"
Crocodile" a installé le style
Sideburn, à savoir un Pub Hard-Rock directement inspiré des légendes australiennes du genre, mais gardant une identité propre. Deux ans après ce brûlot, le quintet helvète nous revient avec un "
Gasoline" à la pochette ne pouvant laisser planer le moindre doute. En effet, cette pompe à essence plantée en plein désert est annonciatrice d'une nouvelle dose de riffs directs et efficaces, et de mouvements aussi jouissifs qu'incontrôlés de nos nuques et autres articulations.
Pas de surprise donc, et tous ceux qui ont pris leur pied sur "
Crocodile" peuvent se ruer sur "
Gasoline" sans hésitation. Nous restons dans du très bon Hard-Rock qui sent la sueur, l'alcool frelatée et les gaz d'échappement, sans qu'aucune impression de redite ne pointe le bout de son nez. Comme ses glorieux aînés,
Sideburn est capable de servir ce qu'on attend de lui sans jamais manquer d'inspiration. Propulsé par un Lionel Blanc au jeu dynamique et varié (écoutez ce groove sur le titre éponyme !) et un Michel Demierre qui ne fait jamais dans le superflu, les guitares de la paire Pariat – Gudit nous balance des riffs qui touchent toujours but, et des soli incendiaires. Quant à Roland Pierrehumbert, il s'affirme définitivement comme l'arme fatale de
Sideburn. Sa voix passée au papier de verre et aux intonations à la Angry Anderson (Rose Tattoo) s'installe comme la marque incontournable du quintet d'autant que, non content d'être capable de varier son chant, aussi bien railleur ("Baby Don't Care") que sombre ("Walls Of Shame") ou cinglant ("Rip It Up"), le bonhomme est également capable de dégainer l'harmonica pour enrichir certains titres. Le blues-rock de "Never Kill The Chicken" en est le meilleur exemple, son duel avec la guitare lors d'un solo croisé étant un des sommets de l'album.
A l'image de son frontman,
Sideburn sait varier les ambiances, et ainsi, insuffler une dynamique irrésistible à ce nouvel opus. Le quintet est capable de passer du Boogie-Hard-Rock d'un "Baby Don't Care" au refrain accrocheur, au riff syncopé et enflammé d'un "
Gasoline" irrésistible, sans que la cohésion de l'ensemble ne soit mise à mal. Nous sommes ainsi baladés entre les mid-tempi à la rondeur confortable ("Giov In L.A.") et le Rock-Hard Mélodique qui fait taper du pied ("Gangster Lover"), en passant par le Hard-Rock survitaminé au refrain à hurler sous la douche ("Trouble Maker") ou au rythme d'un bolide lancé à fond sur l'asphalte ("Boots For Hire"). A chaque fois, le plaisir est le même, les riffs hyper efficaces, et les refrains accrocheurs, même si l'ambiance peut aussi bien être sombre ("Walls Of Shame") que d'une franche bonne humeur ("Baby Don't Care", "Never Kill The Chicken").
Ce "
Gasoline" est donc l'album de la confirmation pour
Sideburn. Et si certains noteront que Pierrehumbert frôle ses limites sur "Rip It Up", ou que "Attitude" laisse la légère impression d'un final en pilotage automatique, le bolide suisse ne quitte jamais la route et nous emmène encore vers de grands moments au son de son Hard-Rock aussi sincère qu'efficace. Autant dire que l'Europe tient désormais un digne représentant de la confrérie du Pub-Hard-Rock de haut niveau et qu'il serait temps que son public apporte à ce quintet l'attention qu'il mérite.
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