L’histoire de
Bon Jovi pourrait servir d’exemple au fameux Rêve américain. En effet, le jeune Jon Bongiovi est employé comme balayeur et coursier dans le studio de son cousin Toni, mais il rêve de réussir une carrière de rock-star. Ses différentes rencontres avec
Bruce Springsteen,
Aerosmith ou
Mick Jagger, et sa motivation sans borne, vont finir par porter leurs fruits. Il a enfin l’occasion d’enregistrer un single (dans le studio de Toni, bien sûr !) avec quelques musiciens de sessions, dont un certain Hugh Mc Donald (bassiste remplacera Alec Jon Such après son éviction du groupe). Ce single du nom de "
Runaway" devient vite un véritable tube et Jon réussit alors à monter son propre groupe. Avec son ami David Bryan, ils embauchent le bassiste Alec Jon Such et le batteur Tico Torres qui à leur tour, lui présenteront
Richie Sambora qui, malgré un mauvais premier contact, réussit à convaincre Jon qu’il était le guitariste qu’il lui fallait.
Bon Jovi était né et pouvait enregistrer son premier album éponyme qui devait s’intituler "Tough Talk" dans un premier temps. Mais quid de la musique après ce petit cours d’histoire sur la naissance d’une légende du Hard FM/Aor ?
Pour un album enregistré en 1984, "
Bon Jovi" garde un son qui a bien vieilli et la grande majorité des titres tient encore la route sans paraître ridicule. En effet, les 5 du
New Jersey œuvrent dans un Hard FM très dynamique et bien exécuté. "
Runaway" a été réenregistré pour l’occasion et ouvre l’album avec un clavier plein de simplicité, rejoint par un riff claquant et entraînant. Le reste de l’album reste sur la même dynamique et seul le mid-tempo "She Don’t Know Me" et la power ballade "
Love Lies" viennent apporter un peu de répit, même si cette dernière réserve quelques passages un peu rapide pour un exercice de ce genre. Difficile de retirer un titre parmi cet ensemble d’un niveau rarement atteint pour un premier album évoluant dans ce style particulier. Les ingrédients qui continuent à faire le succès du groupe, à savoir les chœurs travaillés et omniprésents, les nappes de claviers de David Bryan ("
Love Lies") et les soli gorgés de feeling de
Richie Sambora ("Roulette") sont déjà en place, sans oublier le maître des lieux et sa voix injustement sous-estimée, à la fois puissante et émotive, chaude et agressive et déjà parfaitement maîtrisée et assurée ("Shot Through The
Heart").
Les Etats-Unis qui attendaient la relève de groupes tels que
Foreigner ou
Journey, vont réserver un succès phénoménal à cet album et à ceux qui suivront, et si pour certains, cet engouement a pu paraître un peu démesuré, il est indéniable que "
Bon Jovi" fait office de référence en matière de Hard FM, ce qui n’est pas négligeable pour une première œuvre.
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