Pour son premier album,
Gotthard n’a pas lésiné sur les moyens :
Chris Von Rohr (bassiste et membre fondateur de
Krokus) à la production, et enregistrement aux studios Fortress Recorders d’Hollywood. Et si le pari peut paraître risqué pour un jeune groupe, le résultat dépasse les espérances tant la qualité est au rendez-vous. A tel point qu’il séduit Vivian Campbell (
Whitesnake,
Def Leppard) qui se trouve dans les studios voisins pour l’enregistrement de l’album de Shadow Kings avec Lou Gramm (
Foreigner). Le guitariste irlandais accepte avec enthousiasme d’intervenir sur deux morceaux de l’album : le monumental mid-tempo "Firedance" et le très rock’n’roll "Get Down".
Cet enthousiasme est facilement compréhensible à l’écoute de cet album qui, s’il ne révolutionne pas le genre, propose un hard-rock bourré d’énergie. "Standing In The Light", "Downtown", "Take Me" ou "Lonely Heartache" sont autant de titres irrésistibles aux refrains entêtants, alors que
Gotthard accélère encore le rythme sur les très hard-rock’n’roll "Mean Street Rocket", "Get Down" ou "Hunter" avec son solo de batterie qui finit le morceau.
La prestation des Suisses est irréprochable et l’on découvre en Steve
Lee un chanteur de très haut niveau à la voix à la fois puissante, chaude, légèrement éraillée, avec quelques intonations qui ne sont pas sans rappeler le maître David Coverdale. Ce premier album sera d’ailleurs présenté comme un mix d’AC/DC et de
Whitesnake avec quelques touches de
Deep Purple, auquel le groupe rend hommage avec l’excellente reprise de "Hush". Il est d’ailleurs surprenant de constater la maîtrise déjà affichée par
Lee tant il est capable de moduler sa voix pour communiquer l’émotion juste au moment adéquat. Ses prestations sur les mid-tempi "Firedance" et "Angel", ou sur la ballade acoustique "All I Care For" en sont de parfaits exemples.
Il serait cependant injuste d’occulter les prestations des autres membres du groupe. Leo Léoni apparaît ici comme un spécialiste du riff qui fait mouche et nous sert également des soli parfaitement équilibrés entre virtuosité et efficacité. D’efficacité, il en est également question avec la prestation sans faille de la section rythmique, composée par Marc Lynn à la basse et Hena Habegger à la batterie, qui propulse chaque titre avec puissance et brio. Enfin, impossible de passer sous silence le travail fait par Neil Otupacca & Pat Regan dont les performances aux claviers donnent une profondeur et une chaleur supplémentaire à la musique de
Gotthard.
Vous l’aurez compris, le quatuor suisse a réussi à placer la barre très haute dès son premier essai et cet album est incontournable pour découvrir l’énergie et le dynamisme de ce groupe, même s’il aura parfois du mal à atteindre ces sommets sur toutes ses productions qui suivirent.
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