Lou Reed, le chevalier du Velvet Underground atteins (enfin!) la renommée qu'il mérite, avec son album
Transformer en 1972 (porté par les tubes
Perfect Day et surtout Walk On
The Wild Side).
Alors, Lou va faire de la musique encore plus commerciale ?
Heureusement,
Berlin n'est pas de la musique calibré pour la radio, et n'obtiendra qu'un mince succès, mauvais donc ?
Il s'agit ici de son meilleur album, mais sans doute le plus beau, toutes discographies confondues.
Un concept album, bien dans la veine de Lou, l'histoire d'un couple vivant aux dépends de la drogue (l'héroïne était la femme de Lou, ne l'oublions pas).
10 chansons, et un fil noir qui guide l'auditeur tout au long de ces 49 minutes.
Attention, ne l'écoutez pas si vous êtes dépressif, parce qu'il ne va pas vous réjouir..
La première chanson en elle même qui peut faire figure d'intro, morceau éponyme, sur un piano blues, la faible voix de Lou nous met le contexte, qui a l'air pourtant assez sympathique "oh honey, it was paradise...".
Et la progression suit son cours, et pas dans le sens que l'on peut croire, Lady Day, plutôt simpliste, Men Of Good Fortune introduit les guitaristes électriques, mais le tout plutôt modéré, l'excellent Caroline Says I, le morceau rock de l'album, qui limite vous fait bouger "et bien, album réjouissant au final !?", How Do You Thinks It Feels introduis les cuivres et reste assez enjoué.
On arrive au deuxième morceau sublime de l'album (et après celui-ci, tous les morceaux qui suivent sont merveilleux), c'est la rupture totale, pourtant tout commence bien,
Lou Reed appuie bien sur sa voix, les cuivres nous montrent qu'ils sont là, et le solo de guitare arrive, et petit à petit la musique s'éteint... Oui mais voilà la chanson dure encore 2 minutes, l'accoustique apparaît, les arpèges sont durs, je n'ai jamais vu la traduction des paroles, mais quelque chose s'est déclenché, et rien ne sera plus jamais comme avant.
♪ When you're looking through the eyes of hate, Oh, oh, oh, oh... When you're looking through the eyes of hate, Oh, oh, oh, oh ♪
La suite n'est que malheur, Caroline Says II, on s'attend a une réponse rock à la première partie, rien du tout, on pleure sur la guitare accoustique, mais ce n'est encore rien à côté de The Kids, totalement poignante & The Bed, belle à en pleurer, d'autant plus lorsque l'on sait que cette chanson évoque le suicide de Caroline.
Jim est dévasté, il est perdu, le brouillard se dissipe et la mélodie de Sad Song, plus bouleversante que jamais retentit, on est empreint d'une magie méconnue jusqu'alors, Caroline est la reine d'Ecosse, et les choeurs retentissent, Sad Song, Sad Song, Sad Song...
L'album est terminé, vous ne vous sentez plus comme il y a 5 minutes, alors que vous vous disiez juste que vous alliez simplement écouté un album, peut-être bon, peut-être mauvais.
Tout mélomane reconnaîtra la valeur sans pareille de ce disque, véritable révélation.
Crime à celui qui l'écoute en tant que musique de fond (surtout si c'est la première fois), il y a des albums sympathiques à écouter, ici, le mot Musique prend tout son sens.
Cet album figure dans mon Top 5 de mes albums favoris, pourtant je ne l'écoute que rarement, on en est accro mais on sait que la dose doit être respectée, parce que ce n'est pas qu'un produit manufacturé, c'est de l'Art.
Morceau préféré : Sad Song.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire