La décennie ’80 aura été marquée par la présence de trois grosses machines à tubes, caracolant en tête des hits et se remplissant allègrement les poches au passage ; il s’agit de M. Jackson, de Madonna et de
Phil Collins. Ces trois artistes sont en effet, fin des eighties, les plus gros vendeurs de musique pop-rock.
Phil Collins, chanteur de
Genesis, s’est rapidement imposé comme un artiste majeur de l’époque. Après avoir sorti 4 albums, dont 3 majestueux («
Hello, I Must Be Going » est un peu moins bon que les 3 autres), Phil se sent mal en 1992 ; il se sépare de sa deuxième épouse et il voit le monde autrement; écologie, politique, problèmes sociaux,… Bref, des questions existentielles se bousculent dans sa tête, et de plus, il pense sérieusement à se libérer de
Genesis ; choix crucial s’il en est (il réfléchira une année entière avant de faire connaître sa décision aux autres membres du groupe).
Dès lors, il se met à composer dans la morosité, et cette ambiance terne, se ressent immédiatement dans son 5ème album «
Both Sides ». Les plages sont longues, très longues, trop longues ; elles avoisinent généralement les 6 à 7 minutes. Elles sont aussi et surtout monotones, sans relief, tristes et pénibles à écouter jusqu’au terme. Seuls « Survivors » et «
We Wait and We Wonder » épicent un peu le plat fadasse que
Phil Collins nous sert cette année-là. Bien sûr, il en sortira quelques hits mineurs : «
Can’t Turn Back the Years » «
Can’t Find My Way Home » et «
Everyday » traceront leur route dans les hits parades, mais ceux-ci ne tiennent vraiment pas la comparaison vis-à-vis de la qualité musicale des hits précédents de
Phil Collins.
«
Both Sides » est donc un album introspectif et méditatif, mais cela n’est pas incompatible avec un peu de couleur, de peps, de changements de rythmes. Malheureusement, rien de tout ceci n’émerge ; on a l’impression de réécouter sans cesse le même morceau monocorde, linéaire, lancinant, insipide, interminable et lamentablement plat. Pour couronner le tout, il y a cette pochette, horrible, comme toutes celles des albums de
Phil Collins d’ailleurs (la meilleure étant sans doute celle de la BOF de Tarzan, c’est tout dire !!!).
Cet album marque, à mon avis, une fracture dans la carrière de
Phil Collins, serait-ce la crise de la cinquantaine ?
Phil Collins a-t-il voulu en faire trop ? Sur cet album, il joue de TOUS les instruments, il en est également le producteur. Il enregistre cet album dans son studio personnel et le mixe en partie au studio « The Farm » de
Genesis.
En conclusion, un album pour fans inconditionnels, mais à rejeter au plus vite pour les amateurs de
Genesis ou du
Phil Collins de la grande époque dont je fais partie.
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