Un nom bien à rallonge pour un groupe qui a tendance à pondre des musiques dépassant rarement les 3"30...
En voilà un groupe unique au premier abord, où les membres mélangent sans aucuns complexes la somme de leurs influences :
The Damned (à 75%),
The Kinks, un poil de Ian Curtis (pour le chant au timbre de baryton), et
The Stooges du Raw power.
Le mélange comme ça sur le papier, peu paraître passablement classique, comme pour n'importe quel groupe estampillé "garage rock". Mais étrangement, et c'est là que ça surprend vraiment car leur musique est tout simplement unique. Unique, avec cette voix envoûtante de McKnight, ayant un panel vocal terrible, passant d'un timbre grave et suave à un chant complétement survolté et strident. Et des musiciens derrière, semblant pas les plus techniques au monde en premiers lieux, loin de là, mais ayant un sens aigu de la composition tout en reprenant ce que
The Damned a déjà fait en 1977 avec leur génial Damned, damned, damned! . Pondre des perles, intenses, riches et inspirées, donnant un album aux titres un peu azimutés mais d'une cohérence hors du commun tant la patte
The Eighties Matchbox B-Line Disaster est là. C'est vintage à mort et ça avoine.
Une boucherie qui commence avec un excellent "Celebrate your mother" (et ne te fies pas au titre, humour anglais bien sûr!) qui rappelle pas mal un titre comme Neat neat neat! de qui vous savez, un summum de sauvagerie atteint sur le très agressif "Whack of shit", qui fait parler la poudre plus que jamais. Un sens aigu de la composition comme je le disais plus haut, avec les tubesques Chicken ou Psychosis safari, affirmant un groupe capable d'avoir des titres faussement polissés aptes à passer à la radio (sortis en single d'ailleurs pour l'occasion). Même si globalement tous les titres ne se ressemblent pas du tout, force est de constater qu'aucun n'est plus faible qu'un autre. Certes les titres super-énergiques ressortent plus que tout, mais l'album est à écouter dans son ensemble tant ça tient le pavé.
Le groupe décide pourtant de ne pas achever l'auditeur, l'accalmie finale avec "Presidential wave", aux riffs ultra bluesy et acérés à la
Link Wray qui décide d'utiliser une wah-wah, qui permet de se reposer, aussi bien niveau physique tellement c'est intense que pour les oreilles, qui en redemanderont très, très vite...
D'ailleurs, histoire de rien faire comme tout le monde, les Anglais ont décidé de nous foutre un artwork vraiment laid, ressemblant à un crayonnage de gosse en première année de maternelle qui s'est appliqué comme il pouvait pour ne pas déborder des traits de remplissage, qui complète paradoxalement la musique d'une rare classe. Humour british? Va savoir.
Bluffant, ni plus ni moins. D'ailleurs, System Of A Down ne s'est pas gourré en les invitant faire leurs premières parties durant leur tournée en France.
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