Quelle curieuse équipe que ces 5 Finlandais habillés en monstres-gore !
Lordi est né à Rovaniemi de l’imagination de son leader, le bien-nommé Mr.
Lordi, fan de Hard-Rock US et de films d’horreur. Son premier emploi consiste d’ailleurs à fabriquer des déguisements pour des films de ce genre particulier. C’est lorsqu’il rencontre ses futures compagnons lors d’un concert de
Kiss à Helsinki, que l’idée d’associer ses 2 passions prend forme. Et si le concept existait déjà avec des artistes tels que
Kiss,
Alice Cooper ou
Twisted Sister, il n’avait que rarement été poussé aussi loin, seul Gwar ayant réussi à se faire un nom dans ce domaine.
Qu’est-ce qui distingue alors
Lordi des Américains lubriques ? Tout simplement un don pour composer des hymnes Hard-Métal à la pelle avec une parfaite cohérence entre les titres eux-mêmes, et entre le visuel et les paroles, toutes centrées sur le thème des monstres. Bien sûr, nous ne nageons pas dans des eaux philosophiques bien profondes, mais ce n’est pas le but des Scandinaves. Leur objectif, c’est de nous faire passer un bon moment, plein d’énergie, de mélodies et de refrains imparables, emmenés par la voix grave d’un Mr.
Lordi, véritable maitre de cérémonie.
Les titres ne dépassent les 4 minutes qu’à l’occasion du mid-tempo "Icon Of Dominance", légère pause au milieu du déluge Hard-Heavy-Rock balancé par le quintet, et occasion pour Mr.
Lordi de montrer qu’il sait parfaitement maitriser son chant. En dehors de ce titre et des intro ("Sacrifice Circle Gathering") et outro ("13."), nous avons affaire à une formule déjà bien rôdée et d’une redoutable efficacité dont ressortent le cinglant "
Get Heavy", le catchy "
Devil Is a Loser" et le plus mélodique "Would You
Love A Monsterman ? ", sans pour autant que le reste fasse preuve de la moindre faiblesse ni d’une quelconque sensation de redite. Le rapide et agressif "Biomechanic
Man", ou "Last
Kiss Goodbye" et "Dynamite Tonight" et leurs ambiances proches des 70’s, sont là pour le prouver, chaque refrain venant se greffer à vos neurones pour hanter votre mémoire pendant longtemps.
S’il serait dommage d’aborder
Lordi au premier degré, ne pas prendre le quintet au sérieux serait également une énorme erreur. En effet, les Finlandais semblent avoir trouvé une formule à la fois originale et hyper efficace, et sont également d’excellents musiciens, car même si les soli sont rares, ils n’en sont pas moins parfaitement exécutés et prouvent qu’
Amen privilégie l’efficacité des titres à de stériles démonstrations. Les claviers de la plantureuse Enary, parfois délicieusement kitsch, sont indispensables à l’identité de
Lordi. Enfin, la section rythmique, emmenée par le jeu de Kita, impulse une dynamique indéniable. Il est d’ailleurs à signaler que si Kalma est crédité sur cet album, c’est Magnum qui a assuré les parties de basse avant de quitter le groupe.
Lordi impose donc son identité à la fois visuelle et musicale et s’ouvre directement les portes d’une reconnaissance que ne manqueront pas de lui accorder les fans de Hard-Rock et de Heavy-Métal bien carrossé et sans prétention. Et tant pis pour ceux qui resteront bloqués par des déguisements qui ne laisseront personne insensible !
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