Houses of the Holy

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17/20
Nom du groupe Led Zeppelin
Nom de l'album Houses of the Holy
Type Album
Date de parution 28 Mars 1973
Style MusicalHard-Rock
Membres possèdant cet album98

Tracklist

1. The Song Remains the Same 05:28
2. The Rain Song 07:39
3. Over the Hills and Far Away 04:47
4. The Crunge 03:13
5. Dancing Days 03:41
6. D'Yer Mak'er 04:22
7. No Quarter 06:59
8. The Ocean 04:30
Total playing time 40:56

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Led Zeppelin


Chronique @ venomesque

05 Juin 2014

Un cinquième chef-d'oeuvre à rajouter à la liste des albums de Led Zeppelin

En l'espace de 2 ans, de 1969 à 1971, Led Zeppelin avait déjà produit un sans faute : 4 albums, 4 classiques instantanés dont au moins les trois derniers peuvent faire figure d'albums mythiques indémodables. C'est pourtant cette même durée de deux ans qu'il faudra au groupe pour sortir en 1973 une suite à sa série d'albums incontournables avec un "Houses of the Holy" qui le sera non moins (incontournable), un retard causé essentiellement pour des raisons de "design" autour de la pochette.

Ce qu'il y a de formidable avec Led Zeppelin, et qui le place bien au-dessus de sa potentielle concurrence, c'est que chaque album a un son bien à lui, des influences musicales dominantes, de cette façon Led Zeppelin ose, Led Zeppelin surprend et ne lasse jamais l'auditeur. Ainsi, Led Zeppelin premier du nom était dominé par le blues, Led Zeppelin 2 par le hard rock, Led Zeppelin 3 par la folk et le quatrième album était un fabuleux mélange de toutes les influences des disques précédents. Par conséquent, après avoir exploré ces différents cheminements musicaux que reste t-il à explorer pour notre dirigeable de plomb adoré? Le reggae et le funk! Bah oui pourquoi pas tiens! Led Zep peut tout faire de toute façon! Enfin, du moins quand Led Zeppelin prend une orientation musicale aussi inattendue il ne le fait pas de façon hasardeuse mais avec grand talent, sans compromettre son identité pour autant. Ainsi, le son du groupe est toujours immédiatement identifiable. Le désormais classique "The Songs Remains the Same" qui ouvre le disque est du Led Zeppelin pur et dur mais avec une dose de luminosité inattendue que le groupe n'avait jamais développée auparavant. De ce fait, le déluge de riffs de guitare électrique mené d'une main de maître par Jimmy Page sur ce morceau (qui sera pour lui une occasion de plus de sortir sa célèbre guitare à deux manches en concert) possède un son totalement débarrassé de toute influence blues qui donnait souvent de la lourdeur et de la profondeur au son de guitare de Page sur les albums précédents. Bien que l'urgence rock du titre soit réelle, elle apparaît ici comme essentiellement festive, cette ambiance propice à la gaieté étant grandement mise en place par un chant de Robert Plant plus aigu encore qu'à l’accoutumée.

C'est donc un Led Zeppelin décontracté et joyeux qui nous apparaît dès le commencement de cet album, mais également un Led Zeppelin plein de douceur, voulant explorer une voie plus progressive que par le passé comme le démontre la ballade suivante : "The Rain Song". Sur ce morceau, des synthés évoquant la plénitude, la tranquillité et le bord de mer, ainsi qu'un piano soutiennent la guitare acoustique de Jimmy Page pour finalement créer une ambiance remarquable et inédite chez Led Zep, le rythme se soulève brusquement vers la fin du morceau et chaque instrument est subitement joué avec une intensité propre au rock pour finalement revenir l'un après l'autre à un calme caractérisant le reste du morceau. Une démarche similaire impliquant un rythme en deux temps : l'un calme et l'autre moins, sera alors utilisée sur la pièce maîtresse de ce disque et l'un des meilleurs morceaux du groupe : "Over the Hills and Far Away". Le morceau s'ouvre ainsi sur de délicates notes de guitare acoustique donnant lieu à des accords très recherchés et sophistiqués, puis vient se poser la voix de Robert Plant pleine de douceur qui finit par monter très haut dans les aigus sur les refrains dès lors que Jimmy Page en revient à la décharge électrique. Le reste du morceau est alors une alternance parfaitement dosée entre guitare électrique et acoustique soutenue par un bassiste de qualité dont le savoir-faire ici est grandement indiscutable, et une performance vocale de Robert Plant tout simplement fantastique qu'il ne pourra malheureusement plus jamais égaler une fois ses cordes vocales trop usées.

Les influences funk/reggae évoquées au préalable se ressentent essentiellement sur deux morceaux : "The Crunge" et "Dyer Maker". "The Crunge" semblant être une parodie funky d'un groupe ne se prenant pas au sérieux, le chant de Robert Plant étant volontairement risible au fur et à mesure qu'avance le morceau. Et "Dyer Maker" étant à ce jour une des très rares (peut-être la seule?) tentative de fusion entre le reggae et le rock, à entendre ce morceau on pourrait presque croire que Bob Marley est venu rendre visite au groupe en studio. Robert Plant y scande des "oh-oh-oh" décontractés à souhait et si il n'y avait pas ce riff si accrocheur pour soutenir le morceau et cette batterie si percutante de John Bonham on croirait avoir à faire là à un authentique morceau de reggae. Qu'il soit pris au premier ou second degré ce morceau fait parti des classiques mésestimés du groupe et demeure encore aujourd'hui très agréable à écouter.

C'est donc un climat de paix et d'assurance qui caractérise cet album : de par les prises de risques musicales du groupe, sa petite touche d'auto-dérision, mais aussi certaines notes discrètes évoquant la plage ou l'océan comme sur ce "No Quarter" brumeux et mystique où les claviers de John Paul John semblent évoquer des profondeurs marines abyssales. Le riff de guitare de ce morceau possède un son très particulier et demeure un des plus recherchés du répertoire du groupe, là encore le rythme est très progressif car se décomposant en plusieurs temps : celui du riff, celui du chant lointain et habité de Robert Plant, et celui des expérimentations sonores produites par les claviers. En fin de compte, le morceau se rapprochant le plus d'un morceau "classique" de Led Zeppelin tant au niveau du son que de la structure semble être "The Ocean" clôturant l'album, quoi que possédant toujours ce petit plus de bonne humeur et de luminosité rafraîchissante faisant la grande force d'un album éclectique, novateur et décidément parfait une fois de plus à tous les niveaux. Bien que l'album n'ait pas eu autant droit à des éloges à sa sortie que son prédécesseur il demeure un disque parfait de plus pour Led Zeppelin qui possède un climat enjoué bien à lui et de fantastiques compositions : un cinquième chef-d'oeuvre à rajouter à la liste des albums de Led Zeppelin.

16 Commentaires

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King_Triton - 08 Juin 2014: @Venomesque: En effet je pense que tu devrais t'y repencher. écoute bien la guitare sur "Roxanne","Can't stand losing you", "Walking on the moon" et bien d'autres titres de Police, tu t'apercevra que ces Rythmiques sont typiquement Reggae. C'est d'ailleurs l'une des composante principale de la musique de Police, l'alliance entre Rock et Reggae y est très habilement interprétée.
King_Triton - 08 Juin 2014: Tout à fait, la musique de Police est plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. Mais désolé pour le HS. Vive Led Zepp et bonne continuation à toi.
lovemedo - 09 Juin 2014: Merci pour ta chronique, et pour les digressions concernant Police auxquelles j'adhère totalement !!! Il y effectivement du reggae là-dedans mais bon ;)) LED ZEP : Ils sont justes ENORMES. Merci encore :)
Jehleen - 12 Juin 2014: Merci chouette chronique! Cet album est le premier que je m'etais procuré au disquaire du coin. Ce pied! Et dire qu'on a raté ces monstres parce qu'on était pas né ou trop jeune.
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