Bien qu'ayant décroché le gros lot avec le tube inter-planétaire "I Was Made For Loving You",
Kiss a vu sa côte de popularité dégringoler depuis l'album "
Dynasty", en particulier auprès du public Hard-Rock qui n'apprécie que moyennement ses dérives Pop-Rock-Disco. Si "
Music from the Elder" et l'arrivée d'Eric Carr à la batterie ont semblé remettre le quatuor sur les rails artistiquement parlant, cet album est cependant resté assez incompris. Voici donc que débarque dans nos bacs un "
Creatures of the Night" qui semble être la dernière chance pour les New-Yorkais de relancer leur carrière.
Ace Frehley, victime d'un accident de la route et toujours en proie à ses démons (alcool et autres substances) ne peut assurer l'enregistrement de cet album, même s'il reste officiellement crédité. Il est remplacé par plusieurs guitaristes dont Bob Kulick et Vincent Cusano. Ce dernier va tellement s'investir dans la composition et donner entière satisfaction qu'il finira par officiellement intégrer les rangs de
Kiss au départ officiel de Frehley, et prendre le nom de Vinnie Vincent. Le sang neuf qu'il apporte en compagnie d'Eric Carr, et une production monstrueuse concoctée par M.J. Jackson, vont enfin redonner de l'altitude au légendaire combo maquillé. En effet,
Kiss n'avait jamais sonné aussi heavy jusque là. La section rythmique est énorme, propulsée par la frappe lourde et puissante de Carr et rendant hommage à la basse d'un
Gene Simmons maltraitant ses 4 cordes pour notre plus grand plaisir. Ce dernier et
Paul Stanley se partage le chant des 9 titres proposés, ne laissant aucune miette à leurs collègues.
L'homme chauve-souris œuvre essentiellement dans un registre heavy et sombre et nous offre en particulier quelques hymnes qui deviendront incontournables dans le répertoire du groupe. "Rock And Roll Hell" et "War Machine", composés avec l'aide inattendue de
Bryan Adams, sont de véritables rouleaux compresseurs dotés de refrains inoubliables, mais le sommet de cet album est sans aucun doute "
I Love It Loud". Composé avec Vinnie Vincent, ce titre martial, au tempo de batterie basique et légendaire, s'incruste dans votre mémoire pour ne plus jamais en ressortir. De son côté, Stanley est légèrement plus en retrait. Mais s'il nous offre un titre de moins que son acolyte, ces derniers n'en sont pas moins d'une qualité rare, à commencer par le titre éponyme qui lance l'album sur les meilleures bases avec son riff puissant et dynamique et son refrain accrocheur. "Keep Me Comin'", à la fois heavy et groovy, "Danger", plus rapide et cinglant, et la power-ballade "I Still
Love You", sombre et dotée d'un superbe solo, viennent compléter le sans faute.
"
Creatures of the Night" s'impose donc à la fois comme un album incontournable pour tous les amateurs de Hard-Rock puissant et mélodique, et comme une œuvre charnière dans le répertoire de
Kiss. En effet, outre le départ d'
Ace Frehley, il marquera également la fin de la période maquillée du groupe et son entrée dans une nouvelle ère musicale. Le quatuor va poursuivre dans une voie plus heavy, mais aucun des albums qui suivront n'atteindra le niveau d'excellence proposé sur ce chef d'œuvre, ce qui rend "
Creatures of the Night" absolument indispensable.
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