Un riff de clavier entêtant se fait entendre... Vous tapez du pied au rythme de la batterie qui l'accompagne... l'oeil d'Horus de la pochette vous regarde et vous aussi vous le fixez... il ne vous lâche pas... Vous êtes prêts ? L'album est déjà parti... La basse s'est esseulée et a lancée sur orbite le hit que tout le monde connaît. Et vous voilà embarqué pour un voyage dans les étoiles de 42min30...
Oui parce que
Eye in the Sky ce n'est pas seulement une intro mythique dans le monde du sport et un tube interplanétaire, il y a dans ce disque d'autres morceaux tout aussi valeureux que les deux premiers (voire plus), des qualités malheureusement éclipsés par le succès mainstream du single (Days of Future Passed des Moody Blues et son culte Nights in White Satin par exemple). Ainsi sur cet album Eric Woolfson et Alan Parsons joue la carte de la variété en restant tout de même ancré à ses deux piliers : la pop rock et le prog. En 1982, le premier est un style en plein boom, le second s'éteint malgré quelques groupes tenaces/passionnés/ c'est selon.
Ainsi Sirius, Children of the Moon,
Eye in the Sky développent une ambiance stellaire, spatiale limite mystique à la manière des grands du Rock Progressif, le deuxième n'oubliant pas les schémas classiques Couplet, refrain, couplet refrain outro et consors.
Certains titres tout de même délaissent les sonorités pop et s'attachent au prog plus profondément et c'est notamment le cas du très beau Silence and I, lourdement orchestré, grandiloquent et porté par la voix douce d'Eric Woolfson. Une grande place est laissé à l'accompagnement instrumental, qui mène la danse, impose les règles, dirige le morceau où bon lui semble sans toutefois perdre l'auditeur dans son développement malgré encore une fois une énorme richesse musicale où tour à tour on entend les cuivres ou le marimba avoir la première place. 7min30 de bonheur. La solide conclusion Old and Wise en est également un magnifique exemple, intro orchestrale de toute beauté, une voix et un piano en parfaite osmose, le tout cloturé par un sublime solo de saxophono de Mel Collins (ex-
King Crimson)
Les morceaux plus pop rock sont évidemment présent comme le groovy You're Gonna Get Your Fingers Burned avec des choeurs savamment ajoutés, appuyant le refrain ,le tout étant donc plus catchy que les précédents titres plutôt mélancoliques. Le titre suivant Psychobabble s'inscrit dans la même veine, rhythme syncopé, sautillant, légèrement funk sur les bords tout comme Step by Step qui peine tout de même à arriver au niveau des autres compositions.
Enfin comment ne pas évoquer la partie production quand on parle d'un album d'APP ? Tout est parfait, équilibrage, mixage, TOUT. Les arrangements vocaux de Gemini par exemple sont merveilleusement dosés. Mais Mammagamma reste certainement le meilleur argument pour appuyer mon propos. Mélanger aussi parfaitement sonorités électro et le Rock en 1982 est du génie pur et simple, le tout donne une ambiance SF, l'impression de se trouver dans un véhicule futuriste dans une ville qui l'est tout autant : c'est jouissif. Bref, la prod du disque n'a pas pris une ride et le vieillissement semble ne jamais pouvoir l'atteindre.
Pas aussi puissant et fouillé qu'un
Pink Floyd ou un autre jet d'un des grands du Prog,
Eye in the Sky ne manque pourtant pas de susciter émotions et de créer des ambiances contemplatives, qui forgent l'identité de cet album (à commencer par cette pochette).
Le saxophone s'éloigne peu à peu... Tiens ? Mais où étiez-vous passé ? J'avais pourtant juré vous voir dans le canapé . Dans les étoiles dites-vous ? Mmmh, Vous pourrez peut-être me faire essayer...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire