Après 3 albums sur lesquels le groupe oeuvrait dans un registre Hard FM – Aor, le précédent opus ("
New Jersey") avait clairement amorcé un virage vers un style plus fortement teinté de rock, voir de pop-rock. Le nouveau venu vient enfoncer le clou et confirmer la maturité de
Bon Jovi.
En effet, les 5 du
New Jersey nous offrent 13 titres aux influences multiples tout en gardant une certaine homogénéité. Si nous retrouvons les incontournables ballades, marque de fabrique du groupe, ces dernières ne sombrent pas dans la guimauve. "I Want You" trouve un équilibre entre sensibilité et dynamique, alors que "
Bed of Roses" suit une montée en puissance toute en émotion. Pour le reste, la variété des styles va du mid-tempo "
In These Arms" au bon Hard-Rock "
Fear", voir même au heavy avec "If I Was Your Mother" au tempo particulièrement lourd, tout cela sans oublier les très rock’n’roll "I’ll Sleep When I’m Dead", "Woman In
Love" ou "Blame It On The
Love Of Rock’n’Roll", véritable profession de foi.
Bon Jovi va même flirter avec le progressif tout au long des presque 10 minutes d’un "
Dry County", morceau le plus long de la discographie du groupe et qui nous fait passer par différentes ambiances, dont un solo particulièrement déchaîné.
Evidement, la présentation de cet album serait incomplète si nous ne parlions pas du hit monumental que fût le titre éponyme et son légendaire riff assuré par la basse et qui fit toute son originalité. Jon
Bon Jovi et
Richie Sambora, épaulés par Bob Rock à la production, y font preuve de leur imparable sens de la mélodie et du refrain imparable. Il serait d’ailleurs injuste de limiter le talent de ces 2 musiciens à leur seule capacité à composer des hits en série. En effet, tout au long de cet album, Jon
Bon Jovi nous démontre qu’il n’est pas seulement un beau gosse, mais également un chanteur hors pair, capable de faire passer de multiples émotions grâce à une voix à la fois chaude, claire et puissante qu’il sait moduler à volonté et toujours dans l’intérêt du morceau.
Quant à
Richie Sambora, son sens de la mélodie se retrouve, non seulement dans des riffs d’une efficacité redoutable, mais également dans des soli où la technique est systématiquement mise au service de la mélodie, et également dans un sens des harmonies vocales toujours bien trouvées. Il est d’ailleurs rejoint en cela par David Bryan dont la discrétion ne doit pas faire oublier la toile qu’il tisse avec ses claviers et qui fait tant à l’identité du groupe. Enfin, Tico Torres n’est peut-être pas le batteur le plus spectaculaire du milieu, mais il probablement le meilleur batteur pour
Bon Jovi grâce à un jeu sans esbroufe, mais toujours efficace. Quant à Alec John Such, il est d’autant plus regrettable que son hygiène de vie dissolue lui ai valu d’être exclu du groupe après cet album car il y réalise sa meilleure prestation.
Il s’agit donc bien d’un album à la fois charnière et référence auquel nous avons à faire avec ce superbe "
Keep the Faith". Un de ces albums qui viennent de temps en temps nous prouver qu’il est possible d’associer des grandes qualités musicales et de compositions à un succès commercial. Une de ces œuvres qui vous font 'garder la foi' !
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