Je me souviens encore quand j’ai acheté cet album, c’était un mercredi après les cours et j’étais tout impatient de l’écouter. J’étais un peu fébrile car j’attendais beaucoup de cette nouvelle « galette ». J’avais été déçu par "
Blue Sky Mining" et j’espérais que les Oils allaient relever la tête.
A l’issue de l’écoute, il fallut bien s’y résoudre, nouvelle déception.
Avant cette chronique, je me suis bien évidemment repenché sur cet album en me disant que mes jeunes et fougueuses années m’avaient peut-être trompées, mais non, au final, ça ne prend toujours pas.
«
Earth and Sun and Moon » souffre des problèmes identiques évoqués sur "
Blue Sky Mining" voire même en pire. L’énergie légendaire du groupe s’est pratiquement volatilisée, les morceaux pêchus sont presque inexistants, on a une omniprésence de titres vaguement rock flirtant avec la pop ou la folk teintés d’un peu de psychédélisme, assez mou et tentant, sans réussite, d’installer une certaine atmosphère.
Et le plus terrible est que même les titres énergiques ne sont pas pleinement convaincants. «
Truganini » est pas mal et tente de compiler les différentes facettes du groupe. En revanche « Tell Me the Truth » est à coté de la plaque. Ils ont complètement perdu la recette de la chanson énergique et accrocheuse. C’est un comble quand on connait le groupe et son antériorité en la matière.
A l’instar de
Blue Sky Mining, c’est bien construit, c’est propre, c’est même finement arrangé. En termes de composition, le groupe fourmille d’idées mais les met au service de chansons une nouvelle fois sans intensité, sans puissance et aux mélodies un peu candides. C’est d’ailleurs essentiellement ces mélodies toutes gentilles qui annihilent la force de frappe du groupe. Qui plus est, au niveau des paroles, on sent les Oils moins vindicatifs, plus dans un état contemplatif encore que «
Truganini », évoquant le dernier aborigène de Tasmanie, ait causé son petit scandale en appelant notamment à brûler l’
Union Jack, le drapeau anglais.
Bien évidemment et encore une fois, tout n’est pas à jeter, l’album est écoutable mais ne vous laisse pas un souvenir impérissable et il faut bien avouer que les motifs de satisfaction sont de plus en plus rares. On retiendra « Fending Frenzy » avec sa grosse ligne de basse et son très beau refrain. On aura espéré sur le titre éponyme le temps d’une intro somptueusement ambiancée mais sitôt passé l’état de grâce, les Oils retombent dans leurs travers du moment et leur plans « gentillounets ». On retrouvera la puissance et la prestance du groupe sur un court passage d’« Outbreak of
Love ». Enfin, on prêtera une oreille attentive au très mélodique refrain de «
Now or Never Land ». Voilà tout.
Ainsi, pour ma part et pour toutes les raisons indiquées plus haut, «
Earth and Sun and Moon » est certainement le moins bon album de
Midnight Oil. On est presque désemparé en se demandant si c’est bien le même groupe qui a sorti quelques années plus tôt «
Diesel and Dust » par exemple. Après avoir fini en trombe les années 80, cette première moitié des années 90 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Ceux qui ont appréciés le virage amorcé par «
Blue Sky Mining » ne seront pas déçus, les autres devront patienter et attendront le prochain album en espérant que le groupe retrouve enfin ses élans d’antan et ses superbes débordements.
C'est vrai que le titre Truganini est pas mal foutu mais il manque un peu de cette fougue.
En tous cas merci pour ces chroniques qui me permettent d'en savoir plus les concernant.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire