Drones

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16/20
Nom du groupe Muse
Nom de l'album Drones
Type Album
Date de parution 08 Juin 2015
Labels Helium-3
Style MusicalRock indépendant
Membres possèdant cet album59

Tracklist

1.
 Dead Inside
 04:22
2.
 [Drill Sergeant]
 00:21
3.
 Psycho
 05:16
4.
 Mercy
 03:51
5.
 Reapers
 05:59
6.
 The Handler
 04:33
7.
 [JFK]
 00:54
8.
 Defector
 04:33
9.
 Revolt
 04:05
10.
 Aftermath
 05:47
11.
 The Globalist
 10:07
12.
 Drones
 02:49

Durée totale : 52:37

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Muse


Chronique @ Brozzy21

17 Octobre 2015

Muse meurt mais ne se rend pas, et on leur souhaite de revenir en meilleur forme.

« La garde meurt mais ne se rend pas ! » Général Pierre Cambronne, Waterloo, 1815

Qu’il est beau parfois de ne pas se rendre, de continuer son combat jusqu’au bout, comme l’avait fait feu Général Cambronne devant les Anglais. Voilà qui demande parfois un grand courage et une dévotion toute particulière pour à cause, une volonté de continuer quand tout semble perdu … Mais voyageons deux cents ans plus tard. Les paroles de Pierre Cambronne ont probablement résonné quelque part dans la tête de Matthew Bellamy, leader du groupe Muse. Après un « Resistance » qui avait entamé la scission des fans en deux camps puis un « The 2nd Law » globalement peu apprécié des afficionados, on aurait pu penser que Muse retournerait vers le style plus rock et beaucoup moins orchestral et électronique de ses débuts. Et c’est ce que le groupe avait annoncé avant la sortie de l’album.

Mais vouloir faire bien n’implique pas toujours de réussir, n’en déplaise à Matthew Bellamy. En 2015 sort donc « Drones », septième album du groupe, censé marqué un retour aux glorieuses origines. Et si, comme moi, vous y avez cru, alors laissez-moi vous dire que vous avez bien été dupés : si sur cet album se dévoilent en effet des aspects bien plus rock, voire metal, le groupe n’est pas allé au bout de sa démarche et le résultat ressemble à une parodie de rock.

Pour faire un véritable album rock comme l’étaient « Absolution » ou « Origin of Symetry », Muse aurait dû s’affranchir d’un de ses plus grands défauts, récurrent depuis les derniers albums : celle de vouloir manger à tous les râteliers. Encore une fois, depuis « Black Holes and Revelations », le groupe part dans toutes les directions et le résultat est assez indigeste : « Mercy » ressemble à de la pop pur et dur (mis à part son refrain), « Revolt » ressemble à une parodie de pop-rock pour ado, « The Globalist » fait, faute de mieux, office de morceau pseudo-progressif, et « Psycho », quant à lui, fait office d’étendard/single de l’album avec son riff puissant. Le titre éponyme est un chant a cappella dont l’utilité est encore inconnu puisqu’encore une fois, on ne retrouve pas ce côté rock si attendu par les fans après les annonces du groupe.

Le fond est mauvais, c’est donc indéniable. Mais rassurez-vous, la forme n’est pas gâtée non plus. Sur « Drones », Muse tente d’allier rock et grandiloquence, mais les deux sont incompatibles dans leur cas : la volonté de sophistication et de grandiose du groupe est totalement contraire au rock brut et lourd auxquels ils veulent revenir, et la qualité de l’album s’en fait ressentir. Ainsi, « Mercy » échoue largement, coincé ente des couplets mielleux et l’instrumental rock (malgré son chant et ses claviers taillés pour les stades) du refrain. Il en va de même pour « Reapers » où l’introduction ultra-rapide et le riff pré-chorus tentent de faire oublier le refrain guimauve et ses claviers horripilants … Mais ce ne sont pas les seuls morceaux ratés, malheureusement. « The Globalist », qui réussissait à se relever d’une façon plutôt sympathique après cinq minutes d’ennui mortel finit par retomber au bout de deux minutes dans une ballade encore plus soporifique que son intro, prouvant que Muse a rangé son talent pour les longues compositions quasi-progressives au placard. Et bien entendu, parce qu’il faut bien creuser encore plus bas, « Revolt » est complètement raté et ressemble à du pop-rock pour minettes même pas digne de passer sur Virgin Radio et « Drones » est inutile et franchement assommant.

Et pourtant … Tout n’est pas à jeter ! Il existe quelques morceaux à sauver de ce naufrage … La plupart du temps, ce sont tout simplement les morceaux VRAIMENT rock. « Psycho » et son riffing entêtant par exemple, qui a d’ailleurs servi de single à l’album et laisser donc présager du bon. Ou encore « Defector » et « The Handler », où la basse devenue l’élément central permet de créer un rock efficace et assez puissant pour ne pas avoir l’air de faire les choses à moitié. « Dead Inside » quant à lui, ne plaira pas à tout le monde à cause de la basse au son assez artificiel, mais il faut lui reconnaître un rythme diablement efficace et quelques passages instrumentaux cassant l’effet répétitif de la chanson.

Sans rentrer dans les sempiternels débats entre fans et détracteurs, il faut admettre que Muse a raté « Drones ». Coincé entre son amour pour le rock de ses débuts et sa volonté de plaire au grand public à l’aide de chansons taillées pour les stades, le groupe livre ici un mélange assez indigeste et qui ne va pas au fond de sa démarche. Il en ressort donc un album bien lisse et très inégal, peut-être bon en live mais insipide en studio. C’est d’ailleurs bien dommage car à l’écoute des quelques titres mentionnés en fin de chronique, on ne peut s’empêcher de penser que Muse aurait pu réussir son coup. Mais ce sera pour une autre fois. Muse meurt mais ne se rend pas, et on leur souhaite de revenir en meilleur forme.


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WaitingForTheMovie - 01 Novembre 2015: Je suis assez d'accord avec toi, "The 2nd Law" m'avait déjà bien déçue et ça ne s'arrange pas avec "Drones". Dommage, j'avais adoré les albums "Origin Of Symetry" et " Absolution"...
Brozzy21 - 01 Novembre 2015: En effet, "Drones" n'y ressemble pas. Même si on retrouve un peu le côté rock d"Absolution", pour moi les deux n'ont pas grand-chose en commun. "Drones" c'est de la pop-rock parfois un peu heavy je trouve, mais pas un "Absolution 2".
Insmomnium - 01 Novembre 2015: Espérons que ce le soit pour la suite ! Je m'invite ici aussi Brozzy ;)
Brozzy21 - 01 Novembre 2015: Oh oui, je signe immédiatement pour un Absolution 2 ! Pas de problème, tu es le bienvenu ;)
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Chronique @ Insmomnium

28 Octobre 2015

Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

Formé il y a maintenant près de 20 ans, Muse était promis à un grand avenir sur la scène rock anglaise et même mondiale. Consacrés à la sortie de Showbiz (1999) alors qu'ils n’avaient qu'une vingtaine d'années, Matthew Bellamy, Dominic Howard et Christopher Wolstenholme ne se transformèrent en véritable espoir et porteur du renouveau du rock anglais que 3 ans plus tard à la sortie d'Origin of Symmetry (en 2001) pièce maîtresse de leur discographie. Attendus au tournant, ils proposèrent en 2003 Absolution. Plus sombre et heavy, la musique de Muse prenait véritablement forme et leur patte devint une marque de fabrique, reconnaissable entre mille au même titre que les U2, Queen ou Supertramp avant eux. Le chant de Matthew Bellamy, tutoyant les aigus, entre le lyrique et le classique, le piano apportant une touche de pudeur et de sensibilité (véritablement apparu dans Origin of Symmetry) et les riffs tantôt lourds ou rapides portés par les coups de masse de Dominic (batteur de son état) en plus de la relative audibilité de la basse de Christopher.

A ce moment là, rien ne semblait pouvoir atteindre les natifs du Devon. Et pourtant...Le groupe est aujourd'hui au cœur des débats, entre les premiers fans et ceux ayant pris le train de The Resistance. Car tel un Iron Maiden, lui aussi auteur d'un nouvel opus contrasté cette année (The Book of Souls), la direction prise par le groupe en 2006 avec la sortie du moyen Black Holes and Revelations à suscité de vives réactions. Accusé de fait du syndrome de la sortie commerciale (un tantinet injustement), Muse a depuis lors tenté de nouvels voies d'approches accueillies avec plus ou moins d'enthousiasme, de réussite et...de bonne foie (il faut bien le dire). Entre un The Resistance se traduisant en un Rock Opéra à la Queen, puissant (Guiding Light) et envoûtant avec une petite touche épique due au chœurs (Uprising, Unnatural Selection) et un 2nd Law, un peu moins bon, se distinguant par ses (fortes) touches dubstep utiles (The 2nd Law: Unsustainable) ou moins (Follow Me), tous deux peu appréciés voir méprisés par les fans de la première heure. Que ce soit pour leur pompage en règle sur les Queen et autres U2 (ce qui n'est pas totalement faux, soyons honnêtes) ou encore le manque de punch (Undisclosed Desires pour The Resistance et Panic Station, Explorers ou (surtout) Madness pour The 2nd Law).

Oui Muse, était attendus au tournant en cette année 2015, du moins pour ceux n'ayant pas sauté du train en cours de route. Beaucoup de questions étaient à même d'être posées: cette année va-t-elle être celle d'un retour aux sources réussis ? Quel chemin inédit Muse va-t-il encore nous donner le droit d'explorer ? The 2nd Law n'était-il qu'un petit coup de fatigue ou l'amorce d'une longue et douloureuse descente aux enfers ? Chaque sortie médiatique du groupe pouvant annoncer la couleur de ce septième album (déjà) était donc scrutée avec beaucoup d'intérêt. La divulgation de la pochette et de la tracklist mi-mars nous avaient au moins appris une chose: Muse fait encore du Muse, du moins dans le texte. L'artwork de l'album explicite (bonjour, The 2nd Law) montre en effet du doigts la guerre, la manipulation, le contrôle, la perte de liberté et de vie privée. Les titres de ce nouvel album sont donc totalement en raccord avec la pochette (Psycho, Reapers, Revolt, The Globalist). De plus, cet album se présente dans sa globalité comme une histoire, un conte post-apocalyptique dévoilant les "aventures" d'un personnage du début de la fin jusqu'à la fin de la fin ou plutôt la destruction de notre monde (par l'homme bien entendu).

Toutefois, dans le même temps, Muse dévoile une première piste de Drones: Psycho. Passée une courte intro faisant état d'une sympathique relation entre un jeune soldat et son sergent, le riff principal enchaîne et...oui ! C'est rock, c'est lourd, c'est puissant. Non décidément ce riff n'a rien à voir avec ce que le groupe avait pu nous proposer lors des deux précédents opus. Le chant de Matthew est lui aussi différent, finis les montées à outrances dans les aigus (Supremacy), celui-ci se fait plus posé dans les couplets et rageur quand vient le refrain. Un titre violent et fort en témoigne le vocabulaire employé "Fucking Psycho", "Your ass belongs to me now" mais aussi les cris du soldat. On observe néanmoins une certaine redondance du fait de l'utilisation du riff durant près de 4min30 (avec quelques variations, quand même) jusqu'au solo de guitare, rapide et heavy. Non décidément Muse semble revenir avec de meilleurs intentions: celles d'hurler à la face du monde ce qu'ils dénoncent depuis 20 ans, de l'hurler avec plus de force comme si leur message n'était pas assez entendus, et peut-être d'hurler qu'ils ne sont pas encore morts, la batterie rageuse de Dominic Howard nous l'imprimant à coup de caisse clair dans les neurones. On peut également noter, dans ce titre, la disparition des claviers (synthés ou pianos) laissant ainsi une place de choix à la basse et à la guitare pour s'exprimer. Muse a-t-il donc décider de renier ces 10 dernières années au profit d'un retour à un rock pur comme on pouvait le trouver dans Absolution ?

Le deuxième titre mis en ligne par Muse, Dead Inside, également titre d'ouverture de Drones, se veut plus proche de ce qui a été réalisé dans The 2nd Law à savoir l'utilisation de synthés et d'une ambiance assez cybernétique. On notera la présence d'une batterie là encore plus puissante et mise en avant que sur (deux) les précédents opus, le rythme proposé ressemblant en effet beaucoup à celui d'Undisclosed Desires à ceci près que sur cette dernière le son était beaucoup plus chirurgical enlevant ainsi une certaine profondeur et lourdeur à la musique. Malgré cela, Dead Inside reste relativement calme et sans relief dans la lignée d'Animals (The 2nd Law). Et pourtant, la fin de la piste recèle une montée imposante et épique.

Ce septième opus des anglais va ainsi principalement se scinder en deux styles: un Heavy Rock (Psycho,Reapers, The Handler) et un Pop Rock (Dead Inside, Mercy, Defector). Les premiers se construisant en des compos plus sombres et violentes, à l'aspect prog. On y observe en effet de nombreux changements de rythmes (Reapers) et cassures (The Handler). Elles possèdent également un côté épique non négligeable du fait de la présence de chœurs et de solos bien inspirés (et plutôt longs), Matthew Bellamy nous démontrant tout son potentiel à la gratte (Reapers, Defector, The Globalist). Parlons de guitare justement. Celles-ci sont indéniablement un des gros points forts de l'album occupant pratiquement tout l'espace durant la majeur partie de celui-ci se retrouvant au moindre espace libre ([JFK]). Lourdes et graves, elles pourraient sans problèmes s'inviter dans un album de metal (Reapers, The Handler). Enfin, la batterie y est également plus rapide et déchaînée, à la différence de The Resistance où elle a pu parfois devenir soporifique (Guiding Light).

Mercy constitue au côté de Dead Inside et Revolt la partie Pop-rock de l'album. Le rythme occasionné y est en effet ici plus simpliste, les guitares se retrouvant plus en retrait, voire inexistantes pendant une (bonne) partie de la chanson (Dead Inside, Mercy). Mercy et en particulier Revolt, font office de point faible de l'album, possédant en effet des aires de déjà vus voir de pompage en règle (Revolt et son Queen apparent). Faîtes pour la radio, et empreintes d'une certaine "commercialité", elles se veulent surtout beaucoup plus accessibles et proche d'un Black Holes and Revelations (utilisation du piano, de chœurs, riffs de guitares peu recherchés). Histoire de ne pas rebuter les partisans de The Resistance pas toujours habitué à un rock aussi dur, sûrement. Defector, fait quant à elle office de passerelle entre ces deux "mondes". On y retrouve un mixte de tout les ingrédients cités plus haut, entre fortes présences de guitares distillant des riffs puissant mais aussi plus légers et jovials (lors du refrain), avec un clin d’œil à Queen et un solo bien pensé, elle contentera tous les admirateurs de Muse.

Mais vient maintenant la fin de l'album. Souvent une surprise, cette fin d'album entre la Symphony en trois parties de The Resistance (Exogenesis) et The 2nd Law (de l'album éponyme) divisée en une première partie déferlante de guitare-dubstep puissante et épique et une seconde bien plus subtile et émouvante au piano (et accessoirement thème principal de World War Z, avec Brad Pitt s'il vous plaît). Et donc cette fin de Drones ? Inédite. Entre Aftermath, faisant office de balade de l'album avec son intro composée de violons et d'une mélodie à la guitare douce à souhait, de son chant doux et rauque avant de s'envoler en une fin épique à la manière d'un Madness ou d'un Dead Inside en bien plus poétique, mais aussi The Globalist (pièce maîtresse de dix minutes) et sa (très) longue intro aux aires de Western avec un joli sifflement sur fond de mélodie mélancolique aux violons et aux émouvants slides de guitares supportés par une ambiance relativement inquiétante (soufflement de vent et bruit d'orage). Là encore le chant de Matthew Bellamy se veut plus doux comme s'il souhaitait nous rassurer (si l'on se réfère à l'histoire, il s'agit en effet du moment où le héros se retrouve seul dans un monde désolé et détruit). Puis la douce mélodie s'évapore et fait place à un riff heavy, là encore très proche du metal, surplombé de chœurs tribaux. Et soudaine, une nouvelle cassure, abrupte, s'opère, avec l'arrivée d'un piano dans le même style qu'I Belong To You (The Resistance) si ce n'est un dynamisme plus important. Cette composition prog, épique et grandiloquente (en témoigne la forte présence des chœurs), se rapprochant d'ambiance que l'on pouvait retrouvé dans Origin of Symetry, aurait pu clore de manière merveilleuse cette nouvelle offrande de Muse qu'est Drones.
Mais...

...Nos anglais avaient une autre idée en tête nous proposant en toute dernière piste une superbe A Capella. Sous forme de prière en canon, elle nous plonge en une réflexion sur les thèmes abordés durant cet opus à savoir les Drones (quelle surprise), symboles de la guerre et du système qui nous contrôle ([JFK] sous forme d'extrait d'un discours de Kennedy). Drones, clôt ainsi de manière subtile un album reflétant de nouvelles intentions à Muse: à savoir un retour à un rock plus pur et dur tel qu'on pouvait le trouver à ses débuts nous démontrant ainsi tout le savoir faire d'un groupe s'illustrant avec brio dans un style puissant à la limite du heavy et de la pop. Malgré quelques petits défauts, comme une certaine redondance (Dead Inside, The Handler ou Psycho) et un ou deux titres dispensables ou du moins pas très utiles (Revolt, Mercy), les Anglais font preuves d'une grande maturité en délivrant un album très bien maîtrisé qui fera à coup sûr taire les nombreux détracteurs du groupes. Comme quoi, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

Amen.

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Insmomnium - 31 Octobre 2015: Merci beaucoup d'avoir prêté attention à mon texte !
Effectivement j'ai lu ta chronique et je suis d'accord avec toi sur pas mal de points même si je trouve que tu as été un peu sévère, car il faut bien reconnaître que Muse a fait un très bon boulot sur les variations rythmiques et d'ambiance, ce qui était moins le cas sur The 2nd Law.

Et oui je pense qu'il manque des titres comme Psycho qui auraient sûrement pu remplacer Mercy ou Revolt. Espérons que ce soit le cas dans un prochain album, Muse a très bien su rebondir, et cela démontre bien qu'il s'agit d'un grand groupe. D'où ma note !
Brozzy21 - 31 Octobre 2015: Mieux que The 2nd Law, je suis d'accord avec toi ! En fait on a les mêmes idées, mais pas le même point de vue : toi tu le vois comme une meilleur suite que 2nd Law (ce qui est vrai), moi comme un album décevant par rapport à ce qu'ils avaient promis. C'est pour ça que c'est bien d'avoir les deux chroniques !
Insmomnium - 01 Novembre 2015: Effectivement. Après, je pense que si Muse nous avait proposé un disque entièrement Heavy rock, ça n'aurait pas aussi bien fonctionné. Il faut que la discographie d'un groupe reste cohérente. Même si certaines directions peuvent être, sinon ratées, tout du moins peu réussies, le fait de vouloir en garder certaines choses pour les assimiler à un album s'éloignant pourtant complètement de ce style exploré, montre une continuité d'esprit de la part du groupe. Et ici de Muse. La volonté d'apprendre de ses erreurs. C'est ça que j'aime chez Muse.
Brozzy21 - 01 Novembre 2015: C'est vrai que l'identité musicale est cruciale pour un groupe. Mais ce débat houleux revient encore : à quel point un artiste peut s'éloigner de son style initial en restant le même ?
Pour moi, Muse c'est surtout l'amour du changement et de la grandiloquence, pour le meilleur et pour le pire. Et ça ils ne laissent pas tomber en effet.
Je ne demandais pas un album complètement heavy rock, juste un peu plus de pistes dans ce style. D'aileurs j'aime bien Dead Inside qui n'en est pas vraiment.
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Chronique @ darwinwild

21 Novembre 2016

L’œuvre la plus ambitieuse et la plus aboutie de leur carrière.

Nous voici plongé dans une ère moderne où le digital et le virtuel semble contrôler nos vies et nos destinées; Epoque où la douceur d'une rêverie s'entrechoque avec les funestes atrocités qui rythment notre temps.

Pourquoi une telle introduction pour un album de rock?
Attendez de lire la suite et vous comprendrez aisément mes envolées poétiques.

Revenons d'abord un petit peu sur ce groupe qu'est Muse pour mieux comprendre l'œuvre qui nous attend ici.
Muse est sans conteste l'une des plus belle et étonnante réussite de ces vingt dernières années, la plus belle pour ma part.
Naquit à l’aube du XXIème siècle, ils ont excellés sur un rock ambitieux qui sur pas moins de six albums a su nous amener dans la technique, le goût de la poésie et les belles envolées lyrique.
Après être passé par un rock plus bourru mais très technique sur des albums comme "Origin of Symmetry" par exemple ils ont évolués vers des sphères plus symphoniques, aux ambiances parfois électroniques.
Ils nous avaient tous les trois laissés sur un album en demi-teinte du point de vue de la critique (et de moi-même) qui n'est autre que "The 2nd Law".
Cet album plutôt accès sur des ambiances électro-dubstep m'avait attiré l'oreille par une production soignée et bien pensée; Malgré tout à l'exception de quelques titres comme "unsustainable", "explorers" ou encore "madness" cet opus ne m'avait pas conquis comme avait pu le faire "The Resistance" quelques années plus tôt.

Il a donc fallu attendre trois ans, trois longues et interminables années pour voir surgir de l'ombre le nouveau né de ce trio de légende.
Pour rester le plus objectif possible tout en donnant mon avis je vais vous expliquer pourquoi selon moi sans être leur meilleure création cet album gardera quand même une place importante dans l'histoire du groupe.

Pour introduire cet œuvre intitulée "Drones" il faut tout d'abord en expliquer le contexte et l'idée principale, qu'ont voulu amener ici nos trois compères.
Le disque est développé sous la forme de ce que l'on appel un "concept-album".
Ils nous racontent sur une cinquantaine de minute l'histoire d'un homme happé par le système et endoctriné pour venir grossir les rangs d'un nouvel ordre mondial, et se battre pour laver ce monde de toutes souillures en esquissant un monde nouveau où l'ordre et la sécurité règneraient en maitre.
Il subit un lavage de cerveau qui le met sous contrôle de ses nouveaux guides qui l'amèneront à commettre des atrocités qu'il regrettera par la suite, quand il ouvrira les yeux et décidera de revenir du bon coté ; Il fomentera une révolte qui n’aboutira malheureusement à rien d’autres qu’à la disparition de notre monde dans le chaos le plus total.
C’est en quelques sortes une réflexion sur un monde (probablement le notre) où l’homme serait contrôlé par des puissants eux même contrôlés par d’autres puissants encore plus haut dans l’échelon de la société ; des hommes contrôlant des hommes, tout en étant eux-mêmes contrôlés par des hommes mais qui souvent malheureusement ne le savent même pas.
Cette symbolique est très bien illustrée par la pochette de ce disque très bien soignée.
Sur le plan musical, Muse nous emmène ici vers un rock mélangé entre des ambiances électroniques et des ambiances symphoniques.
Ici on retrouve une belle harmonie entre ces deux univers qui auraient pu difficilement cohabiter il y a encore quelques années mais qui là semble en osmose parfaite.
On ressent quand même ici au-delà de l'électro et du rock brut, des influences progressives chers au groupe qu'ils ont pu développer tout au long de leur carrière si riche en couleurs.

L’œuvre s'ouvre sur "dead Inside", une pièce évolutive qui se lance sur un plan électro sur le premier couplet, laissant ensuite s'exprimer un petit solo de guitare épuré. La suite évolue avec l'entrée d'une guitare légère sur le second couplet amenant ce titre vers un déluge rock avec notre Matthew Bellamy qui grimpe tout là haut de sa célèbre voix charismatique.
C'est avec ce titre que l'on apprend que le personnage principal de l'histoire c'est fait endoctriné pour la cause des puissants.
S'en suit "psycho" et son introduction parlée tout droit inspiré d'un certain "full metal jacket", film de Stanley Kubrick.
Ici l'on entend un riff de guitare que l'on connait bien puisqu'il est déjà joué en live depuis des années comme un interlude dans les concerts.
Ils l'ont retravaillé et rajouté un texte qui parle de l'endoctrinement de notre héros et comment, ils sont formés à devenir des machines de guerre.
Arrive ensuite le temps de la rédemption avec "mercy", qui sur un rock au refrain facile et accrocheur nous ramène quand même au pays de Muse;
La guitare ici s'entremêle avec les sons électro amenés par l'utilisation des claviers et autres instruments digitaux.
Sur le titre "reapers" l'agressivité semble revenir quand expliquant ce qu'il a vécu et fait subir au monde sur fond de déclin de la civilisation, parait s'excuser du mal causé à notre société.
Bien décidé à tenter de réparer ses erreurs il se libère enfin de l’emprise de ses maitres dans le titre "defector" qui laisse sur un électro-rock mid-tempo déroulé le fil de l’histoire ;
Ce titre reste pour moi le moins intéressant pas du point de vue de l’histoire mais seulement du point de vue de son contenu musical sur lequel j’accroche que modérément.
La suite enchaine sur "revolt", une chanson aux influences riches et variées ; Un savant mélange de pop, de rock, d’harmonies gospel et d’influences progressives.
Le couplet déroule sur un mid-tempo groovy contrastant avec l’arrivé d’un refrain plus rock et plus pêchu sur une rythmique totalement différente.
Sur le plan de l’histoire ça y est notre héros est libre et compte bien mener la révolte contre le tirant qui domine et contrôle ce monde.
Il nous dépeint ensuite dans "aftermath" l’état de notre monde qui sombre peu à peu dans le déclin, la révolte n’ayant que partiellement réveillé un monde déjà trop à l’agonie pour renaitre.
La couleur musicale de ce titre nous rappelle quelque peu les anciennes ballades dont le groupe nous avait habitués depuis leur premier album.
On en arrive enfin au grand moment de cette œuvre qui vient conclure cette histoire sombre et prophétique ; je veux bien sur parler de "the globalist".
Cette pièce est un morceau de dix minutes qui se déroule sur une évolution en trois parties bien distinctes, s’enchainant avec brio et de manière cohérente.
Un thème hommage à Ennio Morricone lance ce titre sur fond d’orage et de déluge, amenant ensuite un ensemble répétitif assez calme d’un thème où le héros nous raconte comment la toute puissance de quelques hommes a perdu ce monde dans l’agonie.
Un déluge rock s’abat soudainement pendant près de deux minutes avant d’enfin laisser la place un thème léger au piano embelli par la voix profonde et lyrique de Matthew, des envolées lyrique et intense explosent quand l’intensité revient avec une harmonie entre les chœurs, la rythmique sage et profonde pour finir sur une belle touche pianistique légère et pure.
Il nous délivre les dernières perceptions d’un monde qui cette fois-ci a bel et bien disparu dans les cendres de la folie humaine à laquelle il eut participé avant son lent réveil vers la vérité.
L’œuvre s’achève enfin sur une note spirituelle dans un exercice de style complètement nouveau pour le groupe qui est la musique de plein chant, tout droit inspiré de l’époque baroque ou moyenâgeuse; Musique spirituelle et intense qu’on venait écouter dans les églises ou les monastères dans une noble quête de sagesse, de paix et de tranquillité.
Le groupe conclu ce pamphlet conceptuel (pas si fantastique que ça à mon opinion personnelle) par un simple mais profond "Amen !".

Pour conclure sur cet album, je dirais qu’il n’est selon moi certainement ni le meilleur ni mon préféré mais que ce soit du point de vue de l’idée développée, du contenu musicale comme de la qualité de la production ce disque peut aisément ce placer parmi les grandes œuvres du groupe ; Des textes simples mais servant très bien l’histoire développée, une musique aux accents futuristes et des ambiances sombres et profondes embelli du talent indiscutable de nos trois amis donne à cette œuvre toutes ses lettres de noblesse et toute sa force de caractère.
Certes il aura fait couler de l’encre, catalogué de commercial pour certain, de trop conceptuel pour d’autres voir même de trahison pour beaucoup de fans de la première heure ; Il n’en reste pas moins l’œuvre la plus ambitieuse et la plus aboutie de leur carrière.

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Chronique @ JeanEdernDesecrator

04 Octobre 2017

Un muse plus rock, mais moins inspiré

Cela fait maintenant quelques albums que Muse dérive loin du rock n'roll, remplaçant les batteries par de la boîte à rythme, saturant les guitares d'effets synthétiques Haribo, rentrant à peine au chausse-pieds dans les plus grand stades. Sachant que le Dead Inside, le premier single de ce nouvel opus, allait passer partout sauf sur la lune, je me suis barricadé dans des lieux exempts de radios et de télés, pour ne pas avoir d'a priori risquant d'entacher ma légendaire impartialité musicale.

Après deux mois de solitude monacale sur une île de 2 km² au large de la Bretagne, j'ai reçu mon exemplaire promotionnel spécial journaliste par un deltaplane de la Poste. Comment dire, la pochette de Drones... comment un groupe aussi chiadé, léché que Muse peut-il emballer ses disques avec une illustration aussi immonde ? C'est un signe du génie, ou un pari du dimanche matin, voilà tout : même avec cette pochette, ça se vendra par palettes.

Bon, Dead Inside, c'est aussi le premier morceau de l'album et ça commence mal, c'est de la pop rock aux relents nauséabonds d'électro, tout à fait dans l'air du temps, comme sait si bien le faire la bande à Bellamy. Carton plein les gars, le rock est mort, vive Muse ! Après une diversion du lourd et bien balancé "Psycho", avec ses petits dialogues cultes de Full Metal Jacket samplés dedans, le groupe retombe dans le déjà vu (prononcez déïja vou si vous habitez aux States), avec un "Mercy" et son piano gentillet de rigueur qu'on a déjà entendu sur les mille précédent albums. Oui, à l'écoute de son deuxième album, Origin of Symmetry, je me disais "merde, ils tournent déjà en rond." .

Sauf que le rock est de retour. Enfin. Avec "Reapers", "The Handler" et "Defector", voire "Revolt" on revisite même le hard et le metal des 30 dernières années, avec ici un petit riff à la Whitesnake, là un tapping à la Angus. Entendons-nous, ce n'est pas du plagiat. Matthew Bellamy a bien compris qu'un génie n'invente rien. Comme une grosse éponge pour lustrer les bagnoles : ça aspire des litres de flotte et ça recrache de la mousse rutilante. Je les soupçonne de cibler le genre de jeunes béotiens hipsters à la mode qui se baladent avec des t-shirts Iron Maiden, Metallica, et autres Judas Priest. J'en ai même chopé un par le collet, qui arborait un t-shirt Gun's n roses, le sommant de me citer le titre du premier hit du groupe. Il a rien su me dire, l'ignare." C'est Paradise City, jeune con !" lui ai-je craché à la figure, avant de le pousser dans un fossé qui traînait là.

Bref, le groupe refait du rock pêchu, avec moins d'artifices et de grandiloquence -tout est relatif, hein. Mais les bonnes choses ne durent jamais. Si Muse n'est jamais aussi bon que quand il fait parler la poudre, le groupe s'endort gentiment avec un "Aftermath" insipide. Puis la masterpiece comme on dit quand on est aux States, "The Globalist" un morceau de plus de dix minutes, qui sent le déïjà -vou lui (qui a dit "Knights of Cydonia" ?), et n'en finit pas de s'arrêter et de redémarrer, de changer d'ambiance à un rythme d'escargot. Pourquoi le génial Matthew n'a pas raboté 5 ou 6 minutes, jouant au contraire sur des enchaînements rapides et successivement soudains ?

On finit en eau de boudin avec "Drones", parfait pour allumer un cierge, qui prouve que Muse peut être aussi chiant que des vacances de deux mois sur une île de 2km² au large de la Bretagne.

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