aussi parce que le temps fait qu'Agora parle toujours aux "fans" mais n'est plus aujourd'hui réellement vendeur dans le contexte musical actuel, et ensuite parce que je l'espère, Naïve a acquis une base de fans "autonomes" qui aiment le groupe pour ce qu'il est et non pas parce qu'ils connaissaient Agora et que je joue dans les deux.
Peux-tu d'ailleurs nous présenter ce groupe ?
Le groupe est né en 2001 des cendres d'un side project de Psykup et évolue dans un mélange lointain de rock, noise, post-rock et chanson à texte. Le tout en français.
Comment en es-tu arrivé à travailler avec Mathieu sur ce projet qui, à l'origine, ne devait être qu'un petit "à côté" par rapport à Psykup ?
Lorsque ce projet parallèle destiné uniquement à faire des reprises plus ou moins acoustiques a commencé à tourner en rond et que certains membres ont eu envie d'arrêter, Milka s'est re
Totalement. Certains titres sont très proches du style de The End. Très très proches. D'autres n'ont quasiment rien à voir. Je pense et j'espère que le son Naïve reste reconnaissable du début à la fin du disque. Mais pour le coup et pour reprendre une expression bien clichée en interview, on a pris des risques! A mes yeux, les passages metal le sont beaucoup plus qu'avant, et les passages trip hop ou electro le sont aussi beaucoup plus qu'avant. On peut dire que le style s'est extrêmisé! Quant au reste, on ne fait toujours pas de morceaux de 3'30 formatés pour Le Mouv' (rire)
Quittons légèrement les travées musicaux de Naïve. La scène Rock/Metal Toulousaine et en constante évolution... Comment vous placez-vous par rapport à ce nombre toujours plus important de groupes désirant apporter leurs pierres à l'édifice ? La concurrence est-elle rude ?
Je pense que la concurrence est rude en effet, mais que Toulouse soit en même temps un tel "vivier" de talents ne peut que tirer vers le haut. C'est motivant, inspirant et il vaut cent fois mieux ça que jouer dans un contexte pauvre et où peu de groupes se relaient dans les mêmes endroits et les mêmes styles. Quoi qu'il en soit Naïve a toujours été un groupe qui aimait prendre le temps de faire les choses bien. Ne pas se presser pour jouer à tout prix ou sortir 8 disques dans l'année. On ne prétend ni réinventer la poudre ni faire la meilleure musique au monde, mais on fait de notre mieux pour être sincère et on préfère faire peu mais bien.
La musique Atmosphérique dans son ensemble est un art qui semble être très incompris, surtout en France où les groupes de ce style percent très difficilement. Les Discrets semble d'ailleurs être le seul groupe à avoir réussi plus ou moins à percer, ces dernière années. Le public est-il réceptif à l'émotion dégagée par vos compositions ?
C'est ce qu'il nous semble. Nous avons parfois eu droit a des réactions extrêmement intenses du public dans des soirées où on n'avait sur le papier pas forcément notre place. Comme si notre musique permettait un peu aux gens de respirer dans une soirée très metal par exemple. Pour l'instant on ne reçoit que du positif dans les retours des gens qui nous écoutent ou viennent nous voir jouer. La seule chose qui personnellement pose un peu problème est que certains nous classent sans cesse dans un courant "metal progressif" dans lequel je ne me reconnais pas un caramel. Ce fameux style est pour moi totalement bridé dans des codes que je déteste et s'auto-plagie beaucoup. Je pense qu'on essaie justement de créer le notre et d'aller vers des expérimentations autant que faire se peut. Bien entendu le style "Trip Hop Metal" que l'on s'est attribué ne veut pas dire grand chose, mais clairement à mes yeux on se rapproche bien plus de groupes de metal "classique" ou de groupes electro ou Trip hop que de Dream Theater...
Pourquoi ne pas avoir choisi le chant en français ?
Parce que j'aime l'anglais, tout simplement. J'ai toujours baigné dedans, ayant deux parents professeurs d'anglais, et j'ai toujours aimé les sonorités de la langue. Il est possible de faire sonner du français sur de la musique mais c'est assez dur, d'autant plus quand c'est sur du metal. Le fait de chanter en anglais te permet aussi de ne pas totalement être à poil et te livrer de manière directe, au premier degré.
Etes-vous un groupe demandé en France ? Les concerts se trouvent-ils facilement ?
Je ne peux pas dire qu'on est "demandé" dans la mesure où on a très peu tourné. On souhaite désormais beaucoup plus axer la vie du groupe sur de la scène et clairement chaque fois qu'il sera possible de jouer quelque part, on ira! Après ça n'est pas forcément facile parce qu'il faut accorder nos emplois du temps, et obtenir l'assurance de conditions suffisantes. je ne parle pas (forcément) d'argent mais surtout de conditions. En gros notre musique est très difficile à faire sonner dans un caf concert sur une petite sono et sans le matériel nécessaire pour diffuser tout l'électro qui constitue nos ambiances. On est donc forcé d'être un minimum regardant là-dessus et par la force des choses, un minimum exigeant.
Du côté de l'étranger, certaines portes sont-elles ouvertes ?
Effectivement, nous avons été contactés par un label italien, et on part jouer en Russie et sans doute en Espagne cet automne. Enormément de gens là-bas nous connaissent déjà grâce au net et nous témoignent leur envie de nous voir jouer chez eux, y compris en Ukraine par exemple. On ne ferme aucune porte. Et on pense clairement que Naïve a des cartes à jouer à l'étranger, peut être plus qu'en France.
Tout à l'heure, j'ai mentionné la scène Toulousaine. Certains groupes plus connus vous offrent-ils de l'aide ? Je pense notamment au concours que lance Sidilarsen pour pouvoir effectuer leur premier partie au Divan du Monde, à Paris.
Concernant le concours de Sidilarsen, il n'est pas question d'aide puisqu'à l'heure actuelle, on n'a pas gagné et rien ne dit qu'on gagne! En revanche effectivement Sidi sont des amis à moi depuis le lycée et on s'est toujours entraidé au fil des années. Ils nous ont permis de faire deux fois le Bikini à Toulouse et font de leur mieux pour nous mettre en avant s’ils en ont l'occasion. Et cela, ça n'a pas de prix. MOPA et Le Minus font aussi partie de notre premier cercle d'amis et mettent Naïve en avant chaque fois qu'ils le peuvent. Je pense que ce soutien est vital quand il est possible entre groupes. Au final, faire de la musique c'est aussi ça, espérer avancer, grossir, le tout entouré des amis et en tirant ces fameux amis vers le haut avec soi si c'est possible.
La reconnaissance d'Agora Fidelio peut-elle être utilisée ?
J'imagine que tu veux dire pour Naïve? Elle a pu l'être. Plus aujourd'hui pour deux raisons. D'abord parce que la réputation du groupe n'est plus à faire dans un certain sens, mais aussi parce que le temps fait qu'Agora parle toujours aux "fans" mais n'est plus aujourd'hui réellement vendeur dans le contexte musical actuel, et ensuite parce que je l'espère, Naïve a acquis une base de fans "autonomes" qui aiment le groupe pour ce qu'il est et non pas parce qu'ils connaissaient Agora et que je joue dans les deux.
Peux-tu d'ailleurs nous présenter ce groupe ?
Le groupe est né en 2001 des cendres d'un side project de Psykup et évolue dans un mélange lointain de rock, noise, post-rock et chanson à texte. Le tout en français.
Comment en es-tu arrivé à travailler avec Mathieu sur ce projet qui, à l'origine, ne devait être qu'un petit "à côté" par rapport à Psykup ?
Lorsque ce projet parallèle destiné uniquement à faire des reprises plus ou moins acoustiques a commencé à tourner en rond et que certains membres ont eu envie d'arrêter, Milka s'est re
trouvé avec Pim à la batterie et Akira à l'époque à la basse (qui avaient donc déjà pris la place des membres originels de Psykup) avec l'envie de continuer le projet mais sous la forme d'un vrai groupe avec de vraies compos. Il a donc envoyé un mail à tous les amis musiciens auxquels il pensait pour dire qu'ils cherchaient un guitariste motivé pour ça. J'ai donc répondu présent vu qu'à ce moment-là Naïve n'avait pas réellement commencé et que je n'étais pris par aucun projet ou groupe. On s'est vu en répèt, on a directement composé un ou deux morceaux, et tout s'est enchainé. Jusqu'à aujourd'hui.
Entre Naïve et Agora Fidelio, y'a-t-il une sorte de jeu entre un côté sombre et un côté plus lumineux ?
Je ne pense pas. Mais au fond si. Tu remarqueras cette réponse fulgurante!^^ En fait pour moi les deux se sont toujours complétés. Mais jamais selon une règle établie ou jamais de manière réellement équitable. J'ai toujours aimé dire que si les accords mineurs n'existaient pas je ne ferais pas de musique. Et concrètement, aucun des deux groupes n'a d'aspect lumineux si on compare ça a un aspect sombre. Dans un sens, même la lumière que j'ai envie de mettre dans mes compos est une lumière noire. Cela dit, effectivement parfois quand je faisais du Naïve à haute dose j'avais besoin de retrouver le côté épuré d'Agora, le fait de jouer à poil sans artifices, avec parfois une seule note au milieu de 4 mesures. Et l'inverse est vrai aussi. Agora ne me permettait pas toujours d'envoyer la semoule autant que je l'aurais souhaité, ni de chanter ce que je voulais chanter, ni d'aller dans l'arrangement electro à outrance, bref, concrètement je considère que j'ai besoin des deux projets.
Le deuxième volet des Illusions d'une Route, qui effectue un arrêt à Bagdad, est sorti en janvier dernier. Quels en sont les retours pour le moment ?
Plutôt bons. je pense que beaucoup ont été surpris. Pas forcément en bien, mais j'en suis finalement fier. L'idée de stagner et qu'on me dise "Super j'adore ça sonne exactement comme ce que vous avez fait depuis dix ans" ne me réjouit pas. Du coup on a là aussi pris des risques et l'album sonne comme Agora Fidelio, mais pas autant qu'on aurait pu. Il sonne aussi probablement bien plus sombre que les précédents, parce qu'encore une fois le processus de création a été tout sauf calme et serein. Mais j'imagine que c'est ce qu'il faut pour bien faire de la musique?
Toi qui chante pour Naïve, n'as-tu jamais eu envie de poser quelques mots pour les compositions d'Agora ?
On en a parlé plusieurs fois avec Milka. Mais au fond il fait ça bien mieux que moi en français et j'ai toujours préféré en rester à des choeurs. Cela dit rien n'est définitif et il avait été question que j'écrive un texte entier pour un morceau. Ca pourrait arriver...
Qu'est-ce qui est l'essence de ce groupe ? Qu'est-ce qui vous inspire ?
A peu près les mêmes choses que pour Naïve au fond. Être sincère, aller droit au but dans l'émotion, dire des choses nues, crues, et tenter de provoquer une réaction "viscérale" chez l'auditeur. Le tout avec des textes assez directs pour être explicites, et assez mystérieux pour tromper le jugement et encourager l'interprétation. On a toujours aussi été très porté sur l'éloignement, le voyage, physique ou initiatique.
Un petit scoop concernant le futur troisième et dernier chapitre des "Illusions d'une Route", voyage qui se clôturera à Belfast ?
Un scoop, pas vraiment. Mais les gens qui n'ont pas aimé Bagdad risquent de ne pas aimer non plus Belfast, parce que les partis pris seront sans doute encore plus exagérés. En tout cas je pense qu'on va vraiment tout donner pour clore ce triple album de la plus belle manière qui soit. Pour que les gens qui nous suivent soient heureux et fiers de nous, mais aussi pour qu'on se sente serein et qu'on ait l'impression de ne rien avoir fait à moitié.
Une petite question complètement à part ... Comment trouves-tu l'industrie musicale aujourd'hui ? Comment observes-tu la place accordé à la musique en France ?
Honnêtement ? Je suis nauséeux et triste. Je ne ferai pas ici la tirade basique pour dire que le téléchargement ça craint, ça je pense que tout le monde l'a compris et le sait déjà. Je pourrais aussi parler du statut des intermittents mais ce n'est pas mon cas et je ne le maitrise pas assez pour me permettre d'en juger. En revanche, clairement, il est impossible aujourd'hui de faire de la musique rock ou metal et de ne pas être en déficit financier. Le total de ce que coûte l'organisation d'un concert, un studio, une tournée, etc… sera toujours largement supérieur au total des recettes. Et c'est pénible et usant de se battre contre du vent. J’ai l'impression que plus le temps passe moins la musique est respectée comme elle a pu l'être avant cette consommation de masse et éphémère. Un album s'écoute parfois une fois et finit à la poubelle alors qu'il a nécessité des mois ou des années pour voir le jour. Et je ne parle que des auditeurs. Rares sont les gens qui prennent le temps d'écouter un album assez de fois pour lui donner la chance de se révéler. Mais si on parle des producteurs, des majors, etc... C’est bien pire. Aujourd'hui la musique en France (hors concerts bien entendu, je parle des medias) n'est que ce que quelques PDGs ou producteurs à la con veulent bien signer parce que ça va à leurs yeux rapporter du blé. En gros une poignée de gars "forcent" les goûts des gens. Le rock et le metal sont les enfants pauvres du paysage musical. Aujourd'hui tu n'as accès qu'au rap, à la dance, à l'électro et à la varièt. Si tu veux écouter du metal ou du rock, tu dois soit écouter tes cds, soit parfois être éveillé devant une obscure chaine câblée en pleine semaine à mille heures du matin. C'est assez injuste. Voilà mon avis.
Un message à délivrer à tous les lecteurs et lectrices qui passeront par cette page ?
Bravo si vous avez tout lu, merci si vous connaissez mes groupes et que vous les soutenez, et si ce n'est pas le cas, je ne vous en veux pas! Mais si vous prenez le temps de découvrir c'est encore mieux… S'il vous plait, continuez à acheter des disques, et à payer des places de concerts, c'est nécessaire...
Allez ! Pour finir, dis-moi le tout premier mot qui te passe par la tête, quel qu'il soit !
Eh bien j'ai honte mais si je suis vraiment sincère le premier qui me vient est "pute"… Quant au second, c'est "gaspacho". Je crois que mon esprit n'est pas net…
Merci à toi pour ces questions !!
Un gros merci à toi!
Agora Fidelio – «Les Illusions d’une Route : Bagdad», disponible depuis janvier 2012.
Naïve – «Illuminatis», disponible d’ici l’automne 2012.
Naïve sur Spirit of Metal => http://www.spirit-of-metal.com/groupe-groupe-Naive-l-fr.html
Agora Fidelio sur Spirit of Rock => http://www.spirit-of-rock.com/groupe-groupe-Agora_Fidelio-l-fr.html
Entre Naïve et Agora Fidelio, y'a-t-il une sorte de jeu entre un côté sombre et un côté plus lumineux ?
Je ne pense pas. Mais au fond si. Tu remarqueras cette réponse fulgurante!^^ En fait pour moi les deux se sont toujours complétés. Mais jamais selon une règle établie ou jamais de manière réellement équitable. J'ai toujours aimé dire que si les accords mineurs n'existaient pas je ne ferais pas de musique. Et concrètement, aucun des deux groupes n'a d'aspect lumineux si on compare ça a un aspect sombre. Dans un sens, même la lumière que j'ai envie de mettre dans mes compos est une lumière noire. Cela dit, effectivement parfois quand je faisais du Naïve à haute dose j'avais besoin de retrouver le côté épuré d'Agora, le fait de jouer à poil sans artifices, avec parfois une seule note au milieu de 4 mesures. Et l'inverse est vrai aussi. Agora ne me permettait pas toujours d'envoyer la semoule autant que je l'aurais souhaité, ni de chanter ce que je voulais chanter, ni d'aller dans l'arrangement electro à outrance, bref, concrètement je considère que j'ai besoin des deux projets.
Le deuxième volet des Illusions d'une Route, qui effectue un arrêt à Bagdad, est sorti en janvier dernier. Quels en sont les retours pour le moment ?
Plutôt bons. je pense que beaucoup ont été surpris. Pas forcément en bien, mais j'en suis finalement fier. L'idée de stagner et qu'on me dise "Super j'adore ça sonne exactement comme ce que vous avez fait depuis dix ans" ne me réjouit pas. Du coup on a là aussi pris des risques et l'album sonne comme Agora Fidelio, mais pas autant qu'on aurait pu. Il sonne aussi probablement bien plus sombre que les précédents, parce qu'encore une fois le processus de création a été tout sauf calme et serein. Mais j'imagine que c'est ce qu'il faut pour bien faire de la musique?
Toi qui chante pour Naïve, n'as-tu jamais eu envie de poser quelques mots pour les compositions d'Agora ?
On en a parlé plusieurs fois avec Milka. Mais au fond il fait ça bien mieux que moi en français et j'ai toujours préféré en rester à des choeurs. Cela dit rien n'est définitif et il avait été question que j'écrive un texte entier pour un morceau. Ca pourrait arriver...
Qu'est-ce qui est l'essence de ce groupe ? Qu'est-ce qui vous inspire ?
A peu près les mêmes choses que pour Naïve au fond. Être sincère, aller droit au but dans l'émotion, dire des choses nues, crues, et tenter de provoquer une réaction "viscérale" chez l'auditeur. Le tout avec des textes assez directs pour être explicites, et assez mystérieux pour tromper le jugement et encourager l'interprétation. On a toujours aussi été très porté sur l'éloignement, le voyage, physique ou initiatique.
Un petit scoop concernant le futur troisième et dernier chapitre des "Illusions d'une Route", voyage qui se clôturera à Belfast ?
Un scoop, pas vraiment. Mais les gens qui n'ont pas aimé Bagdad risquent de ne pas aimer non plus Belfast, parce que les partis pris seront sans doute encore plus exagérés. En tout cas je pense qu'on va vraiment tout donner pour clore ce triple album de la plus belle manière qui soit. Pour que les gens qui nous suivent soient heureux et fiers de nous, mais aussi pour qu'on se sente serein et qu'on ait l'impression de ne rien avoir fait à moitié.
Une petite question complètement à part ... Comment trouves-tu l'industrie musicale aujourd'hui ? Comment observes-tu la place accordé à la musique en France ?
Honnêtement ? Je suis nauséeux et triste. Je ne ferai pas ici la tirade basique pour dire que le téléchargement ça craint, ça je pense que tout le monde l'a compris et le sait déjà. Je pourrais aussi parler du statut des intermittents mais ce n'est pas mon cas et je ne le maitrise pas assez pour me permettre d'en juger. En revanche, clairement, il est impossible aujourd'hui de faire de la musique rock ou metal et de ne pas être en déficit financier. Le total de ce que coûte l'organisation d'un concert, un studio, une tournée, etc… sera toujours largement supérieur au total des recettes. Et c'est pénible et usant de se battre contre du vent. J’ai l'impression que plus le temps passe moins la musique est respectée comme elle a pu l'être avant cette consommation de masse et éphémère. Un album s'écoute parfois une fois et finit à la poubelle alors qu'il a nécessité des mois ou des années pour voir le jour. Et je ne parle que des auditeurs. Rares sont les gens qui prennent le temps d'écouter un album assez de fois pour lui donner la chance de se révéler. Mais si on parle des producteurs, des majors, etc... C’est bien pire. Aujourd'hui la musique en France (hors concerts bien entendu, je parle des medias) n'est que ce que quelques PDGs ou producteurs à la con veulent bien signer parce que ça va à leurs yeux rapporter du blé. En gros une poignée de gars "forcent" les goûts des gens. Le rock et le metal sont les enfants pauvres du paysage musical. Aujourd'hui tu n'as accès qu'au rap, à la dance, à l'électro et à la varièt. Si tu veux écouter du metal ou du rock, tu dois soit écouter tes cds, soit parfois être éveillé devant une obscure chaine câblée en pleine semaine à mille heures du matin. C'est assez injuste. Voilà mon avis.
Un message à délivrer à tous les lecteurs et lectrices qui passeront par cette page ?
Bravo si vous avez tout lu, merci si vous connaissez mes groupes et que vous les soutenez, et si ce n'est pas le cas, je ne vous en veux pas! Mais si vous prenez le temps de découvrir c'est encore mieux… S'il vous plait, continuez à acheter des disques, et à payer des places de concerts, c'est nécessaire...
Allez ! Pour finir, dis-moi le tout premier mot qui te passe par la tête, quel qu'il soit !
Eh bien j'ai honte mais si je suis vraiment sincère le premier qui me vient est "pute"… Quant au second, c'est "gaspacho". Je crois que mon esprit n'est pas net…
Merci à toi pour ces questions !!
Un gros merci à toi!
Agora Fidelio – «Les Illusions d’une Route : Bagdad», disponible depuis janvier 2012.
Naïve – «Illuminatis», disponible d’ici l’automne 2012.
Naïve sur Spirit of Metal => http://www.spirit-of-metal.com/groupe-groupe-Naive-l-fr.html
Agora Fidelio sur Spirit of Rock => http://www.spirit-of-rock.com/groupe-groupe-Agora_Fidelio-l-fr.html
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Interview done by Mr4444
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