Un rock plus commercial sans pour autant y perdre leur identité.
Si
The Angels a souvent été présenté comme un hybride d’AC/DC et des Rolling Stones avec quelques ingrédients punk, c’est vraiment vers le gang de Jagger et Richards qu’ils ont décidé de pencher pour cet album. Les objectifs commerciaux sont indéniables, mais les moyens mis en œuvre et la qualité du résultat obtenu ne peuvent que nous obliger à nous incliner devant la réussite de la démarche.
Les claviers font ainsi une entrée fracassante au sein de la musique des Australiens en étant omniprésents sur la quasi-totalité des titres, et ceci dès les premiers accords d’un "Did You Hurt Somebody" qui annonce également la couleur avec son refrain immédiat et son absence de solo. Une autre caractéristique de la démarche du groupe est l’investissement du bassiste Jim Hilbun, qui en plus d’une prestation sans faille derrière sa 4 cordes, est aussi l’auteur de plusieurs interventions à l’orgue Hammond et également de soli de saxophone particulièrement bien sentis, en particulier sur "Hide Your Face" et "We Gotta Get Out Of This Place". Il d’ailleurs intéressant de s’arrêter sur ce titre, reprise des Animals, groupe britannique qui eu un énorme succès auprès des soldats américains durant la guerre du Vietnam. Autant dire que le clin d’œil au marché US est à peine déguisé et il débouchera d’ailleurs sur une place au Top 10… australien. Tant pis ! C’était tout de même bien essayé. Ce titre est aussi un parfait exemple de l’intrusion d’une section cuivre qui apporte un peu plus de puissance et de profondeur à certains titres tels que le puissant "Standing Over You". Pour en finir avec les gros moyens mis en œuvre, il ne faut pas oublier la présence de chœurs féminins qui ne sont pas sans donner une chaleur supplémentaire au rock FM de "
Can’t Take Anymore" ou au rock musclé de "Hide Your Face" qui nous donne également l’occasion d’entendre un des rares mais excellents soli de Rick Brewster, ce dernier se concentrant principalement sur l’efficacité des riffs de la majorité des titres de cet album.
Malgré cette débauche de moyens,
The Angels n’en perd pas son âme ni son identité pour autant. Le punkisant "When The Time Comes" ou le riff 'AC/DCien' et le solo de "Stonewall" sont là pour le rappeler, ainsi que l’intervention toute en distorsion que Brewster nous sert sur le mid-tempo "Don’t Waste My Time" ou enfin, la structure à tiroirs du pourtant FM, "
Man There". D’autre part, il est difficile de confondre le chant de Doc Neeson avec celui de qui que ce soit d’autre, même si les capacités d’adaptation de ce dernier aux impératifs de cet album méritent le respect.
Nos 5 kangourous réussissent donc le tour de force de se tourner vers un rock plus commercial sans pour autant perdre leur identité. Et même si les objectifs ne seront pas atteints sur le marché nord-américain, le résultat artistique mérite cependant d’être salué à sa juste valeur, rares étant ceux ayant été capable de réussir pareil grand écart sans y laisser des plumes.
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