Liste des groupes Rock indépendant Blackwood Creek Blackwood Creek

Blackwood Creek; une belle affaire de famille puisque le père fondateur Kip Winget a formé ce combo avec son frère Nat à la batterie ainsi qu’un ami – Peter Fletcher – à la guitare. Un power trio pas tout jeune puisqu’ils existaient déjà il y a trente ans mais se sont séparés avant d’enregistrer quelque chose de concret. Les présentations sont faites, reste à découvrir la galette, le premier album éponyme du groupe.

Avec des influences telles que Black Sabbath, Led Zep’ ou encore Deep Purple la sonorité semblait évidente, mais il n’en est rien puisqu’ils ont choisi de donner une voix plus mélodique à leurs compositions. Ce qui au premier abord les écarte du déjà-vu, avec cependant les risques que cela encourt.

L’album commence subitement avec «Out In Outer Space», pas d’intro mais un riff saturé accrocheur et un rythme plutôt séduisant. Un bon come-back vers le hard-rock des 70’s mais qui reste il faut le dire bien moins couillu que l’étaient les groupes de l’époque. C’est peut-être ce qui décevra le plus, et ce malgré l’engagement mélodique du groupe, puisque de ce fait on s’attendrait à un gros travail d’ambiances, des mélodies qui vous retournent intérieurement, des solos qui prolongent et vont même plus loin que les paroles. Mais non, la plupart des morceaux sont assez linéaires et ne dégagent aucune émotion. Les chorus sont souvent bons et accrocheurs, « Dead Stung » et « Albatross » en tête, mais malheureusement les refrains ne cassent pas trois pattes à un canard et les ponts auraient eux aussi été un cran au dessus si seulement la chanson avait décollé derrière, que ce soit mélodiquement ou par un bon coup de pied au cul. Bref on repassera.

Le ton de la voix est lui aussi assez souvent décevant; malgré quelques passages plaisants comme les chorus de « Dead Stung » - une fois encore - cela ne viendra pas rattraper d’autres vocalises has-been façon gros biker US. Le comble apparaît sur « Love Inspector » où le chant est attrayant, et c’est alors que l'on se rend compte qu’il est en fait assuré par le batteur - Nat Winget. A mi-chemin de tout cela, on tombe sur « Rack Of Greed », un bon morceau qui commence par un merveilleux et ô combien créatif « Oh yeah ! »… Dans ces moments deux choix s’opèrent: soit vous êtes dépités et vous vous demandez s’ils le font exprès soit vous arrivez à faire abstraction du chant pour vous concentrer sur les riffs et rythmiques.
Cependant l’album se termine sur une bonne note, « Wooden Shoe » est une belle ballade travaillée, entrecoupée de solos plaisants et où la voix trouve son style et cesse de jouer à faire semblant.

En bref un album qui officie dans un style mélodique mais qui manque de la profondeur nécessaire à tenir l’auditeur en haleine. Une voix mal placée et une linéarité pesante auront eu raison de vous avant la fin des 12 chansons que compte Blackwood Creek, et dans le meilleur des cas la frustration aura altéré l’oreille que vous y prêtez.