Avec "
The Pleasure Principle",
Treat nous avait offert un album de Hard FM/Aor bien léché et à la progression évidente. Malgré des qualités évidentes, cet opus souffrait cependant de quelques maladresses. Probablement conscient de ces petits défauts, le combo suédois décide de ne pas perdre de temps pour enchaîner sur un "
Dreamhunter" marqué par le retour de Jamie Borger derrière les fûts, ce qui est déjà un signe encourageant. En effet, le jeu de Leif Sundin sur l’album précédent, sans être mauvais, souffrait de la comparaison avec celui de son prédécesseur. La présence du batteur d’origine sur cette nouvelle galette peut donc laisser à penser que le quintet a su analyser ses faiblesses pour continuer sa progression.
Et autant mettre fin au suspens sans attendre car c’est une avalanche de diamants finement ciselés qui déferle dans nos pavillons auditifs éberlués. Exit le ventre mou du précédent album. Les 10 titres proposés ici vous tiennent en haleine du début jusqu’à la fin. Tout juste pourrons-nous regretter le final un brin répétitif d’un "Take Me On Your
Wings" jusque là parfait dans son registre Aor. Pour le reste, Borger semble être le propulseur indispensable à
Treat qui réussit même à surmonter l’épreuve de la ballade, exercice qui l’avait vu échouer jusque là. Sans être un incontournable du genre, "
Best of Me" est l’exemple même de la power-ballade capable de capter votre attention grâce à un refrain attachant et un solo émouvant.
Pour le reste des titres, le baromètre de la qualité reste bloqué dans le beau fixe. Et si Anders Wikstrom offre des claviers plus présents, il ne le fait pas aux dépens de son formidable jeu de guitare, multipliant les soli bien sentis et les riffs dévastateurs. Autant dire que si la recette des albums précédents a bien servi de base à l’élaboration de cet album, elle a été considérablement enrichie et affinée. Les hymnes calibrés aux refrains inoubliables sont toujours présents avec un "You’re The One I Want" particulièrement entraînant, mais surtout le tube "
World of Promises", un brin typé Europe, et qui eu son heure de gloire dans les hits scandinaves. Il est d’ailleurs à signaler qu’il a même eu les honneurs d’une cover par In Flames.
Mais
Treat est également capable de muscler son Aor pour en faire un Hard FM efficace ("Sole Survivor" ou "Dancing On The Edge"), voire lourd et puissant «("Save Yourself"). Les Suédois tentent même avec succès quelques expériences du meilleur effet, le riff en cavalcade de "Outlaw" étant parfaitement irrésistible, alors que celui syncopé de "One Way To Glory" est presque aussi obsédant que son refrain.
En dehors d’une pochette relativement hideuse, c’est donc un quasi-sans faute que réussit le quintet, ce qui lui permettra de s’imposer comme un des leaders incontournables de Hard FM scandinave. Cet album trône d’ailleurs en bonne place dans la discothèque de tout amateur du genre, et si
Treat n’a pas eu la reconnaissance internationale d’Europe, les raisons ne peuvent pas se trouver au niveau des qualités purement musicales du groupe. Il semblerait plutôt que le charisme d’un Joey Tempest, en particulier auprès de la gente féminine, ait été supérieur à celui d’un Robert Ernlund, pourtant impeccable vocalement. Comme quoi la musique passe parfois après des considérations moins artistiques.
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