Halfnelson/
Sparks
Des débuts prometteurs qui préfigureront le succès international de ce duo magique très en avance sur son temps et défricheur de tendances musicales.
L'album débute par Wonder Girl titre léger mais dont la mélodie vous restera dans la tête. Déjà à l'époque - nous sommes en 1971 - Ron Mael a su capter l'air du temps et nous propose des morceaux très kitsch parfois même avec des réminiscences flower/power sur certains morceaux. Mais malgré cela le ton de l'album est résolument rock avec le morceau (No More) Mr Nice Guys, même si parfois on a un peu l'impression d'un voyage non pas dans le futur, bien que..., mais dans le passé. L'humour des textes est frémissant sur cet album et le suivant. Tout au long des presque 40 mm de l'album nous découvrons un peu comme un fil d'ariane l'espace musical des frères Mael, à la fois pop, rock, rockabilly, jazzy et blues et qui se clôt de manière jouissive avec ce brûlot qu'est (No More) Mr Nice Guys composé par Jim Mankey et Ron Mael.
Sparks est en perpétuel perfectionnement de leur musique basique que l'on retrouve tout au long de leur carrière, même encore à l'heure actuelle, High C préfigure ce que le groupe
Queen fera plus tard (la bande à Freddy Mercury a fait la première partie de
Sparks). La musique de
Sparks est à la fois merveilleuse et amusante et montre des débuts prometteurs grâce, il faut bien le dire, au producteur qui n'est autre que
Todd Rundgren secondé par Thaddeus
James Lowe (qui produira le second album des
Sparks, Rundgren étant occupé ailleurs) qui apporte sa couleur bluesy au son de l'album mais par l'ajout de petites touches de claviers et sur deux ou trois titres par l'adjonction de cymbales, Slowboat se rapproche quant à lui de l'esprit cabaret dans sa construction, Fletcher Honorama a une construction plûtot fleur bleue voire même rêveuse dans son approche.
Au final un album qui se laisse écouter au fil du temps en découvrant ce petit bijou des frères Mael même si certains critiqueront le côté pop suranné qui aurait mal vieilli, bien au contraire car comme le bon vin celui-ci s'est bonifié avec le temps, s'écoute en boucle sans en être vraiment lassé. Cet album et le suivant (A Woofer in a Tweeter Clothing)sont bien les dignes précurseurs de la trilogie londonienne, Car même si les deux frères semblent partir dans des directions parfois surprenantes, voire même à l'opposé de ce l'on connaît d'eux, il existe pourtant dans tous leurs albums qui suivront leur période anglaise, cette touche pop/rock qui est en quelque sorte leur marque de fabrique. Je suis tombé dans leur musique à l'époque de la trilogie anglaise et depuis je n'en suis jamais sorti.
Pour nous offrir ce cocktail pop/rock, les frères Mael se sont adjoints les frères Mankey Earl à la guitare et Jim à la basse auquel s'est joint Harley Feinstein à la batterie, trio que l'on retrouvera sur l'album suivant. Un album à écouter à la fois d'une oreille distraite et attentive et pour ceux qui veulent découvrir dans leur première période américaine avant leur exil de l'autre côté de l'Atlantique, sur les terres de la perfide
Albion.
MrDamage57
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