Un, ça va. Une trentaine...
«
Mon
Dieu! Que ce
Jeff Buckley est quelqu'un de prolifique ! Ma parole, il
doit sortir un album tous les ans depuis plus d'une décennie, et encore
un cette année, sérieux, il est trop fort ! » Détrompe toi,
petit(e), ce n'est pas lui qui est prolifique, c'est bien sûr sa maison
de disque ! Tu vois, jusqu'à sa disparition précoce en
1997, il n'avait
sorti qu'un seul album studio, le généralissime
Grace. Depuis,
comme on pouvait s'y attendre, c'est Best Of sur Best Of, Inédits sur
Inédits, et Live sur Live.
Bien sur, ce n'est pas un mal,
ils nous permettent d'alimenter le mythe, et de nous faire découvrir
ce qu'on ne connaissait pas assez. Mais voilà, le stock commence à
se vider, et du contenu, il y en a plus beaucoup. Mais Sony, a du trouver
au fond d'un tiroir quelques chansons lives, et les a placées pèle-mêle
sur un disque, histoire de.
Nous Parlons ici de
Grace
Around The World, un CD/DVD live (on ne parle que du CD ici). Quoiqu'on
puisse en dire, c'est toujours incroyable d'écouter du
Jeff Buckley,
mais c'est en live qu'il nous montrait vraiment le sens de sa musique.
Ses concerts, c'était un hymne à la beauté, le public restait bouche
bée devant l'incroyable beauté du personnage (qui a été responsable
de nombreuses remises en questions à propos de l'orientation sexuelle
de certaines personnes), et son talent artistique, à la fois d'écriture,
et d'interprétation. On ne reviendra pas sur ses chansons, si belles,
empruntant aussi bien au rock qu'au jazz, qu'au Blues (« Lilac Wine »,
reprise de Nina Simone) ou encore à la musique orientale (en témoignent
les gammes de « What Will You Say »).
Mais voilà, après la sortie
de
Grace, il n'a eu le temps de faire qu'une seule tournée mondiale.
Du coup, pas beaucoup d'autre choix que de se répéter un brin. Alors,
d'une version live à une autre, à part quelques exceptions, on ne
voit pas la différence. C'est pourquoi
Grace Around The World
nous semble familier, après tous ces live précédents (d'autant plus
que l'album contient deux chansons en double, au cas où on les aurait
déjà oubliées). Il y a de quoi s'interroger sur l'intérêt d'un
tel album.
Mais les bons côtés sont
là : la qualité des chansons live, bien sûr, ou le choix des chansons,
qui retrace quasi totalement
Grace.
Ca reste un immense plaisir d'entendre cette musique, qui nous replonge
dans ce que les années 90 ont fait de mieux.
Cependant, ceux qui ont déjà
écouté d'autres live préféreront sans doute les autres, puisqu'il
s'agit ici d'une compilation de live (quelle hérésie penseront certains) !
Comment ressentir l'ambiance, la communion du public et de l'artiste,
la continuité ?
C'est donc bien sur un bon
album, mais trop de live tue le live. Si vous voulez LE (ou les) live
de
Jeff Buckley, précipitez vous sur l'incroyable
Live à l'Olympia,
qui est sans doute le meilleur, et le plus original. Sinon, essayez
aussi Mistery
White Boy, sans oublier les albums d'inédits,
et ce que faisait le beau Jeff avant
Grace.
Mais ce live, par son principe, bien que d'excellente qualité, se verra
baisser sa note, parce qu'au bout d'un moment, il faudra savoir faire
le deuil, et arrêter de déterrer les regrettés défunts.
MatttaK
(PS: Ne voyez en cette chronique
aucun parallèle allégorique en rapport à Michael Jackson)
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