Dire Straits occupe une place à part dans le monde du rock. En effet, ce qui est probablement le groupe le plus important des années 80 a résisté à l'épreuve du temps, sans jamais devoir se plier aux courants musicaux qui jalonnaient son époque, en gardant la tête froide et en ayant toujours du succès.
Dire Straits, c'est la recette du succès comme on en fait plus. Enchaînant les albums remarquables, les Britanniques se hissent en haut des charts et des coeurs. Il ne leur manquait qu'une chose pour réellement triompher : un chef-d'oeuvre.
Vœu exaucé. En 1985, surgissant de nulle part, déboule '
Brothers in Arms' qui prend d'assaut le hit-parade. En quelques semaines il gagne la guerre : premier album à se vendre à un million de copies au format Compact Disc, premier clip diffusé sur MTV pour "
Money for Nothing", enfin bref, '
Brothers in Arms' a s'est installé et ne risque pas partir.
La question que vous vous posez alors, chers lecteurs, c'est : '
Brothers in Arms' est-il si bon que ça ? La réponse est bien sûr : OUI. Sur '
Brothers in Arms',
Dire Straits jouent aux touche-à-tout, sans pour autant donner l'impression de faire n'importe quoi.
Une fois passé un «
So Far Away » efficace, ultra-connu, mais somme toute assez classique, on arrive sur un morceau de choix : «
Money for Nothing » que Knopfler (guitariste) écrivit en collaboration avec
Sting. L'introduction mêlant claviers et batterie cède sa place au bout d'une minute à une introduction d'une puissance inouïe, presque jamais vu depuis Layla de Clapton dont
Mark Knopfler est d'ailleurs un fervent admirateur. Critique acerbe de MTV (qui pourtant diffusera le clip en boucle), "
Money for Nothing » reste LE tube du groupe.
Les tubes continuent de s’enchaîner par la suite, du sublime «
Walk of Life » où le mélange étonnant clavier/guitare folk fonctionne à merveille pour un titre rafraîchissant, à « Your Latest Trick », plus grave, avec son saxophone mélancolique accompagné de la voix douce de Knopfler en passant par « Why Worry » dont le motif de guitare ressemble beaucoup à une berceuse.
S’en suivent des titres qui font sortir le groupe des sentiers battus : «
Ride Across the River », « The
Man’s Too Strong » et « One World ». Le premier comporte des percussions exotiques pour un dépaysement total tandis que le second se rapproche plus du country avant de revenir sur un espèce de funk-rock sur le dernier titre, comportant une ligne de basse que Flea des
Red Hot Chili Peppers n’aurait pas renié. Bien que les titres soient moins connus, il ne sont pas inutiles et sont de très bonne facture.
Mais le meilleur n’est pas encore venu : il se trouve à la toute fin de l’album. Le point d’orgue est atteint par le dernier titre : «
Brothers in Arms ». Ce long titre mélancolique est probablement l’une des plus belles chansons écrites contre la guerre, avec pour seul accompagnement pour la voix douce et lancinante de Knopfler des claviers, quelques notes de batterie et un ou deux accords par ci par là. Le clip, totalement crayonné, est lui aussi magnifique et chargé d'émotion et de symbolisme.
Je ne sais pas ce qui peut être dit de plus sur cet album, si ce n'est qu'il fut tellement populaire qu'une série de plus de 200 concerts le suivirent, épuisant le groupe et le contraignant à faire une pause de 6 ans jusqu'à "
On Every Street". Véritable chef-d’œuvre, il est à posséder et écouter absolument. Intemporel, majestueux, puissant : tels sont les adjectifs qui peuvent décrire «
Brothers in Arms », disque échappant à l’emprise du temps et qui tourne et tournera encore sur nos platines.
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