La chanteuse interrompt en 1988 une longue pause consacrée à sa vie de famille, et revient donc avec «
Dream of Life », son cinquième album. «
People Have the Power » est une chanson pop bien rythmée, optimiste, délivrant un message démocratique, qui a toutes les qualités du hit efficace et honnête.
Patti Smith a écrit cette chanson avec son mari le guitariste
Frederick Dewey Smith (
MC5, Sonic's Rendezvous Band), et l’on y reconnaît, vocalement, ce style poétique nerveux, entre chant et parole, qui a fait son succès passé. C’est néanmoins vers « Going Under » qu’il faut se tourner pour avoir droit à un rock plus agressif, où la guitare électrique s’exprime avec force. Après la ballade « Up There Down There », qui ferme ainsi le triangle pop / rock / slow, la douceur de la mélodie des mots et le caractère affirmé des guitares se partagent équitablement « Paths That
Cross », offrant à l’auditeur un voyage intérieur sur le mode de l’apaisement. Puis le rock revient avec «
Dream of Life », où vitesse et intensité se laissent deviner avant de jaillir, l’accent portant davantage sur des variations théâtrales. C’est dans la quatrième minute que la durée mélodique de la voix s’impose, la parole pure lui cédant sa place pour la reprendre comme au début, d’où une certaine régularité mise au service du texte, où il est d’ailleurs question de la constance dans l’engagement relationnel : « I'm with you always, you're ever on my mind in a light to last a whole life through ». Plus doux, non dénué de variations cependant, « Where the Duty Calls », aux accents orientaux, nous parle des relations entre le Liban et l’Amérique. C’est sur l’alternance entre un « Looking for You (I Was) » entraînant et un « The Jackson Song » à la fois tendre et atmosphérique, qui met le piano à l’honneur, puis le violoncelle, que se termine «
Dream of Life », un album de facture classique mais bien réalisé.
D. H. T.
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