Black Rose est l’album qui marque le retour éclair de
Gary Moore au sein de
Thin Lizzy. Il est intéressant de remonter un peu le temps et revenir aux circonstances du départ de Brian Robertson.
Comme chacun le sait, c’est l’album
Jailbreak qui a propulsé le groupe au sommet et lui a permis enfin de percer aux Etats-Unis ; l’album y atteint la 11ème place des charts US et le 45 tours
The Boys Are Back in Town lui, y fait carrément un carton en atteignant la 6 ème. Le groupe s’envole donc aux Etats-Unis pour sa première grande tournée, malheureusement, celle-ci sera annulée à cause d’une sale hépatite attrapée par Phil Lynott.
Ce n’est que partie remise, car à la fin de cette même année 1976, le groupe décide d’y retourner pour promouvoir cette fois-ci l’album
Johnny the Fox. Mais là, c’est Brian Robertson qui se blesse gravement à la main suite à une bagarre. Lynott ne voulant absolument pas rater cette deuxième occasion américaine, décide de le remplacer en faisant appel à son pote
Gary Moore. Ce qui ne va bien entendu pas du tout plaire à Robertson qui ne participera que sur trois morceaux de l’album
Bad Reputation (voir l’excellente chronique de Zaz Panzer pour beaucoup plus de détails).
Les tensions avec Robertson amènent inéluctablement un rapprochement avec
Gary Moore. En 1978, Phil Lynott et Scott Gorham participent à son album solo Back On The Street et arrivent à le convaincre de rejoindre
Thin Lizzy pour l’enregistrement de Black Rose.
L’album est enregistré à Paris entre décembre 1978 et février 1979. Mais dès le départ,
Gary Moore semble ne pas être à l’aise dans cette ambiance plus liée à la fête et consommation de drogue qu’au travail en studio. Son départ définitif du groupe pendant la tournée US est d’ailleurs certainement lié au comportement désinvolte de Phil Lynott de plus en plus bouffé par la drogue. Quoi qu’il en soit, Black Rose s’inscrit parmi les meilleurs albums de
Thin Lizzy.
Thin Lizzy aura toujours été un groupe un peu particulier : une musique pas toujours hard rock qui même si elle reste foncièrement rock, n’a jamais hésité à s’enrichir d’influences allant de la musique celtique au rythm’n’blues voir funky. Je dois avouer que cette richesse musicale a été un frein pour le hardos crotteux que j’ai toujours été. Des quatre albums de
Thin Lizzy que j’ai eu, je n’ai à chaque fois aimé que les morceaux les plus hard.
Cependant, Black Rose est l’album de
Thin Lizzy qui m’aura le plus marqué. L’album débute très fort avec deux morceaux bien hard : un « Do Anything You Want To » très entraînant mais surtout un très électrique et puissant « Toughest Street In Town » sur lequel on retrouve bien la patte de
Gary Moore même si je le trouve quand même assez sage sur cet album au niveau du « dévalement de manche ». Mais cela ne l’empêchera pas d’ailleurs de faire étalage de tout son talent notamment sur un « Got To Give It Up » d’anthologie. Son association avec Scott Gorham est très bien mise en scène dans ce fameux duel de guitares celtiques sur « Rosin Dubh (Black Rose) A Rock Legend », là aussi un des grands morceaux de
Thin Lizzy.
Même si ce disque se traîne ses deux petits boulets au pied – un « S.M. » assez imbuvable sur son rythme presque disco et bien entendu la fameuse reprise de «
Sarah », morceau que je trouve complètement niais, ça reste quand même un putain d’album de hard rock. Puis cette voix !!! Le chant de Lynott dégage tellement de chaleur et d’émotion qu’il arrive à sauver les titres les plus fades du groupe, comme ceux mentionnés ci-dessus. Un des rares chanteurs de hard rock qui me fait à chaque fois accélérer mon rythme cardiaque, chose qui n’est peut-être plus recommandé à mon âge
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