Plus de 30 ans que le combo allemand emmené par Michael Voss tourne. Ce «
Mad Max » là aura produit bien plus que trois volets, avec moins de succès cependant que les œuvres cinématographiques du même nom avec Mel Gibson. Le dernier en date « Another
Night of Passion » s’incarne comme une suite au glorieux «
Night of Passion » de 1987. On voudrait ainsi faire un pied de nez à l’Histoire, comme semble attester aussi le retour du line up de cette époque, avec Axel Kruse à la batterie, Jürgen Breforth à la guitare rythmique et Roland Bergmann à la basse. «
Mad Max » formation restée longtemps dans l’ombre, malgré ses dix albums, compte bien à nouveau décrocher les étoiles ou tout simplement le temps qu’elle a un peu perdu.
La mise en route est immédiate, dès le premier tour de clef. On sait immédiatement à la fraicheur du chant juvénile de Michael Voss sur « Rocklahoma » que «
Mad Max » n’a pas perdu de sa bouteille. On y retrouve un hard rock US précis, chaleureux, avec un chant et une batterie en grande forme. Les guitares se montreront néanmoins légèrement distraites. Il serait à regretter aussi la perte en suspens lors du déroulement du morceau. Un autre battra plus confortablement la mesure autour de ce même hard rock originaire de la côte californienne, il s’agit de « You Decide ». Banal, mais remplissant entièrement son office, grâce à son riffing sec et bien tranché. « Metal Edge » fait aussi dans le lourd et le brut, dans un style rappelant « Mötley Crüe », notamment pour la véhémence et l’impertinence du chant de Michael. Cette force claquante ne serait à retenir que pour le chant, les chœurs et la batterie. Les guitares resteraient malheureusement sur la réserve.
Là où elles se sentent plus à l’aise, ce serait sur le vif « Black Swan ». Un heavy rock emporté et enthousiaste qui pourra ravir pour son bon côté « happy », et pour la grande place accordée aux soli. Il n’y aurait que quelques sonorités électriques et une redondance propre à l’ensemble de la galette pour noircir davantage le tableau. La linéarité de certaines pistes pose problème. On sentirait parfois le manque d’inspiration comme sur le bien creux « Back and Alive », nous faisant goûter une ambiance enfiévrée à ses débuts, avant de proposer une musique et un chant hésitants, voir maladroits. « 40 Rock » non plus ne casse pas des briques. Une rythmique qui peine à évoluer, un riffing tout sauf original. Il y aura en revanche ce refrain guilleret qui attirera l’attention et qui sauvera par le même coup le titre.
C’est vrai que c’est plutôt bon enfant et sexy. «
Mad Max » aime bien vaquer vers une musique plus consensuelle, si on en croit « Welcome to Rock Bottom ». Un titre particulièrement aguicheur et percutant, se déployant par coups de hanches. Nous avons là un Michael Voss totalement possédé. Dommage que les guitares ne se soient pas montrées plus entreprenantes, sans quoi cela aurait pu être un très bon morceau. Dans cette même ferveur, il y aura aussi l’incontournable « Fever of Love » dans une fibre exceptionnellement FM à la sauce des années 80.
Le ton pris serait plus grave en revanche sur « The Chant ». Il débute et se termine par une plainte arabisante. Le premier riff qui nous en parvient fera songer à celui qui débutait « Metal Heart » d’« Accept ». Une certaine dynamique se crée et se contorsionne autour du chant, maître d’orchestre et maître d’œuvre. C’est quand même répétitif et peu démonstratif, hormis quelques soli bien pensés. Toujours dans ces extraits peu-joyeux, il y a aura « Fallen from Grace », mélodieux, doux. Une âme blessée y cherche la consolation, un message d’espoir. Avec son léger fond atmosphérique et son riffing captivant, voilà une offrande très intéressante qui nous est adressée. Cette langueur perçue atteindra son paroxysme sur l’instrumental de fin « True Blue ». On croirait une ballade d’« Axel Rudi Pell ». La guitare pleure, s’extasie. Elle étale toute sa technique dans une ambiance slow. Une fin assez imprévue si on tient compte du restant de l’œuvre.
L’ouvrage des 30 ans de carrière de «
Mad Max » ne comptera pas comme album de l’année. « Another
Night of Passion » ne bouleverse pas les habitudes, ne créé aucun déclic mémorable. Les nuits d’amour sont toujours meilleures quand c’est la première fois. Il ne faut toutefois pas être trop difficile, car l’amour c’est quand même bon à chaque coup, si j‘ose dire. le groupe signe un nouveau présent hard rock tout ce qu’il y a de plus honorable. On regrettera en revanche la banalité et la redondance de plusieurs morceaux. La première partie de l’album étant la plus solide, la seconde tendant à s’essouffler. En tout cas, ça ne méritera pas une étoile à Hollywood Boulevard, tout au plus quelques encouragements pour la suite.
13/20
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