Avant de s'attaquer à la composition de leur quatrième opus, les membres de
Lordi se sont retrouvés dans une situation qui leur était jusque-là inconnue: la pression dû à une grande attente après le succès de "
The Arockalypse" et l'exposition médiatique engendrée par leur victoire au concours Eurovision 2006. Les détracteurs étaient dans les starting-blocks pour pouvoir laisser s'écouler leur fiel, alors que les amateurs attendaient une confirmation du talent des 'monstres finlandais' pour dégainer des hymnes aux refrains imparables aux origines plongeant directement dans les années 80.
Autant dire que des 2 côtés de la barrière, chacun trouvera du grain à moudre pour argumenter sur son aversion pour les uns, ou son attachement pour les autres. "
Deadache" n'est pas ce qu'il est courant de considérer comme une prise de risque artistique. La recette reste la même, à quelques détails près, que celle qui a permis au quintet de se forger une belle réputation depuis la sortie de "
Get Heavy" (2002). Des mélodies musclées et des refrains irrésistibles portés par la voix unique, grave et éraillée de Mr.
Lordi et les riffs hyper-efficaces d'
Amen, enrichies par les lignes de claviers d'Awa, et propulsées par une section rythmique irréprochable. Sur ce nouvel opus, les incontournables se nomment "Girls Go Chopping" avec ses couplets en forme de ritournelles démoniaques, le single "
Bite It Like a Bulldog" et son refrain 'mordant', le mid-tempo mélodique et mélancolique "Monsters Keep Me Company", le cinglant "
Man Skin Boots" ou l'efficace "Dr. Sin Is In" à l'introduction 'AC/DCienne'.
La production assurée par Nino Laurenne (Thunderstone) est un plus sèche mais laisse leur place à chaque instrument. Les quelques évolutions viennent surtout de soli un peu plus développés de la part d'
Amen ("Girls Go Chopping", "
Deadache") et de l'accélération du tempo qui renforce souvent la parenté avec Accept ("The
Ghost Of The Haceta Head"). Quelques surprises également avec l'accélération sur le final de la ballade "Evilyne", l'interlude gothique "The Rebirth Of The Countess" qui voit Awa s'exprimer dans un Français sans accent sur une mélodie de piano, l'utilisation de la mélodie du Fantôme de l'Opéra d'Andrews Lloyd Weber sur "Devil Hides Behind Her Smile", gimmick déjà utilisé par leurs compatriotes de Nightwish sur "The Phantom Of The Opera" (2002), ou le duel guitare / claviers sur le bonus "Hate At First Sight" à la mélodie qui, elle aussi, n'est pas sans rappeler le gang de Tuomas Holopainen.
Sans faute de goût, "
Deadache" ressemble essentiellement à un album sans réelle prise de risque, permettant à
Lordi de fournir une série de titres de qualité tout en se rassurant face à l'attente du public. Souffrant d'une légère linéarité, il vient cependant confirmer le don de Mr.
Lordi et de sa bande pour composer des mélodies accrocheuses et des refrains imparables. Un opus qui ne fera pas réellement avancer le schmilblick mais qui apportera leur dose de hits en puissance à tous les amateurs du genre !
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