"Loaded like a freight train, flyin’ like an aeroplane, feelin’ like a space brain one more time tonight..."
Qui ne se souvient pas de son premier album acheté avec son propre argent de poche ? Il était là, dans les bacs du Carrefour de Venette (60) cet «
Appetite for Destruction» de Guns N’ Roses. Je rEPassais et rEPassais devant, hésitant devant le mince choix que m’offrait le «rayon disques» de cet hypermarché de la banlieue de Compiègne la bourgeoise niveau hard rock/metal. «
Ride the Lightning» de Metallica, «Piece of Mind» d’Iron Maiden ou ce premier opus du fer de lance du sleaze rock hollywoodien ? J’ai choisi ce dernier pour ce crucifix jonché de têtes de mort m’ayant toujours fasciné dEPuis, et aussi pour la dégaine des pistoleros de Los Angeles sur la back cover de l’album. La classe ultime, Duff McKagan en tête avec son pendentif-cadenas à la
Sid Vicious autour du cou et sa bouteille de je ne sais quel breuvage alcoolisé dans la main gauche. Pour 89 francs, je rentrais à l’âge de 14 ans dans un univers que je n’allais plus jamais quitter.
«
Appetite for Destruction» s’avère être l’album générationnel des années 80 au même titre que Led ZEPpelin «IV» pour les années 70 et de «Nevermind» de
Nirvana pour les années 90. Dès lors, que dire qui n’ait pas encore été énoncé sur cette galette ayant fait couler des hectolitres d’encre aux quatre coins du globe ? S’agissant du premier LP de Guns N’ Roses, groupe sleaze rock de Los Angeles formé par W. Axl Rose et Tracii Guns en 1985, «
Appetite for Destruction» sort le 21 juillet 1987 sur Geffen Records. Savoureux et très efficace mélange de hard rock, de heavy metal et de punk agrémenté de petites touches de blues ci et là ; cet album de légende est reconnu comme étant l’instigateur du sleaze rock au yeux du grand public même si le Faster Pussycat de Taime Downe a publié un premier album éponyme d’un style comparable 15 jours avant l’éclipse du 21 juillet 1987…
L’introduction raisonnante de «Welcome to the Jungle» sonne telle une alarme visant à prévenir la Terre entière de l’arrivée du gang armé de West Hollywwod sur la scène internationale, prêt à tout exploser et à pousser le cliché ‘sex, drugs & rock n’ roll’ à son plus haut paroxysme. Rien n’est à jeter sur cet album, tous les titres étant empreints d’une personnalité et d’un charisme indéniables, le tout saupoudré d’une authenticité sans faille. A ce propos, la légende raconte par l’intermédiaire du batteur intoxiqué Steven Adler que l’album fut enregistré en une seule et unique prise… Possible. Le feeling rock, le groove et surtout la classe dégagés par les jeux de
Slash, Izzy Stradlin, Duff McKagan et Steven Adler sont simplement hallucinants sur cet «
Appetite for Destruction», faisant passer les stars brushées/maquillées de l’époque et leur pop metal sauce barbe à papa pour des artistes d’opérette, Poison en tête. Les vocaux stridents et reconnaissables entre mille de W. Axl Rose ajoutent à l’atmosphère générale de l’album une hargne incomparable.
Le critique rock français Nicolas Ungemuth a écrit dans une biographie d’
Iggy Pop, à propos de l’intemporalité de la musique des Stooges que « de la vraie colère ne souffre aucune vieillesse ». Cette pertinente citation est on ne peut plus applicable à «
Appetite for Destruction» qui plus de 23 ans après sa sortie sonne toujours comme au premier jour et parait même se bonifier avec le temps. Alors que le tempo général de l’album roule à vive allure en Harley sans casque sur la route 66 à l’image des jouissives «It’s so Easy», «Nightrain» ou encore «Anything Goes» et ses classieux soli de talk box signé
Slash, le premier opus des pistoleros de L.A. laisse néanmoins un espace vital à des morceaux plus lents et plus mélodiques permettant ainsi d’ajouter les synonymes de beauté et d’émotions aux qualificatifs de cet album de légende. Ainsi, «
Paradise City» et la magnifique ballade «Sweet Child O’Mine» dont on a tous essayé de rEProduire au moins une fois l’introduction sur une japonaise électrique et un ampli Marshall 15 watts magnifient cet «
Appetite for Destruction» intemporel et lui apposent définitivement le sceau des années 80.
Après d’innombrables écoutes, son livret abîmé à cause de maintes lectures des lyrics et son disque partiellement rayé, ce chef d’œuvre trône toujours et pour longtemps encore dans ma discothèque, classé alphabétiquement entre «Psycho
City» de
Great White et «G N’ R Lies». Plus qu’un excellent disque de hard rock ; l’un des meilleurs albums de toute l’histoire du rock, de l’avènement du King à nos jours. Cultissime.
Megalex > Oui généralement, mais pas tout le temps, c'est quand même assez différent.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire