Far from Refuge

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Nom du groupe God Is An Astronaut
Nom de l'album Far from Refuge
Type Album
Date de parution 20 Avril 2007
Style MusicalPost-Rock
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Radau 05:51
2. Far from Refuge 06:51
3. Sunrise in Aries 04:21
4. Grace Descending 05:29
5. New Years End 04:16
6. Darkfall 03:41
7. Tempus Horizon (V. 2007) 05:07
8. Lateral Noise 01:52
9. Beyond the Dying Light 05:34
Bonustracks
10. Sunny Banks of Sweet Deliveran 04:32
11. Empyrean Glow 02:22
Total playing time 51:00

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God Is An Astronaut


Chronique @ LeLoupArctique

12 Août 2014

L'Astronaute s'est ainsi approprié de nouvelles idées pour nous faire voyager loin, très loin ...

Et Dieu l'Astronaute choisit de s'intéresser aux humains, d'aller les voir de plus près ...

Le trio irlandais de God Is an Astronaut nous a toujours proposé une musique différente. Certes différente des autres musiques actuelles, mais surtout différente d'album en album. Chaque nouvelle production signe une orientation nouvelle, et à chaque nouvelle sortie nous avons l'opportunité de voyager un peu plus loin dans les grands espaces de la musique de Dieu l'Astronaute. Quoique si la musique du trio fait habituellement penser à de grands espaces, cet album est pour moi celui qui se ressert le plus sur lui-même. Il y a avec ce Far from Refuge comme une focalisation sur un monde plus petit, le monde des hommes et des femmes ; des êtres humains.

Dieu l'Astronaute s'est rapproché de ses sujets ...

La pochette évoque, d'abord par sa couleur une atmosphère moins grandiose, mais surtout une musique moins spatiale, et peut-être plus organique. On y voit, comme sur la majorité des pochettes du groupe, un peu ce qu'on veut, que ce soit dans ce cas une pluie d'étincelles ou encore une photo de forêt en négatif. La couleur dominante de ce visuel n'annonce par contre pas d'orientation plus sombre de la musique, les irlandais gardent ce son aérien et majestueux qui fait leur réussite. Encore une fois leur musique peut être interprétée de différentes manières, mais God Is an Astronaut m'a toujours donné l'impression d'une mélancolie douce, légèrement joyeuse, et ce n'est pas cet album qui va changer ce sentiment.

L'Astronaute regarde ses sujets en souriant, il est heureux.

Radau débute donc cette quatrième offrande des irlandais, de manière presque mystérieuse, comme s'il s'agissait de quelque chose de confidentiel avant que tout n'éclate au grand jour. Et tout éclate effectivement. C'est puissant, léger pourtant, et rapide, avec cette batterie presque sourde qui imprime un rythme hypnotisant. L'alternance entre passages lourds et d'autres plus calmes permet de dévoiler d'agréables mélodies au clavier, tandis que la batterie de Lloyd Hanney s'amuse ; elle n'a jamais été aussi libre. On remarque une production très équilibrée et éthérée (ainsi que sur tout l'album) qui permet à tous les instruments de s'exprimer sans jamais nous noyer sous un magma sonore.

L'Astronaute joue avec les sensations des humains ; il les berce, les amuse, les fait rêver ...

Et c'est avec le magnifique et intimiste New Years End qu'on a le plus l'impression d'être envoûté ; God Is an Astronaut berne nos perceptions avec un tel naturel que cela en devient troublant. Une simple mélodie à la guitare d'une douzaine de notes suffit à nous imprégner d'une atmosphère légère et enivrante qui ne nous lâchera qu'une fois le morceau terminé. J'ai toujours pensé qu'il était difficile de nommer une composition instrumentale ; je suis aujourd'hui certain du contraire, tant le titre colle bien à la musique.
Le long titre éponyme nous donne l'impression d'être un plein brouillard, avec ces claviers étouffants et cette unique mélodie, légère et délicate, pour nous guider. L'Astronaute sait toutefois parfaitement où il veut en venir, puisqu'il nous éclaire d'un coup presque brutal vers une musique beaucoup plus sauvage, lorgnant vers le metal progressif technique.

Mais l'Astronaute s'infiltre aussi au cœur de nos rêves les plus profonds ...

En effet, la musique se fait parfois beaucoup plus calme, plus légère encore, et incite à une douce rêverie. C'est le cas lors des intermèdes Lateral Noise et Darkfall, composés uniquement de claviers pour des ambiances feutrées avec un rythme plus lent, mais aussi avec Grace Descending. Plus simple en apparence, ce titre séduit néanmoins par d'agréables mélodies typées Rock et un piano omniprésent prenant le pas sur la guitare. Ces morceaux plus doux créent ainsi un intéressant contraste avec les parties plus puissantes et plus intenses de l'album. Cela permet aussi de varier la formule et de s'éloigner des mélodies post rock habituelles.

L'Astronaute essaye alors de nouvelles choses : il expérimente.

Les irlandais essayent aussi sur ce disque de nouvelles mélodies, des espaces vierges où ils ne sont encore jamais allés. Ainsi, l'intro de Beyond the Dying Light voit une mélodie se mettre en place sur deux couches parallèles. La première est occupée par un clavier lointain et majestueux, tandis que sur l'autre joue une guitare, simple mais efficace. On peut aussi entendre sur ce morceau par moment (et mieux encore sur Tempus Horizon) des voix inarticulées, distantes mais bien présentes, créées à partir d'un micro très saturé. Ainsi le combo s'offre le luxe d'ajouter des voix à sa musique sans compromettre pour autant son statut de groupe instrumental. Ces quelques expérimentations sont très bien réussies, et s'intègrent à merveille dans l'univers de l'Astronaute ; à tel point que la formule sera réutilisée sur le dernier album en date, Origins.

L'Astronaute s'est ainsi approprié de nouvelles idées pour nous faire voyager loin, très loin ...

La musique des irlandais a assurément progressé depuis l'opus précédent All Is Violent, All Is Bright ; on pourrait aussi dire qu'elle s'est métamorphosée une fois de plus, ce n'est qu'une question de point de vue. Par rapport au millésime 2005 on remarque qu'une meilleure cohésion a été trouvée entre les instruments, et que la musique sonne dorénavant vraiment comme un tout. Le son est aussi légèrement plus gros, plus puissant, avec une basse mise cette fois au même plan que les autres instruments. De ce fait, Far from Refuge découle plus volontiers de l'EP sorti juste un an auparavant, A Moment of Stillness, que du long format de 2005.
Avec les quelques évolutions présentes sur ce Far from Refuge, la musique de l'Astronaute peut désormais balayer un plus vaste éventail de sensations et d'émotions. On a déjà passé un très bon moment, mais le meilleur est encore à venir.

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