J'ai réécouté cinq fois Défloration 13 depuis hier soir afin de savoir ce que j'allais bien pouvoir en dire. J'ai lu à nouveau le CD-ROM ajouté à cet album et je me sens peu inspirée. Comment est-ce possible pour moi de passer à côté d'un album de cet artiste ?
Tout d'abord, merci à Hubert-Félix Thiéfaine pour ce CD-ROM qui m'a permis de comprendre davantage la majorité des textes qui restaient pour moi un mystère. Une poésie toujours aussi magnifique. Sur ce point, je serais toujours amoureuse de cette plume dans laquelle les mots prennent une ampleur tout autre. Ils sont chargés d'émotions, de mystère, de souffrances et j'en suis fan.
Ce qui me bloque avant tout sur Défloration 13, c'est la musique : la composition des morceaux, leur structure, la musicalité qui ne me touchent pas mais aussi et surtout ces arrangements et ces sons électroniques qui me dérangent grandement.
Le titre d'ouverture «Une Ambulance Pour Elmo Lewis» m'ennuie. Le refrain est mou et agaçant, je ne parviens pas à me plonger dans cette ambiance qui se veut froide et dépressive. Les guitares sont bien trop présentes et les arrangements m'horripilent. Débuter un album de HFT avec un tel morceau déstabilise et rend le tout incompréhensible.
Nous enchainons avec un morceau mi pop mi reggae dont le sens m'échappe totalement. Oui, la misère des banlieues prendra le pas sur la ville et le bordel s'annonce sans doute mais sur cette musique, le danger paraît moins frappant. Si la banlieue se perd dans un nuage de cannabis, si la banlieue est aussi mollassonne que cette chanson, je me dis que la ville à encore de beaux jours devant elle.
Et je parle même pas du titre «
Le Touquet Juillet 1925», morceau qui se veut con voir sans doute raté. Mais il ne me fait pas rire. Lorsque nous voulons jouer à ce jeu, autant que cela fasse sourire ; et bien là non, j'ai juste envie de passer au morceau suivant. Mais que trouve-t-on en contrepartie ? Et bien encore un morceau qui m'agace et qui est parfois comparé à «Exercice de Simple Provocation Avec 33 Fois le Mot Coupable» (Cf «
Le Bonheur de la Tentation») ; et bien non : sur «Also Sprach Winnie l'Ourson», HFT nous interprète une sorte de parlé/rap. On a beau considérer ce titre comme un chef d'œuvre, son interprétation m'ennuie ; les voix des cœurs ne me plait pas davantage ; les guitares non plus... Tout est si lourd.. J'ai l'impression d'entendre un acteur qui récite son texte ; l'interprétation ne respire pas la sincérité.
Des mélodies qui se veulent gentilles passeraient bien mieux sans ces guitares, sans cette pédale à distorsion beaucoup trop présente et réglée bizarrement sur un bon nombre de morceaux, sans tous ces arrangements qui ne servent à rien si ce n'est à alourdir l'ensemble. Que se soit sur «
Guichet 102» ou «Joli Mai Mois de Marie», les sons électroniques sont imbuvables. Je me perds dans tous ces arrangements qui sont vraiment insupportables. Qu'apportent-ils aux morceaux ?
«Éloge de la Tristesse» n'est pas un titre mauvais mais comme pour les autres, la mélodie ne me touche pas vraiment. Dommage que cette guitare prenne le dessus : je suis certaine qu'interprété avec sobriété, calme et mélancolie, il aurait été bien plus touchant...
Le rock est tellement loin et laisse place à des mélodies mielleuses ou à des arrangements bien trop nombreux et indigestes, une interprétation dans laquelle HFT en fait comme un peu trop...
Le titre que j'apprécie le plus est «Parano-Safari Ego-Trip-Transit ou Comment Plumer son
Ange-Gardien», morceau qui sonne plus rock, avec des sons quelque peu psyché et cette guitare toujours présente mais bien plus discrète. On ne se perd pas dans une tonne d'arrangements inutiles. Même si je ne suis pas fan de la mélodie, ce morceau reste tout de même bien plus supportable et je pourrais même jusqu'à aller remuer du bassin sur ces quelques notes !.
Tout le monde aura compris que je ne suis pas fan de cet album. J'ai même baissé ma note après rédaction de cette chronique histoire d'être plus crédible, mon admiration pour cet artiste me freinant sans doute à lui mettre une note sévère. Je mets la moyenne néanmoins car cette poésie le mérite largement.
De nombreuses critiques ont été très positives, que ce soit dans le journal Le monde, L'Est Républicain, Rock et Folk, Le Journal du Dimanche ou encore France Soir en parlant de Défloration 13 comme un album inouï, peut-être son meilleur ; alors oui, comme je l'ai dis plus haut, la plume est magnifique, mais la musique est très difficile d'accès tant les guitares et les arrangements agressent l'oreille de beaucoup d'entre nous.
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