Été 2009, la nouvelle tombe :
Oasis n'est plus. A la suite d'un énième coup de sang et après bientôt vingt ans de carrière, le mythique groupe de rock british s'éteint, victime de la rivalité fratricide des enfants Gallagher. Liam ne traîne pas trop et forme
Beady Eye en récupérant au passage une partie du line-up de la formation récemment défunte.
Quant à l'aîné Noel, eh bien en s'intéressant à ce premier méfait on pourrait croire à un projet solo, entre le nom (à coucher dehors mais mettant bien en avant le patronyme de notre ami mancunien) et cette pochette où il est représenté seul. Projet solo qui n'en est finalement pas un puisque même si il est aux manettes côté guitares et assure toute la composition, Noel s'entoure de Mark Rowe (ancien de chez
Oasis) pour les claviers et Lenny Castro à la basse, Jeremy Stacey prenant sa place derrière les fûts.
Cette pochette assez mystérieuse nous offre finalement un assez bon avant goût de la musique proposée par ce disque : une véritable invitation à s'échapper du carcan morose de notre vie quotidienne. On se retrouve en effet bercés dans cette ambiance éthérée avant tout entretenue par la voix de Noel. Le travail sur les lignes vocales est assez impressionnant (écoutez-moi ce couplet de "What A Life") , toujours en douceur mais offrant des modulations très bien pensées, les chœurs appuyant le tout pour un rendu somptueux.
Ce qui frappe également c'est la capacité à livrer un résultat d'aussi grande qualité pour un premier album. On a beau avoir à faire à des musiciens chevronnés, on ne peut que s'incliner devant d'une part la variété de l'album, jouant tour à tour la carte de la mélancolie ("
If I Had a Gun..." et ses parties épurées), du lyrisme ("I wanna live in a dream"), de l'onirisme ("What A Life" ou "Boken Arrow") ou prenant des accents plus catchy ("
Everybody's on the Run" véritable tube de ce disque). Même si il ne s'agit de rien de quantifiable, le panel d'émotions offertes par cet album est incroyablement large.
D'autre part les arrangements sont de très grande qualité, les claviers et autres sonorités sont mis en place de manière tout à fait harmonieuse (celles apportées par le mellotron notamment sur "Soldier Boys and Jesus Freaks") et l'on ne perçoit aucun véritable accroc tout au long du disque. Ajoutez enfin à cela des paroles d'une grande justesse qui nous font entrer de plain-pied dans ce trip onirique et planant qui s'achève par le lumineux "Stop The Clocks" qui n'aura jamais aussi bien porté son nom.
Coup d'essai, coup de maître donc pour Noel Gallagher qui prouve une nouvelle fois l'étendue de son talent en livrant une œuvre hors du temps. Un petit bijou sans grandes prétentions mais qu'on réécoutera surement dans longtemps et à l'envie et qui place surtout déjà la barre haut, très haut, en attendant la suite.
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