Back into perfection :
Backspacer, le nouvel opus d’un groupe que l’on ne présente plus,
Pearl Jam, est désormais dans les bacs depuis le 20 septembre dernier. Le groupe phare de la scène grunge des années 90 est de retour pour un neuvième album de qualité. Ils ont choisi comme producteur Brendan O’Brien, avec qui ils n’avaient pas travaillé depuis
Yield, en 1998.
Rien qu’au niveau des paroles,
Backspacer délivre un message plus positif que ces prédécesseurs. Il semblerait que l’élection de Barack Obama ait envoyé des ondes positives à
Eddie Vedder quant à l’écriture de ces onze titres. Jusqu’à présent, il avait Tenté d’écrire des textes optimistes, mais ça lui semble désormais plus simple,
Bush n’étant plus au pouvoir. Depuis
Vitalogy, en 1994, ce songwriter remarquable n’avait plus écrit la totalité des titres d’un album. Le voilà donc qui continue sur sa lancée, après la B.O de « Into the wild». D’ailleurs certains titres de
Backspacer sont dans la même lignée, notamment « The end » et «
Just Breathe ». Ce n’est plus le moment de se morfondre, même l’ivrogne dans « Speed of sound » se donne une chance pour un meilleur lendemain. Les membres du groupe confient que le passage d’Eddie par l’écriture d’ « Into the wild » leur a beaucoup apporté.
Ce n’est pas trop s’avancer de dire que leur grande force tient de cette capacité à passer du grunge punk à la plus troublante des ballades folk. Voilà comment ils jonglent des arrangements habiles et délicats à des morceaux bien plus pêchus comme le démontre le trio décapant d’ouverture de l’album : « Gonna See My Friend », « Got Some » et «
The Fixer ». Guitares fougueuses et voix rageuse submergent les titres. De quoi faire taire les derniers sceptiques qui pensent que
Pearl Jam auraient délaissé leurs empreintes punk. L’album, bien que court (37 minutes), reGorge également de titres plus softs, tel « Unknown thought », dans lequel le piano vient rajouter une tonalité à la fois douce et puissante au morceau. «
Just Breathe » s’approche, selon Eddie, de la plus belle chanson d’amour qu’ils n’aient jamais écrite. Sûrement après « Black »… Elle parle des bons moments que les gens devraient parfois prendre dans leur relation, tant dis que « The end » est plus une chanson d’un amoureux en peine.
La pochette de l’album, très originale, a été créée par le dessinateur satirique Dan Perkins, plus connu sous le nom de Tom Tomorrow, qui a passé presque six mois sur ce travail.
Pour la petite anecdote, le titre de cet album est un hommage à une touche de machine à écrire, inusitée depuis les années 50. Oui, ils sont allés chercher loin; mais on connait bien l’intérêt d’Eddie pour cet ancêtre de l’ordinateur lorsqu’il est en pleine inspiration. C’est aussi une manière de dire qu’il est nécessaire de revenir sur le passé et de Tenter de corriger ses erreurs. Ils vont encore plus loin que ça, puisque
Backspacer est le nom de la tortue de mer qu’ils ont parrainée lors d’une course initiée par l’organisme Conservation International, qui Tend à sauver ces gros reptiles du monde de l’extinction.
A noter qu’une tournée est prévue. Pour l’instant, seul le continent américain est concerné, mais jetez de temps en temps un coup d’œil ici : http://www.pearljam.com/tour ...
C’est toujours un plaisir de retrouver des titres exprimant sans cesse des émotions contradictoires, tour à tour mystérieuses et passionnantes, impétusueuses et apaisées. Après huit albums, dix-neuf ans de carrière (chiffres significatifs de la constance du groupe) et plus de 60 millions de CDs vendus, les cinq compères de Seattle nous servent encore une fois une galette explosive, émotive, pop, classic-rock et punk à la fois.
Tout y est, le timbre de voix si particulier d’Eddie dont on ne pourrait pas se passer, l’osmose renversante entre Jeff Ament et Matt Cameron, les riffs et solos puissants de Stone Grossard et Mike McCready. Tous les ingrédients pour un équilibre inébranlable.
ROCKINGIRL
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