Ce sont un fan de Black Sabbath, un fan de
Led Zeppelin et un fan de heavy metal (de manière générale) qui partagent des bières dans un bar. Le barman leur demande quel est leur groupe préféré. Le fan de Black Sabbath répond « Black Sabbath » et celui de
Led Zeppelin : «
Led Zeppelin ». Le fan de heavy metal réfléchit, se triture les méninges, se ronge les ongles et dit : « J’aime autant Black Sabbath que
Led Zeppelin, mais je dois avouer qu’en ce moment j’écoute surtout
Budgie ». Et sous le regard ébahi de ses camarades qui n’ont jamais entendu parler de ce groupe, il leur raconte ce qu’il a ressenti en écoutant «
In for the Kill ».
« In for de KiIll », qui donne son nom à l’album, ouvre le bal dans une démonstration de tout ce que
Budgie fait de mieux : riffs assassins (surtout pour l’époque), ligne de basse constante et inventive et, enfin et surtout, la voix magnifique de Burke – qui porte définitivement mal son nom – en font un titre magique. Et là où
Budgie frappe fort, dans ce morceau comme dans beaucoup d’autres, c’est qu’ils ne se cantonnent pas dans un (insupportable) schéma « couplet/refrain/couplet/solo etc. ». Non, leurs morceaux ressemblent davantage à une espèce d’énorme jam (enfin une jam studio…) comme le démontre bien, encore une fois, le titre éponyme : un riff vient supplanter un autre, des petits solos viennent fourrer leur nez ici et là, et surtout ils soignent toujours leurs introductions. A cet égard, « Zoom Club » représente un peu le « Parents » (« Never turn you back on a friend ») de l’album avec ses pratiquement dix minutes.
Seulement voilà, cet album est « loin » d’égaler ses précédents. Ainsi « Zoom Club » donne plus l’impression d’avoir été rallongé par manque d’inspiration que par inspiration, contrairement au très déstructuré et génial « Living on Your Own ». Quant à « Crash Course in Brain », il était déjà présent sur leur tout premier single mais aurait été légèrement retravaillé.
Malgré ces quelques réserves, il n’en faudra pas plus pour que le fan de
Led Zeppelin tente l’expérience et demande à écouter un morceau. On lui fait donc écouter « Hammer and Tongs » qui débute avec sa superbe intro qui débouche lentement sur un morceau… « Plagiat ! », crie le fan de
Led Zeppelin. Et franchement, on ne peut pas lui en vouloir car il suffit d’écouter un certain « Dazed and Confused », du groupe préféré du monsieur, pour se rendre compte qu’on n’en est franchement pas loin.
Le fan de Black Sabbath, lui, ne connaît que vaguement
Led Zeppelin et ne se souvient pas très bien de leur premier album. Alors, il achète l’album de
Budgie et le trouve absolument génial. De toute façon il ne savait pas que « Crash Course in Brain » c’était du recyclé alors il s’en fout. Tout ce qu’il sait c’est que ce morceau est tellement cool qu’il a été repris par un certain Metallica. Son ami fan de heavy metal lui a dit que c’était un bon album, un bon point de départ pour découvrir
Budgie et il ne lui a pas menti. Il lui demande alors par où continuer ? Et son ami lui conseille d’aller jeter une oreille sur un certain «
Never Turn Your Back on a Friend », et que si ça lui plait toujours, il lui conseillera volontiers d’autres albums.
Les trois potes sortent du bar. Le fan de
Led Zeppelin est un peu fâché mais le fan de heavy metal lui explique qu’on ne peut pas trop en vouloir à
Budgie, parce qu’après tout
Budgie c’est quand même un sacré mélange de Black Sabbath et de
Led Zeppelin et qu’une petite gaffe sur un album, peut-être un petit peu plus bâclé, ça peut arriver. Et puis « Hammer and Tongs c’est quand même un sacré morceau, bien différent de celui de
Led Zeppelin dans son développement.. ». Son ami avoue que même s’il a grincé des dents, c’est vrai que «
In for the Kill » c’est quand même un bon album au final. Quant au fan de Black Sabbath, il rayonne : il est devenu fan de
Budgie aussi, et du coup il est devenu fan de heavy metal…en général.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire