Introducing Sparks est un album à part dans la discographie du groupe de par sa conception musicale qui reprend le son West Coast amorcé dans
Big Beat, à la fois rétro et moderne dans son propos.
Sur cet album le son West Coast est omniprésent dans les compositions puisque les deux frères coécrivent les textes et la musique mais aussi par les musiciens invités sur tous les titres et pour certains de renommée mondiale comme David Paich et Mike Porcaro de
Toto, Lee Ritenour ou même David Foster mais aussi par les chœurs qui accompagnent le chant de Russel qui donnent une touche quelque peu surréaliste.
"A Big Surprise" débute l’album et se révèle, comme son nom l’indique, une surprise avec sa rythmique et ses chœurs très californiens, donnant l’impression de se trouver sur la côte pacifique en train de surfer en écoutant en boucle les Beach Boys. Les titres s’enchaînent, "Occupation" passe en revue presque tous les métiers sur une rythmique enjouée avec les claviers de Ron qui parsèment çà et là le morceau ainsi que les chœurs qui viennent habiller la structure du morceau. Le titre suivant, "Ladies", parle des femmes à la fois dans l’histoire musicale des USA et l’histoire européenne. Ce titre est de facture plus classique, parsemé de petits effets qui rendent le morceau agréable à son écoute. Avec "I’m Not" les violons se font provoquant sur un tempo lent mais aussi entêtant de par la musicalité et la structure du morceau.
On retrouve d’ailleurs les violons sur "Goofing
Off" dans une écriture frénétique mais là le morceau fait la part belle à la guitare qui se fait électrisante. Un des meilleurs morceaux de l’album est le pastiche des Beach Boys "Over the Summer" qui reprend dans son ensemble le son et les chœurs qui ont fait la gloire du groupe californien, une façon comme une autre de leur rendre hommage. Si sur l’album précédent l’humour était présent sur quelques titres, ici seul le dernier morceau "Those Mysteries" a une facture humoristique. Ce morceau traite des questionnements d’un enfant qui demande pourquoi le temps, l’espace etc... tandis que son père lui répond d’aller voir sa mère. Le morceau est sublimé par le solo guitare/batterie qui vous emporte.
On retrouve à la production de cet album les deux frères épaulé par Terry Powell, mais, malgré cela, ce disque au son 100% West Coast connaîtra le même désintérêt que
Big Beat et sombrera même dans l’oubli jusqu’à sa réédition en CD sur le label Lil’ Beethoven Records créé par les deux frères. Pour certains critiques musicaux outre atlantique c’est le pire album de
Sparks. Lors de sa sortie en 1977 il recevra de mauvaises critiques, on reproche aux frères Mael de faire trop américain, oubliant ainsi que ceux-ci sont des Américains pur jus. Comme le précédent album,
Introducing Sparks est pour les fans inconditionnels du groupe. Une troisième page de la carrière musicale de
Sparks vient de se fermer sur deux échecs.
Pour d’autres ces échecs auraient sonné le glas et sans doute la fin du groupe mais c’est mal connaître Ron & Russell qui vont changer radicalement d’orientation musicale et opérer un virage à 180 degrés à la fin des seventies et au début des eighties, permettant au groupe de renouer avec le succès en s’adjoignant les services du producteur italien Giorgio Moroder qui avait produit le single I Feel Love de Donna Summers. Malgré cela le groupe
Sparks reste une référence musicale pour des artistes ou des groupes comme
Depeche Mode, Erasure ou Jimmy Sommerville. Les frères Mael sont là où on les attend le moins, dans un univers musical qui semblerait ne pas être fait pour eux et pourtant ils vont y aller et ouvrir de nouveaux horizons musicaux.
MrDamage57
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