Electric Slave est une boîte de pandore toxique ! En quelques titres incendiaires cette nouvelle galette de
Black Joe Lewis crame vos derniers neurones vaillants et, l’œil fou, vous vous précipitez sur les albums d’autres incendiaires notoires des seventies comme Stack Waddy, Truth & Janey ou encore Shinki Chen. Le mal est fait...
Etrange constat pour un album paru en 2013 ? Pas vraiment en fait, l’esprit 70’s pèse de tout son poids sur la production musicale contemporaine alors on ne va pas s’en formaliser plus que ça, d’autant que ce
Electric Slave est un brûlot jouissif et sans âge. En effet, la bande à Joe Lewis a suffisamment de talent et de cordes à son arc pour se permettre d’adresser des clins d’œil soutenus aux anciennes gloires du blues rock dopé à la testostérone sans tomber dans la redite stérile.
Dans un mélange des styles tout ce qu’il y a de plus contemporain, les américains balancent onze titres ravageurs au son massif imprégnés d’une urgence propre au punk. Le vénéneux "Young Girl" notamment qui tire frénétiquement à vue, un peu comme un dangereux croisement entre les Stooges et Jon Spencer Blues Explosion. Tandis que la section rythmique d’une précision diabolique nous mène par le bout du nez, "The Hipster" et "Mammas
Queen" nous assènent un rock’n’roll acide et explosif. De leur côté, "Come to My Party" et "Dar Es Salaam" gravent un funk’n’soul obsédant dans nos cerveaux déjà mis à rude épreuve par un "Skulldiggin" d’ouverture qui ne laisse planer aucun doute sur la nature de cet album : primitive et acérée.
Electric Slave, toute « fuzz » dehors, est certainement le plus musclé des albums de
Black Joe Lewis et monte encore d’un cran dans son aspect corrosif grâce à des vocaux qui semblent être un mélange de
James Brown et d’
Iggy Pop. Sans compter sur le fait que, lorsque les desperados de Joe Lewis se décident à lever le pied, c’est pour mieux nous prendre à revers avec une dose de napalm généreusement injecté par une armée de cuivres toujours plus présents à mesure que les titres défilent.
Avec ses mélodies lestées de plomb, sa nonchalance cuivrée et incandescente, cet album revisite avec bagout et une bonne touche de folie libératrice le blues rock et le proto-punk en les revitaminant de soul et de funk tout en reprenant à son compte le slogan « It’s a bit strong » de la pub Fisherman’s Friends, car on ressort d’
Electric Slave ébouriffé et le nez en sang.
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