Des claques comme ça, on s’en souvient longtemps. Le 2 février 2011, je suis devant ma télévision, j’allume MTV Pulse, et là, en haut à gauche est marqué «
RIP les White Stripes ». Comme pour la plupart des fans, il était impossible pour moi de croire cette nouvelle. Pourtant, c’était bien réel. Sans jamais avoir donné un motif précis, le duo avait cessé de nous illuminer. Il était impossible d’imaginer l’un des deux membres sans l’autre. Et pourtant …
…pourtant, en 2012, une autre nouvelle vient nous secouer :
Jack White est de retour ! Certes, sans Meg, mais c’est déjà une grande nouvelle. Les attentes sont immenses de la part des fans, car le potentiel de Jack, sa créativité ainsi que son talent sont désormais connus de tous. La plus grosse question n’était pas « l’album sera-t-il bon ? » mais plus « s’agira-t-il du style des White Stripes ou de celui de Jack ? ». Et la réponse n’est pas évidente.
La pochette laisse déjà le doute planer. Alors que le rouge vif était présent sur toutes les pochettes des White Stripes, Jack montre une volonté de changement en faisant dominer les couleurs froides (essentiellement le bleu, inverse du rouge sur un cercle chromatique). Et sur la musique, différent ou pas ?
C’est assez délicat en réalité. Les innovations ont toujours été au cœur des White Stripes, mais le groupe a toujours su garder une certaine simplicité, notamment due à la composition du groupe. Sur «
Blunderbuss », c’est un poil différent. Beaucoup de titres sont très expérimentaux, chose évidente pour un ex-Stripes : « Weep Themselves To Sleep » avec son introduction de piano martelée et l’étrange mixage de son de Jack, « On and On and On » au mélange clavier/piano assez reposant. Jack fait quand même quelques clins d’œil directs aux Stripes, surtout avec le rock garage assez bourrin de « Sixteen Salteens » et les chansons assez rythmées que sont « Freedom at 21 » et « Missing Pieces » qui, grâce à une frappe de batterie soutenue et un chant proche du hip-hop de la part de Jack, font beaucoup penser à d’anciens titres des White Stripes.
Si on le prend en pur terme de création, l’album ressemble bien à un White Stripes. Mais si l’on approche du côté du contenu, on commence à s’en éloigner. Déjà, la production est bien propre, quasi irréprochable côté son et découpage, ce qui fait déjà un gros contraste avec le son saturé et parfois tellement crade des Stripes. Mais sutout, on sent que
Jack White se lâche sur cet album, et qu’il expérimente tout ce qui était impossible techniquement pour les White Stripes. C’est en grosse partie la raison de ce foisonnement d’instruments qui contient entre autre une basse (instrument proscrit par le groupe pendant toute sa carrière), mais aussi beaucoup de piano, de maracas, de mandoline … et du fait que Jack se soit entouré de tant de musiciens pour réaliser l’album.
Alors finalement,
Jack White nous refait du Stripes ou pas ? Baaaah, oui et non en fait. Finalement, l’album est assez dur à approcher si l’on est trop habitué au style de l’ex-groupe de Jack. Avec ses innovations, «
Blunderbuss » aurait pu tout avoir de l’album de l’année. Pourquoi ne l’est-il pas ? S’il regorge d’expérimentations bien sympas et de quelques sections rythmiques de très bonne qualité, il manque UNE chose à cet LP pour triompher : un tube. Juste un morceau assez fort et imposant pour être le porte-drapeau et dire « voilà, ce titre est dans
Blunderbuss ». En attendant, «
Blunderbuss » reste de bonne facture, et je conseille à quiconque est fan de
Jack White d’écouter cet album et de voir le génie créatif de cet homme incroyable.
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