Si Janne Hurme est une star de la pop finlandaise, on ne peut pas dire que Human Temple, son projet Hard-Rock, soit une référence incontournable du genre, même si "
Murder of Crows", son second et précédent opus, avait retenu l’attention de la frange mélodique des hordes métalliques. Ceci n’a pas empêché Escape de donner un coup de pouce à la promotion de ce nouvel album sur lequel Emppu Vuorinen (Nightwish, Brother Firetribe) est venu donner un coup de main en offrant quelques lignes de guitare.
Tout comme son prédécesseur, "
Halfway to Heartache" entre dans la catégorie des productions mélodiques qui méritent plusieurs écoutes pour être apprivoisées, d’autant que l’entrée en matière va en déstabiliser plus d’un avec un "I Will Follow" à l’intro pompeuse digne de Stratovarius ou Helloween, au tempo rapide et au break faisant de l’œil au Métal-Progressif. Rien à voir avec le Hard FM des précédents albums, et "Bleeding Through", bien qu’œuvrant sur un tempo moins soutenu, enfonce néanmoins le clou avec son riff obsédant, et il faut attendre "Like A Beat Of A Heart" pour revenir vers des territoires plus habituels pour le quintet originaire de Turku.
En effet, en dehors d’un "Misery" plus sombre et au gros riff flirtant avec le Power-Metal, nous retrouvons un Hard FM naviguant entre un Aor à tendance Pop-Rock (l’excellent "Our World, Our Time" au potentiel de hit en puissance) et un Hard mélodique et dynamique faisant parfois penser à Europe ("Like A Beat Of A Heart") ou à
Bon Jovi ("Run Away") sans jamais sombrer dans le clonage. La production est ample et donne sa place à chaque instrument, permettant ainsi à la basse de propulser certains titres ("Because Of You"), aux guitares d’être mordantes lorsqu’il le faut, et aux claviers de donner quelques ambiances typiquement scandinaves ("Some Things Are Never Long Time Ago"). A noter également une reprise vitaminée et personnelle du "Little Lies" de
Fleetwood Mac et la superbe power-ballade finale, "She Talks To Angel" que n’aurait pas renié
Bon Jovi.
Human Temple confirme donc les espoirs placés en lui avec ce Hard mélodique sans être trop évident, et une évolution vers quelques tentatives plus musclées. Dommage que des claviers sonnant souvent trop datés et un chant pas encore suffisamment crédible sur les passages les plus agressifs ne lui permettent pas de passer à un palier supérieur que l’on sent pourtant à portée de doigts. Il n’empêche que les Finlandais affirment leur identité, quelque part entre Europe, Pretty Maids et Sonata Arctica, et nous offrent un album qui devient un peu plus attachant après chaque écoute. Gageons qu’avec quelques refrains plus accrocheurs, le prochain album sera celui d’une consécration attendue et méritée.
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