En 1972,
Genesis est en pleine ascension. Après
Trespass et Nursery Crime, tous deux plus que prometteurs, le groupe sort son quatrième album,
Foxtrot, aux sonorités progressives toujours aussi affirmées, des influences néo-classiques nombreuses et un sens de la construction imparable, ce qui fait du disque un album phare du genre et de l’époque. Si le son sera meilleur dans les albums suivants, il est clair que la qualité est au rendez-vous et
Genesis nous sert là un vrai joyau rempli de 6 titres qui contribueront à sa légende.
L’album s’ouvre sur
Watcher of the Skies, intro à l’orgue baroque, puis arrive la chanson, assez difficile d’accès au premier abord, à cause d’une structure pas évidente et un rythmique inhabituel, mais c’est au final ce qui fait sa force. En effet le rythme est saccadé, ce qui rend les changements de tempo encore plus efficaces et brillants, les variations dans la voix de
Peter Gabriel se chargeant de rendre le tout encore plus percutant. Time Table vient ensuite, cette fois la structure est plus simple, mais la mélodie est absolument fabuleuse, comme sortie d’un rêve idyllique, et cette voix, ce refrain, une pure merveille. On entre ensuite dans des contrées plus progressive, avec le premier gros morceau de l’album, Get ‘Em Out By Friday, une sorte d’opéra racontant une histoire sur plusieurs chapitres et phases musicales alternant douceur, gravité et dureté.
Can-Utility And The Coastliners est plus proche du prog façon
Pink Floyd, claviers subtils et remarquablement assemblés, voix aériennes, passages épiques, en bref du très lourd une fois de plus. Horizon’s est un passage acoustique qui montre le talent de Hackett à la guitare, un moment très agréable qui introduit l’immense pièce qu’est Supper’s Ready, près de 23 minutes de pur régal, on assiste là à une vraie démonstration de force du groupe. Tout y est, une structure décomposée en 7 actes, un
Peter Gabriel plus théâtral que jamais, quelques jolis passages instrumentaux, Banks et Hackett montrant leurs qualités, et bien sur l’inévitable
Phil Collins à la batterie qui se régale, en attendant les albums suivants où il s’affirmera encore d’avantage.
Foxtrot est donc au final un concentré de tout le talent du
Genesis des premiers temps, un épisme lyrique et avant-gardiste, emmené par des musiciens très talentueux et un chanteur à la voix polyvalente et sublime. Ce rock progressif,
Genesis ne le fait pas n’importe comment, ni étalage ni excès, tout est composé avec un juste sens de la mélodie, un grand album pour un grand groupe, qui inaugure le temps des chefs d’oeuvre pour le groupe, dans des styles assez différents, et toujours aussi brillants.
Merci . Glad.
Rentré en vinyl a bon prix...mais quel album....il s affirme plus à chaque nouvelle ecoute....
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