Voilà déjà plus de 20 ans que son premier album est sorti dans les bacs de nos disquaires, et presque autant que le beau gosse et sa bande suscitent la polémique. Hard-Rock ou pas ? Vendu à la puissance commerciale ou sincère dans sa démarche ? Toujours inspiré ou ayant déjà tout dit ? Groupe à midinettes ou musiciens talentueux ? Voici seulement une part infime des débats divisant le milieu musical. Mais les faits sont là et tenaces:
Bon Jovi continue à sortir ses albums régulièrement et le succès est toujours présent. Alors que dire de ce "
Have a Nice Day" à la pochette surprenante ornée d'un simple smiley ?
Tout d'abord qu'il apporte la confirmation que
Bon Jovi œuvre désormais dans un Rock FM US avec lequel le Hard-Rock n'a plus qu'une lointaine parenté. Tout juste en devinons-nous encore quelques contours sur des titres plus 'musclés' tels que "Last
Man Standing" ou "Dirty Little Secret". Ceci ne condamne pas pour autant cet album à sombrer dans la guimauve. Les ballades y sont d'ailleurs rares, seul "Bells Of Freedom" pouvant être considéré comme faisant parti de cet exercice pourtant courant chez la légende du
New Jersey. Ce titre est d'ailleurs l'occasion d'avoir une nouvelle confirmation du talent de Jon qui y délivre une remarquable performance vocale. De leur côté, "
Welcome to Wherever You Are" et son refrain envoûtant, et "Wildflower" sont plus à classer dans la catégorie des mid-tempo, même si les mélodies y sont chaudes et confortables.
Le reste nous promène donc au travers de paysages US certes classiques, mais sacrément bien composés et interprétés. Il est d'ailleurs à noter que
Richie Sambora y retrouve une place plus importante que sur "
Bounce". Ses soli sont plus développés (à noter celui bluesy de "Last Cigarette"), sa présence au niveau des chœurs apporte un plus incontestable et il va même jusqu'à nous ressortir la talkbox sur un "I Want To Be
Love" un peu plus sombre que l'ensemble. En effet, si cette luminosité était celle de "
Bounce", "
Have a Nice Day" est beaucoup plus positif, nous proposant même des titres particulièrement enjoués avec "
Who Says You Can't Go Home" et "Last Cigarette" aux refrains imparables, et sur lesquels Tico Torres prouve qu'il est loin de n'être qu'une grosse brute au look de camionneur et au jeu de batterie limité.
En résumé, ce nouvel album continuera à alimenter le débat et n'y apportera pas de réponse définitive, chacun y trouvant de nouveaux arguments pour défendre ses positions. Pendant ce temps-là,
Bon Jovi continue sa route en nous offrant un opus de qualité qui, s'il ne contient pas de bombes telles que "
Livin' on a Prayer" ou "
Keep the Faith", n'est pas non plus handicapé par le moindre titre faible. Il nous prouve encore une fois qu'en plus être une usine à hits proposés par des beaux-gosses, le quintet du
New Jersey est également un combo composé de musiciens talentueux doublés de sacrés compositeurs qui s'installent de plus en plus dans la légende du Rock US au sens large du terme.
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