D'habitude, dans une chronique d'album, on attend la fin pour enfin juger si tel album est bon ou mauvais. Mais pour les
White Denim, le jugement se fait tellement rapidement qu'on doit le crier dès l'intro : Cet album, c'est une énorme claque !
Voilà, votre attention est bien là ? On peu commencer la chronique. Préparez vos oreilles, prévoyez une gourde, parce qu'on vous emmène en pleine canicule, dans le désert Texan.
Aujourd'hui, on ne connait pas encore les
White Denim, ou vaguement de nom. Pourtant ces trois petits Texans vont faire parler d'eux. Après un premier album,
Workout Holiday, sortit l'année dernière, ils reviennent encore plus fort avec une bombe nucléaire, un délice suprême, une machine à chef d'œuvres, rien que ça, contenu dans le court titre de
Fits.
Court, c'est un bon adjectif pour cet album, dont le format est un vrai retour aux sources : 12 titres, 30 minutes en tout. Des chansons courtes, on pourrait s'attendre soit à du Punk, soit à du Garage Rock ; perdu.
Les douze chansons de
Fits sont difficiles à définir, étant donné que chaque chanson est radicalement différente de la précédente, et que le son est original, du jamais entendu. Pour recentrer les esprits, disons qu'il s'agit de rock bien violent, teinté de progressif, de psychédélique, de folk, de blues, de soul... Autant dire qu'essayer d'étiqueter un tel groupe est totalement débile.
Mais venons en à l'album en lui-même. L'ouverture se fait de la meilleure des manières : du bruit, du bruit, et soudain, la batterie, pleine d'énergie. « Radio Milk » est un exercice de style, presque du free rock tant la structure et les métriques semblent bancales. Pourtant, le tout est cohérent, appuyé par la batterie virtuose, le son de basse assourdissant, et la voix du chanteur, une voix caméléon.
Le reste de l'album retrace l'histoire du rock, traverse les styles et les époques, toujours dans ce foutoir très ordonné. La voix De
James Petralli nous rappelle celle de
Jimi Hendrix.
Les chansons nous transportent plus encore que du bon vieux rock Psychédélique, il nous fait danser plus encore que du Punk. C'est vraiment du rock intelligent : les compositions sont vraiment travaillées au millimètre, c'est un régal.
Il reste tout de même un album plutôt difficile à écouter pour des oreilles habituées à la musique radiophonique. « I start To Run », le premier tube de cet album est certes le titre le plus écoutable, mais est probablement le moins bon titre de cet album génial.
C'est grand, c'est puissant, c'est neuf, c'est original, c'est le futur. On n'avait pas entendu un album aussi déroutant depuis ACME de Jon Spencer Blues Explosion, il y a dix ans. Écoutez cet album de toute urgence,
White Denim a créé un nouveau rock. On a plus maintenant qu'à attendre de les voir sur scène, où leur réputation est au sommet.
Vous êtes encore là ? Courrez écouter cette merveille !!
MatttaK
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