Deuxième album de nos australiens préférés (du moins pour moi). Bah oui, c’est quand même plus rock qu’
INXS et musicalement plus riche qu’un AC/DC dont le style, d'une manière générale, reste quand même assez strict. Comme je l’avais évoqué à propos du précédent album, le groupe oscillait entre deux facettes quant à sa musique. Ici, pas de doute ou d’hésitation, le groupe s’engage pleinement sur la voie d’un rock hautement énergique et durcit le ton, le côté progressif et atmosphérique est quelque peu laissé sur le bord du chemin, on reviendra un peu plus tard le chercher. D’une manière générale, cet album est certainement l’un des plus agressifs de leur discographie. Les guitares de nos amis Moginie et Rotsey sont plus rageuses que jamais, la basse de
James est bien mise en avant sur certains titres et Hirst à la batterie, par son jeu dynamique, soutient le tout sans faillir. Quant à Peter Garett, on reconnaitra son chant caractéristique mais il le fait varier, c’est pas souvent calme, un peu en retrait parfois, ça va dans les aigus aussi, ça gueule, tout y est. Les textes engagés politiquement n’ont pas encore la virulence qu’on leur connaitra sur d’autres livraisons mais sont toujours pertinents avec une volonté constante de faire réfléchir l’auditeur sur le monde qui l’entoure. Enfin, l’ambiance du disque est relativement sombre et pessimiste, ce n’est pas gothique loin de là, mais ce n’est pas très gai tout de même.
Nombre de titres sont des brulots rock. On sent le groupe plus énervé que jamais et prêt à en découdre tout au long de l’album. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le livret intérieur avec une photo du groupe en train de ravager ce qui semble être l’accueil d’une ou de leur maison de disque (peut être).
L’album s’ouvre sur un Cold Cold Change, le premier hit du groupe, qui annonce d’entrée la couleur, grosses lignes de basse et guitares tranchantes, ça sera rock ou ça ne sera pas.
Section 5 apparait limite punk notamment au niveau du tempo assez rapide avec un solo tourbillonnant (c’est un peu la sensation qu’il me laisse). Le propos se radicalise encore notamment avec Back on the borderline et son intro tout en puissance, No réaction avec son harmonica et une rythmique en béton, Is It
Now ? aux tempos très enlevés et notamment un «pont» agressif, plus menaçant que jamais avec en prime le chant complètement possédé de Peter Garett. Stand in line, qui ne fait pas non plus dans la douceur, se caractérise par une basse très présente soutenant parfaitement le jeu entre les deux guitares, des rythmes atypiques pour le groupe ainsi qu’un long solo presque «noisy» (
Midnight Oil précurseur du noisy rock…? Pas loin).
Au milieu de ce déluge d'énergie et de décibels, les seuls véritables moments d’accalmie viennent de Profiteers, au climat inquiétant qui bénéfice d’un son de guitare relativement lourd sur certaines parties ainsi que d’un beau solo à la fin et de Naked Flame, le morceau certainement le plus accessible de l’album. Mais pour ce dernier, il ne faut pas y voir pour autant une ballade, ce n’est pas trop le genre de la maison. Enfin, Koala Sprint, plus en nuance au niveau des ambiances, se démarque par une approche moins directe et radicale (encore que l’intro soit trompeuse), le final, entre arpèges de guitare et claviers est assez planant, laissant un sentiment d’éloignement infini et de mélancolie. Sur cet album, le groupe privilégie donc son côté brut et brutal sans pour autant nous la jouer bourrin, les mélodies sont toutefois moins évidentes que sur le premier album. On note une évolution importante concernant le son que je trouve bien meilleur, notamment celui des guitares beaucoup plus épais et saturé. De plus, au niveau de l’enregistrement, on apprécie de pouvoir entendre distinctement l’ensemble des instruments surtout ce jeu entre les deux guitares si spécifique. Les amateurs d’un rock puissant, sans concession et intelligent pourront y prêter une oreille plus qu’attentive afin de découvrir le style du groupe avant
Diesel and Dust.
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