Indochine a nommé son 14ième album studio «
Babel Babel » référence biblique à la tour de Babel reliant le ciel à la terre, l’humanité au divin. Voilà qui donne un côté mystique, comme un air de fin du monde souligné par la pochette sombre.
Le titre « Showtime » qui ouvre l’album balaye immédiatement cette atmosphère pesante. On est là face à un titre taillé pour les dancefloor. Le contraste avec la pochette de l’album est saisissant. Ce titre est une sorte d’ovni et tranche avec le reste de l’album.
Pour la suite, on revient en terre connue même s’il faut l’avouer cet album est assez dansant, suscitant une envie irrépressible de taper du pied.
Cet album est tout simplement « solaire », une sorte d’hymne à la vie, résolument optimiste. Il nous invite à affronter nos peurs et à aller de l’avant malgré le chaos qui règne dans le monde à l’image des titres « La vie est à nous » ou encore « les nouveaux soleils ».
Mais cet album est aussi un hymne à l’amour, l’amitié tels les titres « ma vie est à toi » ou encore « no name ».
Certaines chansons sont un peu plus intimes. Je pense à « L’amour Fou », sorte de comptine pour enfant dans laquelle Nicolas parle du fait d'être père et de sa relation à la paternité. Autre titre où le chanteur se livre, « Seul au paradis » où l'on devine que Nicolas s'adresse à son frère Stéphane mort d’une hépatite foudroyante en 1999.
« Annabelle
Lee », inspiré du poème d’Edgar Poe du même nom, évoque la mort et la finitude inéluctable de nos vies. Ce n’est pas la première fois que les lectures de Nicolas inspirent ses textes. Je pense notamment au titre «
Des Fleurs pour Salinger »sur l’album
Le Baiser sorti en 1990.
« Victoria » avec son rythme martial dénonce l’absurdité de la guerre et fait allusion au conflit en Ukraine.
« Sanna sur la croix » salue le courage de Sanna Marin première ministre finlandaise jusqu’en 2023 qui a tenu tête à Vladimir Poutine et a du faire face à la montée de l'extrême droite dans son pays. Nicolas dit d'elle "il ne te mérite pas "
Même si ce disque est résolument électro-pop, certains morceaux sont un peu plus rock à l’image de «
Babel Babel » ou encore « Tokyo Boy ».
«
Babel Babel » commence par une intro électro puis nous balance son gymnique de guitare et me fait penser au morceau « l’aventurier » dans sa structure.
Outre « Showtime », un autre titre se démarque également du reste de l’album, c’est « la belle et la bête » avec ses rythmes reggae.
On notera également la présence de cuivres sur les titres « Victoria » et « Annabelle
Lee » qui apporte une certaine chaleur et une couleur particulière à ces deux morceaux, un peu comme pouvait le faire le saxophone de Dimitri dans les années 80. Comme le saxophone de Dimitri nous manque ...
"Le garçon qui rêve" nous envoûte avec ses orchestrations symphoniques.
Ce 14ième opus est finalement assez éclectique, très dense. Cela foisonne de toute part. Les mélodies composées par Olivier Gérard font mouche et portent admirablement la voix de Nicolas.
Cet album comporte aussi quelques titres un peu plus faible à mon avis, notamment au niveau des textes. Je pense aux titres « En route vers le futur » ou encore « Girlfriend » où Nicolas cède un peu à la facilité.
Mais avec 17 titres et près d’1h30,
Indochine a placé la barre haute et on saluera la performance du groupe qui nous propose un album honnête et d’excellente facture.
Pour conclure, je trouve cet album musicalement très réussi et j'ajouterai que chaque compo est clairement taillé pour la scène car
Indochine n'est jamais aussi bon qu'en concert..
Un "must have" pour tous les fans du groupe
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