Après nous en avoir mis plein la gueule avec De Loused in the Comatorium,
The Mars Volta lance en 2005 ze album qui définira l’essence pure du groupe. Les détenteurs de la flamme pinkfloydienne débutent l’opus avec une intro à basse fréquence pour ne venir nous casser les dents que quelques secondes après avec une explosion de rythmes psycho techniques. On se surprend davantage aux percussions signées Jon Theodore classé 3e meilleur batteur au monde par je ne me rappelle plus quelle émission, donnant un rythme qui mélange les rites endiablés d’un jazz brutal et d’un jeu rock/métal. Chaque guitare hallucine dans son coin, créant une harmonie psychédélique en jeu avec les autres instruments. La voix de Cedric Bixler-Zavala est puissante, mélodique et rythmée. Les pièces sont longues, trop longues pour écouter l’album cul-sec, mais détiennent juste assez de temps pour que les immigrés portoricains prouvent de quoi ils sont capables et jusqu’où ils sont capables d’imaginer leur talent sur bande sonore avant qu’on ne puisse sentir le lassement. En fait, la première pièce est une vision globale de l’album au complet; psychédélisme hallucinatoire, jeux musicaux talentueux et endurants. Tantôt effréné, tantôt calme.
The Widow est la pièce la plus commerciale du CD et du groupe. Mais sans elle, le groupe ne se saurait jamais fait autant connaître et aurait dû voler la vedette à bien d’autres groupes pour lesquels ils auraient ouverts comme ils l’ont fait avec tant de classe au
Red Hot Chili Peppers. Le groupe ayant déjà une approche progressive et technique, ils démontrent qu’ils peuvent ralentir le rythme presque sous coma et nous offrir en autant de temps qu’ils le veulent par des moments acoustiques autant que par des sublimes parenthèse latines. La voix, tout comme le reste des instruments, déroule sont tapis d’octaves, mais va aussi dans les tonnalité gutturales (et avec succès) pour ensuite se mêler à la musique qui peut faire penser au meilleur de
Yes.
On a de la difficulté à faire schisme entre compositions et pur délire d’improvisation entre les musiciens qui doivent s’amuser encore plus que nous. Le jeu des musiciens est complexe et varié sans aller dans le n’importe quoi. Comme tous ceux qui l’ont expérimenté,
The Mars Volta est un puissant champignon magique qui n’est pas donné d’accès à tout le monde. Son entrée restreinte diminue la quantité d’auditeurs, mais ne choisit que la crème de ceux-ci. On adore ou on crie à l’infamie. Pour les seconds, cette chronique ne peut rien faire pour vous, à moins d’un miracle, vous avez atteint un point de non-retour, mais c’est pas grave, on se débrouillera très bien sans vous vous inquiétez pas.
Eh oui, même les dieux font de l’ombre, mais pour critiquer négativement de façon globale l’album (vous vanter l’album en vous jetant de la poudre aux yeux ne vous fera qu’éternuer sur cette musique), je dirais que la qualité sonore n’est pas à son meilleur. Évidemment, ils n’ont pas le budget que Dream Theater ou Iron Maiden aurait, mais c’est très agréable à l’écoute. De plus, l’album étant constitué de longues pièces, on peut saturer très vite. C’est pourquoi une écoute ou deux de temps en temps plutôt qu’une injection complète ravira la majorité des auditeurs. Et enfin, peut-être inutile d’ajouter qu’un album comme celui-ci se savoure tranquillement. Le trop plein de glucose auditif peut créer un diabète temporaire, voire permanent de ce groupe. Donc l’écouter à bon escient constitue un geste clé pour en redemander.
Pour conclure, un album superbe, rafraîchissant, défoulant qui amène à une extase particulière si commune au groupe. Un album très original où l’on peut s’écœurer par sa complexe lourdeur et qui n’est pas accessible à tous, loin de là. Un son rock sous une influence
Pink Floyd-jazz-rock-métal-progressif-expérimental. Un vrai bijou quoi!
Octahedron est très différent, moins intense, plus chaud dans le genre chipotle si on peut métaphorer ainsi. Pas très clair mais bon...
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