Nous sommes à la fin des années 60 et la longue traîne du psychédélisme qui prendra fin milieu 70's est à son apogée, et un grand nombre de jeunes groupes ont déjà fait leurs griffes dans le sillage psychédélique tels que
Iron Butterfly (In-A-Gadda-Da-Vida),
Sweet Smoke (Just A Poke) ou
Black Widow (Sacrifice). Un groupe se fait remarquer dans l’underground londonien pour ses performances scéniques spatiales et organiques. Ce groupe,
Hawkwind, est en fait le projet d’un seul homme, fortement influencé par la scène krautrock naissante dans le
Berlin des 70’s,
Dave Brock (guitare, voix). Le premier LP éponyme de la bande, sortira en août 1970 sous le label Liberty (
Captain Beefheart, Amon Düül II,
Can) . Malgré le manque de reconnaissance du public, ce groupe atteindra le statut de culte, car il se révèlera comme étant le papa du Space Rock. Mais attention, pas le Space Rock initié par les Floyds en 67 avec « The Piper at the Gate of Dawn », non, un space rock toujours dans une veine psychédélique, plus expérimental, plus Rock, mais surtout résolument plus moderne.
Ce premier jet de
Hawkwind est en fait le fruit d’une seule et même jam ensuite séparée en 5 pistes distinctes, exceptés les morceaux d’ouverture et de fermeture. En effet « Hurry on Sundown » et « Mirror of
Illusion » se démarquent du reste car elles sont tirées d’un projet différent de
Dave Brock. On a alors affaire à deux pistes typées Folk voire Bluesy, harmonica à l’appui, qui, sans être très inventives et originales, se révèlent très sympathiques, permettant de clore et d’introduire l’album de manière agréable. Notons que les deux chansons se montrent très similaires, avec il me semble la même progression d’accords.
Passé une intro somme toute assez classique, le voyage peut alors commencer. On sent dès le début de « The Reason Is ? » la forte influence typée krautrock qui restera une des lignes directrices de l’album avec l’utilisation (abusive ?) de sons spatiaux. L’intérêt de cette improvisation réside dans la mise en place d’atmosphère, et on pourra reprocher au groupe son minimalisme assumé. Chaque piste ne sera jamais composée de plus de quatre accords, mais c’est cette répétition hypnotique et l’apport des solos tonitruants de
Nik Turner (saxophone) et de
Dave Brock qui rend ce voyage cosmique réellement jouissif, et puis la batterie et les percussions presque constamment en solos apportent une folie et une démence essentielles aux compositions du combo. Le final « Seeing It as You Really Are » conclut de manière fantastique le trip entamé 30 minutes plus tôt. Seul le doublet « Paranoia » se montre décevant : psychédélique, assurément; expérimental, plus que tout, mais il casse de manière terriblement molle la continuité des morceaux.
Alors, intrinsèquement que dire de ce premier opus ? Et bien tout simplement qu’il a pavé la route du rock de bien belle manière, car plus tard de nombreuses grosses pointures s’en inspireront avidement, essentiellement le stoner américain, comme
Kyuss,
Monster Magnet ou Karma to Burn, mais aussi le punk, et le hard rock dans son ensemble, le groupe ayant (inutile de le rappeler) laissé son poste de bassiste à Lemmy durant pas moins de quatre albums.
Un 16/20 car à cette époque, tout était permis.
Tu viens de me devancer....Je ne suis point content..
Superbe chronique camarade venu de mondes inconnus !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire