Un second album pour Errors, un quatuor de Glasgow officiant dans un « post-rock » ou « post-electro » selon l'angle que l'on prend. Un groupe peu médiatique dans un genre d'électro ambiant peu familier, autant vous dire que l'on prend l'album avec des pincettes et avec un recul de grand néophyte. Ce qui n'empêche pas la grande révélation de s'opérer.
Come Down With Me est donc le second opus de ce groupe Écossais, signé chez Rock Action qui n'est autre que le label de
Mogwai. Là, ça se précise. Cependant Errors restera beaucoup plus en retrait que leurs références et s'approche plus de groupes comme
Zombi ou encore Tortoise. Un univers uniquement instrumental à la limite de l'expérimental, composé de nombreux sons et samples différents en gardant toujours une base tour à tour guitare ou électronique. « A Rumour In Africa » fait sans doute partie des titres les plus aboutis de l'album - aux côtés de « Germany » ou encore « Supertribe » - de part sa composition plus épique où l'on peut se laisser porter par la rythmique ou la mélodie sans soucis. Une infinité de pistes peuvent être imaginées en partant de ce morceau, souvent signe révélateur d'un bon titre à la composition aboutie. Plus en détail on y trouve un fil directeur porté par une gimmick guitare funky soutenue par de nombreux samples progressifs et prenant une dimension plus importante ou atténuée au fil du morceau. Il en résulte un univers assez proche des Birdy Nam Nam sur leur premier album éponyme.
Le reste de l'album est cependant beaucoup plus difficile d'accès; on tombe sur des morceaux où bien souvent le thème est donné dans sa totalité dans les 20 premières secondes, les 3 minutes restantes étant du coup linéaires et malgré l'intervention de détails sonores le titre ne décollera pas. On découvre le côté plus expérimental de l'album, les morceaux ne suivent plus un fil directeur et semblent plus anarchiques, les samples se font parfois dérangeants parfois très doux (« The Erskine Bridge »), ces derniers sortant d'instruments sans doute aussi imprévisibles que le morceau qui en résulte.
Par ailleurs on reste perplexe quand on découvre qu'un morceau à l'évolution croissante se voit stoppé avant d'atteindre son paroxysme. Sans doute une décision du groupe qui veut rester dans un univers « post » mais qui n'en reste pas moins frustrante lorsqu'un morceau est bloqué aux portes de ses possibilités.
Come Down With Me est donc un opus à part coincé dans un monde qui restera sans doute très underground, il n'en reste pas moins intéressant d'y prêter l'oreille ne serait-ce que pour apprécier la recherche sonore. Mais il est clair que pour les envolées instrumentales ou sensorielles on repassera...
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