Quatre ans après un premier album d'une grande qualité artistique, c'est avec une satisfaction mêlée de soulagement que j'ai eu le plaisir d'apprendre qu'un deuxième opus de nos oiseaux rares anglais allait voir le jour. Malgré cette période relativement longue d'absence peu de changements sont à signaler si ce n'est l'arrivée de Paul Stacey (le frère de Jérémy) pour aider Noel dans son rôle de multi-instrumentiste et la volonté de notre artiste d'avoir une liberté totale puisque ce second album sort chez Sour Mash Records, label qu'il a lui-même crée.
Si l'artwork est peut-être un peu moins mystérieux que le précédent (et fait une fois encore la part belle à notre leader) le livret regorge quant à lui d'arrangements de couleurs flashy et psychédéliques qui semblent devoir nous rassurer sur la musique à venir. Par ailleurs le single "In The Heat Of The Moment", catchy en diable, conservait bien la "patte" du mancunien.
Dès les premières notes du lancinant "Riverman" on se retrouve en terrain conquis et la voix de Noel (toujours aussi planante) se charge de nous mettre définitivement dans le bain. Le travail sur les vocaux est peut-être encore plus impressionnant que sur le premier album puisqu'en plus du chant aussi parfaitement placé que juste de Noel, les chœurs qu'ils soient discrets ou plus appuyés ("The Right Stuff" qui se veut un véritable duo) sont très soignés et enrichissement encore les compositions vocalement.
Le boulot sur la production et les arrangements est encore une fois colossal intégrant toutes ces sonorités à merveille depuis des notes de piano discrètes et cristallines ("The Dying Of The Light") à des lignes de basse parfaitement envoûtantes ("The Right Stuff") en passant par les interventions toujours aussi barrées du mellotron. Par ailleurs la cerise sur le gâteau nous est apportée par les soli qui, nombreux, éclairent les compos.
La variété du premier album était un de ses (nombreux) points forts et ce second opus l'est également. Au niveau des rythmiques tout d'abord puisque l'on alterne entre des titres très posés et d'autres aux rythmes beaucoup plus musclés (le très rock "Lock All
The Doors" ou "You Know We
Can't Go Back"). Mais également au niveau des aspirations artistiques : si toute la première partie du disque nous offre une gamme d'émotions sensiblement proche de celles distillées par le premier album, Noel se lâche quelque peu sur la deuxième partie.
"The Right Stuff" avec ses sonorités déjantées et son motif obsédant possède un côté "trip" tout en douceur, "The Mexican" surprend avec son riff principal direct et groovy et son refrain entraînant tandis que "You Know We
Can't Go Back" semblerait composé par un groupe de jeunes musiciens tant une fraîcheur candide en émane. Tout en restant fidèle au style qu'il a crée et développé sur son premier album, le mancunien s'offre donc également plus de libertés et montre un potentiel de composition presque illimité.
Le contenu textuel nous offre lui toujours la vision de Noel en romantique désabusé ("The Dying Of The Light", "Ballad Of The Mighty I") mais pas abattu ("Lock All
The Doors"). Si l'on dit que le plus souvent confirmer est plus difficile encore que de percer, Noel Gallagher et sa troupe défient les règles en livrant un superbe second opus. "
Chasing Yesterday" est-il meilleur que son prédécesseur ? Une chose est sure, il est au moins tout aussi bon et ce n'est pas peu dire.
Are you a sleeper or a mortal soul ?
Are you the devil with a heart of gold ?
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