Le
Grateful Dead a pris à contre pied et contre toute attente avec son Working
Man’s Dead. Groupe phare du rock psychédélique californien, la bande à Garcia a préféré délaissé sa musique planante et étrange pour un retour aux sources flagrant, où la folk, la country et le blues prédominent. La même année, un peu plus tard, sort
American Beauty, dont le titre en dit long sur l’orientation musicale, qui sera la même que sur le précédent album. Méconnaissable, le groupe affiche pourtant une fois de plus une maitrise presque innée dans ces domaines et semble y avoir joué toute sa carrière.
S’il fallait retenir 2 titres dans
American Beauty, ce serait sans aucun doute Ripple et Truckin’. Le premier est une ballade folk sublime, chantée par un Garcia à la sérénité imperturbable, le deuxième est un rock ‘n’ roll à la Roadhouse Blues, à l’entrain irrésistible et mêlé à la science des choeurs du groupe, ce qui en fait un subtil mélange. Le reste de l’album se défend très bien aussi, avec de petites perles folk telles Friend of the Devil, country rock avec
Sugar Magnolia, mais aussi bon nombre de titre pop rock un peu beatlesien comme Till the Morning Comes ou Box of Rain.
A défaut d’être original,
American Beauty est reposant et calme, Garcia et ses acolytes y démontre leur capacité à créer des ambiances sereines, après des
Anthem of the Sun ou
Aoxomoxoa parfois angoissants. Comme son prédécesseur, et c’est assez étonnant, cet album ne sera jamais vécu comme une concession ou un recul, les amateurs de psyché étant bien conscients que l’apogée du style était déjà passée, et le groupe va au contraire renforcer sa réputation d’écumeurs de scène et devenir au fil du temps l’un des symboles du patrimoine musical américain avec les non moins ex-psychédélistes
Hot Tuna.
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