Après un «
Avenue B » folk et intimiste,
Iggy Pop, insaisissable caméléon musical attaque le nouveau millénaire avec sans doute l’album le plus violent de sa carrière: le très rageur « Beat’em up » .
« Beat’em up » a été souvent jugé indigeste, le reproche principal étant que Iggy s’était trop écarté de ses racines.
Mais en 2001, l’Iguane fait une nouvelle mue, sa nouvelle peau étant plus dure et recouverte de métal.
Il s’entoure de ses musiciens de The Trolls (les frères Kirst à la guitare et à la batterie ) et de Lloyds Roberts dit Moosmean le bassiste du groupe de fusion métal Body Count, assassiné peu
Après la sortie du disque.
La pochette du disque semble volontairement cheap avec un dessin de style BD assez infantile, agressif et vulgaire avec cette femme sur laquelle figure un pistolet au niveau du sexe prêt à décharger sur l’auditeur.
Dés le premier morceau «
Mask » le son paraît très lourd, très cru et métallique.
Iggy hurle « You’re wearing a
Mask, which
Mask are you ? » ce que j’aime bien car tout le monde dans la vie porte un masque selon moi.
Sa voix rageuse et éraillée se marie fort bien avec les riffs colossaux de son groupe.
La suite est encore plus lourde avec un fantastique « L.O.S.T » au son typiquement heavy metal.
Sur « Howl » la Bête pousse des hurlements de loup, réveillant son coté sauvage.
Bien qu’un peu long ce titre s’avère très original.
« Football » et « Savior » sont deux bonnes ballades qui semblent égarées dans ce monde de gros bras tatoués.
« Beat’em up » surprend avec un phrasé presque rappé et sonne aussi violemment que du Body Count.
Le morceau est néanmoins efficace bien que très éloigné du style original d’Iggy.
Nouveau ralentissement avec une autre ballade « Talking snake » créant une aération bienvenue
Après la furia métal précédente.
« The jerk » avec son riff entêtant et «
Death is certain » avec son solo haut en couleurs délivrent des rock plaisants et efficaces sans être hors du commun.
La suite de l’album d’inscrit dans une veine sans concession au culte du gros son.
« Go for the throat » au style heurté alterne passages menaçants avec explosions de violence syncopée sur le refrain.
« Weasels » au tempo plutôt médian et au chant aérien propose une fantastique accélération sur sa dernière partie.
Aussi puissant qu’un bulldozer « Drink new blood » très rude avec son refrain asséné comme des coups de marteau en pleine face sonne aussi un peu comme du Body Count mâtiné d’
Iggy Pop.
Plus calme « It’s all shit » ressemble à une bonne récréation au feeling rock.
Violent et jouissif « Ugliness » écrase toute volonté de rebellions de son poing d’acier.
Le dernier morceau « V.I.P » est une longue et savoureuse tirade parlée ou
Iggy Pop se moque des gens connus et des phénomènes ridicules autour de la célébrité.
Le sentiment dominant à l’écoute de « Beat’em up » est qu’
Iggy Pop a fait de la musculation et pris de la masse.
Sa musique s’est alourdie gagnant en puissance ce qu’elle a un peu perdu en émotion.
Certes les ballades sur cet album sont d’un niveau inférieur aux chefs d’œuvres composés par l’Iguane lors de sa prolifique carrière mais il ne faudrait pas oublier que l’objet de ce « Beat’em up » est de développer une grande puissance de feu pas de faire pleurer dans les chaumières.
Cette parenthèse métallique dans le parcours du Pop of Punk m’a donc séduit très fortement par son coté brutal et sans concession.
Dernière remarque sur la dernière page du livret, Iggy pose dans une vieille décapotable aux cotés d’une superbe latino américaine qui la tête renversée en arrière semble au comble de l’extase.
So rock n' roll.
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