Le Rock se meurt, mais ne se rend pas !
2009: Le monde est en plein désarroi, beaucoup de spécialistes déclarent le Rock sur son lit de mort. Il est vrai qu'à la vue de la ressemblance et du vide d'un grand nombre de groupes peu inspirés, du retour de la folk, et par conséquent de l'abandon de la pauvre petite guitare électrique, le monde peut trembler de crainte. Heureusement pour nous, il nous reste la résistance, la face du monde qui n'a jAMais abandonné les AMplis, et ne se laissera jAMais corrompre. Peut-on en dire autant des petits anglais d'
Arctic Monkeys ? Est-ce possible de les qualifier parmi les acteurs principaux de la Résistance ? Difficile de penser le contraire, à l'écoute de leur bombe, au nom des plus ironiques :
Humbug (qu'on pourrait traduire par « escroquerie »).
Petit cours d'Histoire, pour les cancres, ou les nouveaux arrivants. On entend parler, en 2005, d'un groupe de quatre jeunes Anglais de Sheffield, qui mettent Internet à leurs pieds. On écoute, et là, on comprend. Eux, ils ne doivent pas leur succès qu'à Internet, ou à leur jeune âge, mais bien à leur immense talent.
Whatever People Say I Am, That's What I'm Not est une claque absolue. Une brutalité, une complexité, et surtout une efficacité qui nous éclate au visage, et qu'on ne peut vraiment pas nier. Certainement un des albums les plus marquants de la décennie. Le petit frère
Favourite Worst Nightmare, sorti en 2007, reste dans cette lignée, et nous prouve que les
Arctic Monkeys sont là pour durer.
Alex Turner, leader du groupe, revient donc auprès des siens à la suite d'un détour dans le distingué et respectable projet Last Shadow Puppets, plein de nouvelles sonorités dans le baluchon, donc.
D'ailleurs cet épisode et ses nouvelles influences se retrouvent très clairement dans le nouvel opus. La sonorité générale paraît plus soignée et pleine de sagesse, on retrouve l'emploi de claviers, comme dans la géniale « Pretty Visitors », ce qui surprend légèrement, pour un groupe exclusivement axé guitares.
L'heure est au changement, donc, puisque cet album est enregistré aux USA, produit par deux monstres : Josh Homme (QOTSA, entre autres), et JAMes Ford (Simian Mobile Disco). Cet environnement se ressent immédiatement dès qu'on entend «
My Propeller », qui ouvre le bal. Cette chanson au son presque surf nous dit « Maintenant, on est AMéricains ». Chanson efficace et qui commence l'album en crescendo, dont la tension ne descend jAMais. Une bonne annonce de la suite, avec des perles, comme « Dangerous Animals » ou « Potion Approaching ». La patte de Josh Homme est bien présente. En effet, l'esprit du rouquin plane comme un fantôme, si bien qu'un auditeur ne sachant rien de sa présence pourrait se dire « Tiens, on dirait du QOTSA ! ». On retrouve donc des sons bien gras, et bruts de décoffrage dans des titres comme le très efficace «
Crying Lightning ».
Une surprise reste tout de même de taille dans cet album : le groupe nous avait habitué à un esprit très punk, et donc très rapide, et violent. Or, presque tous les titres de l'album sont lents. Mais attention, lents, mais toujours pêchus, et efficaces !
On n'aura donc qu'un léger regret à acheter ce magnifique album : l'absence de LA chanson, LE tube ! En effet, toutes les chansons sont d'une grande qualité, il n'y a pas à redire, mais aucune ne sort vraiment du lot. Mais est-ce vraiment un si grand mal au regard d'un si bon ensemble ?
La Résistance est donc non seulement en marche, mais est déjà bien avancée. Il faudrait être sourd pour encore oser dire « Le Rock se meurt ». Pendant que
Muse chantent « la Résistance », bien planqué derrière son orchestre symphonique, les
Arctic Monkeys, eux, la vivent.
MatttaK
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